2024-11-08 18:39:00
Dans le Déluge Universel de la Chapelle Sixtine, dans le huitième panneau de la voûte, parmi les nombreux personnages représentés par Michel-Ange Buonarroti qui cherchent le salut des eaux envoyées par Dieu pour purifier le monde du péché, il y a une femme couverte seulement d’un voile bleu : d’un bras elle entoure ses côtes, tandis que l’autre semble abandonnée à ses côtés avec son index pointé vers le sol. Une mourante parmi les mourants, pourrait-on dire. Pourtant, il y a quelque chose dans cette figure qui, à y regarder de plus près, attire l’attention de l’observateur : le sein droit présente des caractéristiques inhabituelles, très différentes du sein gauche.
Est-il possible que le grand maître de la Renaissance, âgé de plus de trente ans au moment de la création de la fresque et déjà doté d’une grande expérience et de connaissances anatomiques très avancées, ait simplement commis une erreur ?
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L’étude
Le groupe de recherche international dirigé par a également posé cette question Raffaella Bianucciqui, pour y voir clair, a réalisé une analyse détaillée des seins de la figure féminine, en faisant appel à différentes disciplines et compétences, de l’histoire de l’art à la médecine et à la génétique. Jusqu’à parvenir à un véritable diagnostic : Michel-Ange – affirment les chercheurs – a délibérément présenté un cas de cancer du sein à un stade avancé.
Les chercheurs ont exclu que la représentation ait été altérée par les différentes restaurations intervenues au fil du temps. En outre, ils estiment que les indices sont trop nombreux et trop précis pour être le fruit du hasard : le mamelon échancré, l’érosion de l’aréole, les gonflements dans le quadrant supérieur du sein, notamment près de l’aisselle (montrant l’élargissement de la poitrine). ganglions lymphatiques), sont des signes compatibles avec une maladie oncologique.
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Interprétations possibles
La scène du déluge – expliquent les experts des Musées du Vatican – c’est la première fresque réalisée par Buonarroti et on pense que ce pourrait être sa première fresque. D’autre part, il est prouvé que Michel-Ange était un profond expert en anatomie humaine, qui avait étudié dans ce domaine même en participant à des dissections depuis son plus jeune âge. Il est donc plausible qu’il connaisse bien les altérations physiques de la maladie et qu’il en comprenne la gravité, à tel point qu’il ait voulu la représenter, lui attribuant un sens dans le contexte du Déluge Universel. Peut-être – suggèrent les auteurs de l’étude publiée dans la revue Sein – le cancer du sein est utilisé comme symbole de l’éphémère de la vie, de l’inévitabilité de la mort, ou il indique une punition ou, en tant que maladie mortelle, il est l’incarnation du péché.
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Le sein de La Notte
Cette représentation du cancer du sein, entre autres, n’est peut-être pas la seule dans la production de Michel-Ange. Les mêmes caractéristiques se retrouvent dans une autre de ses œuvres, la sculpture connue sous le nom de Nuit, une des quatre allégories des parties du jour que Michel-Ange a créées dans la Nouvelle Sacristie de San Lorenzo, à Florence. Une statue qui apparaît comme co-protagoniste dans le livre « Le mystère de la nuit », de Giangiacomo Schiavi (publié par La Nave di Teseo), qui raconte la vie, y compris les intuitions iconodiagnostiques, de la sommité de l’oncologie Gianni Bonadonna. Une excellente lecture pour quiconque souhaite se plonger dans ce monde frontière entre médecine et art.
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