CDU et Verts : Friedrich Merz envoie un signal fatal

Les données économiques de l’Allemagne sont dévastatrices, les secteurs clés de l’automobile et de la construction sont confrontés à des crises sans précédent et risquent de priver l’État-providence tentaculaire de sa base économique. Et une nouvelle crise de l’euro menace d’éclater dans une France surendettée.

Ce n’est là qu’une sélection des défis économiques auxquels le nouveau gouvernement allemand sera confronté. C’est déjà clair aujourd’hui : la réponse à cette question ne peut pas être une politique économique qui considère l’État comme le meilleur entrepreneur et n’est pas prête à fixer des priorités en matière de dépenses.

Dans ce contexte, l’apparition du candidat à la chancellerie de l’Union Friedrich Merz dans l’émission télévisée « Maischberger » fait douter qu’il ait reconnu la gravité de la situation. Ses manœuvres autour de la question d’une coalition avec les Verts et Robert Habeck comme ministre de l’Économie alimentent le soupçon selon lequel Merz se préoccupe avant tout de son entrée à la Chancellerie.

Il est logique que la mise en place de pare-feux nécessite une utilisation prudente des options restantes. Mais qu’est-ce qui l’a poussé à attaquer le leader du FDP Lindner sans nécessité ? “J’ai été horrifié”, a déclaré Merz à propos des sympathies de Lindner pour le président argentin Javier Milei.

Même le British Economist, qui n’est pas un organe d’agitation de droite, atteste que Milei est issu de « la tradition d’une véritable croyance dans l’ouverture des marchés et la liberté individuelle ». C’est vrai : reste à savoir si ses recettes fonctionneront à long terme.

Pas de tronçonneuse en Allemagne

Mais Lindner ne veut pas faire venir Milei par avion et l’envoyer à travers l’Allemagne avec une tronçonneuse. L’Argentine est plutôt devenue le symbole d’une réforme fondamentale de l’appareil d’État devenu incrusté et inefficace.

Nier cela et en même temps signaler aux Verts et au SPD que les choses peuvent continuer comme avant pour toujours est fatal. La seule chance réaliste pour un véritable changement de politique en Allemagne serait le noir et le jaune. Friedrich Merz met cela en danger.