Les autorités locales de la ville de Dar Bouazza ont récemment lancé une nouvelle phase de leur campagne de réaménagement, ciblant cette fois-ci certains restaurants de plage et paillotes. Après avoir pris des mesures similaires dans d’autres zones côtières telles qu’Imsouane, Aourir, Sidi Abderrahman, Tamaris et Dahomey, les autorités de Dar Bouazza ont adressé une mise en demeure aux exploitants de ces établissements, les accusant “d’occuper illégalement le domaine public maritime”.
Cette décision, émanant du gouverneur de la province de Nouaceur, met en lumière une longue période d’occupation sans autorisation formelle de la part des exploitants, soulignant ainsi l’importance pour les autorités de faire respecter les règles concernant l’utilisation des espaces côtiers.
Parmi les établissements visés par cette mesure figurent le Sunny Beach, le Baya Beach, le Seven Beach Balboa 1, le Malibu Beach, l’Atlantic Boulevard, le Taloche et le Babaloo Beach. Ces lieux, souvent appréciés des Casablancais surtout et des touristes pour leur ambiance balnéaire, se trouvent désormais confrontés à l’obligation de restituer les lieux à la ville, conformément à la décision des autorités.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte plus large de réaménagement des zones côtières au Maroc. Des projets similaires ont été entrepris dans des localités telles qu’Imsouane, où une campagne de destruction massive d’habitations et de petits commerces a eu lieu récemment, suscitant l’indignation des résidents locaux et des défenseurs de l’environnement.
La décision de démolition à Imsouane a été précédée par une série d’événements similaires dans d’autres villages de pêcheurs au sud d’Agadir, mettant en avant les défis auxquels sont confrontés les habitants et les entrepreneurs locaux face à des pressions croissantes liées au développement immobilier et touristique.
Dans le cas d’Imsouane, la destruction de la plage “cathédrale” a suscité des réactions de la part des résidents et des défenseurs de l’environnement, qui ont exprimé leur soutien aux habitants et à l’endroit à travers une pétition en ligne. Cette pétition, ayant recueilli plus de 17 000 signatures, dénote l’importance de préserver l’identité et le caractère unique de cette région, tout en soulignant les conséquences néfastes du développement touristique sur la vie des habitants et sur l’environnement naturel.
Bien que les autorités aient évoqué un plan de réaménagement de la zone, les détails sur la nature exacte de ce projet restent flous, soulevant des inquiétudes quant à son impact sur la culture et le patrimoine local. Certains craignent que ces projets ne favorisent avant tout les intérêts des grands groupes hôteliers, au détriment des communautés locales et de leur mode de vie traditionnel.
Parallèlement à ces événements, la région de Casablanca-Settat a également été le théâtre de démolitions dans d’autres contextes, notamment autour du mausolée de Sidi Abderrahmane à Ain Diab. Cette décision, saluée par de nombreux citoyens, a été perçue comme une mesure nécessaire pour préserver ce lieu saint chargé d’histoire et de spiritualité.
Cependant, cette opération de démolition a également suscité des préoccupations quant au sort des habitants des zones touchées, certains d’entre eux se retrouvant sans abri et confrontés à des difficultés pour trouver un nouveau logement. Malgré les garanties fournies par les autorités, de nombreux résidents ont exprimé leur attachement profond à leur lieu de vie et ont plaidé en faveur d’une assistance supplémentaire pour les aider à faire face à cette situation difficile.
Dans l’ensemble, ces événements mettent en lumière les défis auxquels sont confrontées les communautés côtières au Maroc, qui doivent faire face à des pressions croissantes liées au développement urbain et touristique. Alors que les autorités cherchent à promouvoir le développement économique et à moderniser les infrastructures, il est essentiel de veiller à ce que ces initiatives soient menées de manière à préserver l’environnement naturel, le patrimoine culturel et le mode de vie des habitants locaux.
Cela dit, il ne faut pas oublier que les autorités ont laissé faire pendant des années. La plupart de ces habitations en question datent de plusieurs décennies, engendrant une situation d’anarchie dans certaines régions du Royaume.