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Caspar Brockhaus : Les véritables chaotiques climatiques se trouvent à Berlin et à Bruxelles

by Nouvelles

Et si la politique actuelle en matière de CO2, bien intentionnée mais très mal mise en œuvre, persiste, la situation empirera considérablement : à partir de 2027, il y aura un risque d’exode de l’économie en raison du retrait précipité des certificats de CO2 gratuits – avec une explosion des prix du CO2.

Nos niveaux de salaires élevés sont une conséquence logique d’une réussite économique sur une longue période. C’est un défi, mais c’est vraiment agréable. Le problème est plutôt que la durée moyenne de travail par habitant est trop faible et que le nombre de jours de maladie est record depuis Corona. De plus, nos coûts énergétiques n’ont jamais constitué un avantage concurrentiel, même si l’on parle depuis peu du gaz russe autrefois « bon marché ».

Le prix de la tonne de CO2 va augmenter considérablement

Dans seulement deux ans, nous devrons nous attendre à une hausse spectaculaire des prix de la tonne de CO2. Le prix est actuellement de 45 euros. Dans les années 10 prospères de l’industrie allemande, le coût moyen était inférieur à dix euros. Le prix est toujours fixé par l’État, mais à partir de 2027, il sera déterminé sur le marché via une bourse.

En raison d’une pénurie artificielle de certificats d’émission disponibles et du libre-échange, le prix devrait grimper jusqu’à plus de 100 euros et évoluer vers 200 euros. Cette stratégie hara-kiri repose sur la conviction politique que si l’on force l’industrie, elle suivra. Une idéologie typiquement de gauche, particulièrement verte, mais dont le cap a en réalité été fixé sous l’ère Merkel. Pire encore, la Cour constitutionnelle fédérale a cimenté cette voie par un arrêt « apolitique ».

La question est : pourquoi le prix du CO2 devrait-il faire fuir les entreprises industrielles allemandes alors qu’elles ont jusqu’à présent surmonté tous les autres défis ? La réponse est claire : car cette fois-ci, il s’agit du poste de coût le plus important, celui des matières premières. Une entreprise industrielle typique a une proportion élevée de coûts de matériaux. Dans mon entreprise, le groupe Brockhaus, ce chiffre est en moyenne d’environ 70 pour cent dans tous les domaines d’activité. Si ce pool de coûts augmente, cela est beaucoup plus dommageable que si les coûts du personnel ou de l’énergie autoconsommée augmentent, car ils représentent une part plus faible des coûts totaux.

Ces prix du CO2 chassent l’industrie

Jusqu’à présent, l’augmentation des coûts salariaux et des prix de l’énergie pouvait encore être compensée par des technologies innovantes et des augmentations de productivité, mais aujourd’hui, l’augmentation constante des intrants de biens est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Prenons l’exemple de l’acier : une tonne coûte actuellement environ 700 euros. Avec un prix du CO2 supérieur à 100 euros, une entreprise allemande paie au total environ 200 euros de plus par tonne que ses concurrents des autres pays de l’UE. Cela représente une majoration d’environ 30 pour cent. Comment un équipementier automobile, dont les coûts de personnel et d’énergie sont déjà plus élevés que ceux de ses concurrents mondiaux, peut-il désormais payer près d’un tiers de plus pour son acier ?

Il en résulte une délocalisation de la création de valeur vers des pays tiers. Pour éviter cela, l’ajustement aux frontières du CO2 (CBAM) a été inventé. L’idée derrière tout cela : les importations de matières premières telles que l’acier, l’aluminium ou les engrais en provenance d’autres pays de l’UE sont soumises à une taxe sur le CO2 sous la forme d’un certificat afin de réduire les incitations à l’importation. A première vue, les producteurs européens de ces matières premières sont protégés. Mais à deuxième vue, il apparaît clairement que CBAM délocalise des chaînes d’approvisionnement entières ultérieures à l’étranger parce qu’elles subissent un désavantage concurrentiel lors des achats en Europe.

Appel aux politiques : agissez maintenant !

C’est pourquoi j’appelle les hommes politiques : agissez maintenant ! Il faut freiner la pénurie de certificats CO2 gratuits à partir de 2027. Et l’Allemagne devrait reporter son objectif de neutralité climatique d’ici 2045 à l’objectif européen de 2050. Le gouvernement précédent n’était pas disposé à bouger pour des raisons idéologiques. Un nouveau gouvernement doit de toute urgence adopter une approche différente s’il veut mettre un terme au démantèlement ultérieur de notre pays industrialisé.

Pour ce faire, il faut éviter que le prix du CO2 augmente fortement. La méthodologie inadéquate du CBAM perdrait alors dans un premier temps son risque de forcer les entreprises à s’exporter. On pourrait profiter du temps passé à Bruxelles pour abolir le CBAM, ou du moins pour le développer pour des chaînes d’approvisionnement entières. Mais ce serait le prochain monstre bureaucratique.

Le CO2 n’a pas disparu, c’est juste quelqu’un d’autre qui l’émet

Le fait est que nous ne nuirons pas au climat en réajustant le prix du CO2. Le CO2 n’a pas disparu, c’est juste quelqu’un d’autre qui l’émet !

À propos : cette route spéciale allemande pour le CO2 toucherait également le portefeuille des citoyens privés du pays, car ils devraient alors payer des frais de chauffage et de carburant plus élevés. Il n’est donc pas seulement dans l’intérêt de l’économie de repenser les plans allemands en matière de CO2, mais aussi du point de vue politique des partis. Après trois années de torture sous le gouvernement des feux de signalisation, une grande partie de la population allemande aspire à la politique bourgeoise. Désormais, l’opposition, renforcée par le FDP, pourrait initier une politique CO2 plus sensée.

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