Carrefour Belgique cherche des solutions pour rentabiliser ses magasins en propre

Carrefour Belgique cherche des solutions pour rentabiliser ses magasins en propre

À qui le tour ? C’est un peu la question que l’on se pose dans le secteur de la grande distribution. Après la faillite de Makro, le rachat de Carrefour Market by Mestdagh par Intermarché et l’annonce de la franchise de l’intégralité des supermarchés intégrés de Delhaize, c’est à présent chez Carrefour que l’on cherche des solutions pour rentabiliser au mieux un réseau de 40 hypermarchés et 43 autres magasins intégrés qui sous-performent par rapport aux franchisés, indiquent nos confrères du Standaard. Dans les 83 magasins exploités en propre, les ventes ont baissé de 2,4 % pour atteindre 1,82 milliard d’euros. C’est trop peu par rapport aux résultats enregistrés chez les franchisés, où les ventes ont augmenté de 0,7 % pour atteindre 2,05 milliards. L’an dernier, avec un chiffre d’affaires de 3,9 milliards, Carrefour Belgique a clôturé avec des pertes s’élevant à 61,6 millions d’euros, un piètre résultat qui n’avait plus été connu depuis 2010, année de la grande restructuration.

Carrefour, comme les autres distributeurs, souffre de la hausse des prix des denrées alimentaires (+12 %), des coûts salariaux (+10 %) et du choix des consommateurs d’opter pour des produits moins chers. Les grèves au dépôt de Nivelles ont également perturbé l’approvisionnement des magasins, entraînant là aussi un manque à gagner.

La branche belge de Carrefour va donc devoir se serrer la ceinture pour redresser la barre. Les trois derniers trimestres montrent des signes encourageants, avec une croissance des ventes et même, lors du dernier trimestre, un gain de parts de marché. Ces derniers chiffres sont cependant à mettre en relation avec les grèves chez Delhaize, qui ont redirigé certains consommateurs vers Carrefour. Mais ces seuls signes ne suffiront pas pour l’enseigne, qui planche actuellement sur un vaste plan d’économies. Si les magasins en propre sont à la traîne par rapport aux franchisés, les syndicats ne s’attendent cependant pas à vivre un scénario à la Delhaize, qui verrait Carrefour franchiser ses 83 magasins intégrés.

La direction du groupe a d’ailleurs entamé des discussions avec les syndicats pour explorer les pistes permettant de réaliser des économies, évitant ainsi un choc frontal comme celui provoqué par l’annonce d’Ahold Delhaize de franchiser l’ensemble de son réseau. Les syndicats se sont montrés fermes: pas question de baisse de salaires ni des conditions de travail. Entendez par là une réponse ferme à l’interview accordée par le PDG de Carrefour Belgique au journal De Tijd, il y a un mois, dans laquelle il évoquait les coûts salariaux trop élevés. Des salaires particulièrement élevés (pour le secteur) dans les hypermarchés, régis par la CP312. Si le PDG s’était montré rassurant en écartant l’hypothèse d’un scénario similaire à Delhaize, il n’est pas exclu que certains points de vente passent en franchise. L’intention, en revanche, est bel et bien d’harmoniser les commissions paritaires dans le secteur, avec les risques que cela comporte pour les travailleurs de la CP312.

Pour Carrefour, ce n’est pas la première restructuration opérée. En 2010, 1672 personnes avaient été licenciées (sur 14 500), 9 hypermarchés et 7 supermarchés structurellement déficitaires devaient aussi fermer leurs portes. Au final, on ne dénombrera que 11 fermetures dont 8 hypermarchés. En 2018, rebelote avec la suppression de 1 012 emplois (1 233 emplois étaient menacés) sur les 11 500 que comptait encore l’enseigne en Belgique. Deux hypermarchés furent à nouveau fermés et trois autres transformées en Carrefour Market. À chaque restructuration, le modèle de l’hypermarché est pointé du doigt. Aujourd’hui, plus que jamais, ce modèle est dépassé. Face à la concurrence des boutiques spécialisées et du commerce en ligne, l’hyper n’a pas d’avenir. Pire, certains rayons, comme les téléviseurs, ne dégagent plus de marge et ne constituent qu’un produit d’appel…

Une réduction des coûts et une organisation plus efficace du travail sont les priorités de Carrefour Belgique. Mais des coupes dans les effectifs seront inévitables, notamment au siège belge, avec la centralisation de la centrale d’achat européenne du groupe. Certains hypermarchés sont aussi menacés, de fermeture ou de réduire la voilure en passant sous bannière Carrefour Market.
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