2025-01-16 14:49:00
Le nouvel agenda économique de la CDU se concentre sur les réductions d’impôts comme promesse centrale. Mais ceux-ci perdent de leur efficacité dans un système très inefficace comme le système allemand, explique l’auteur invité Jochen Zimmermann. Lorsqu’il s’agit d’autres questions de fond, le parti reste visiblement pâle.
Le programme économique de la CDU, récemment adopté à Hambourg sous le nom d’Agenda 2030, repose sur une promesse centrale : des réductions d’impôts. Ils sont considérés comme un levier essentiel pour résoudre les problèmes économiques de l’Allemagne. Lorsqu’il s’agit d’autres questions sur le contenu, le programme reste visiblement pâle.
Il manque une idée claire de la manière dont l’Allemagne peut renforcer sa compétitivité et assurer sa prospérité à long terme. La CDU propose un concept qui semble faire écho aux années 1990 : réduisez la pression fiscale et tout ira bien. Mais ce saut est trop court.
Les réductions d’impôts promettant une augmentation du net par rapport au brut constituent un levier important pour renforcer la responsabilité personnelle des citoyens et promouvoir le dynamisme économique. C’est fondamentalement exact. Mais cet effet ne se produit que si les conditions-cadres économiques sont intactes. Dans un environnement caractérisé par une réglementation excessive et des interventions politiques sur les prix, ce potentiel s’évapore.
Une réduction d’impôts n’est d’aucune utilité pour les entreprises si les coûts énergétiques élevés ou les exigences rigides compromettent la rentabilité et freinent les investissements. De même, le renforcement de la demande des consommateurs échoue si les interventions politiques faussent la concurrence. L’obsession de la CDU sur les réductions d’impôts est une recette qui perd de son efficacité dans un système très inefficace.
Les plus grands défis ne résident plus dans la question du niveau de la pression fiscale, mais dans l’affaiblissement systématique de l’économie de marché. La propriété et la liberté, pierres angulaires d’une économie qui fonctionne, sont menacées par des réglementations et des interventions toujours nouvelles.
La fin de l’économie de marché garantissant le bien-être
La politique de régulation invoquée à maintes reprises, à juste titre, attribue un rôle essentiel à l’ordre politique du marché. Aujourd’hui, cependant, cet ordre a dégénéré en un réseau de réglementations qui restreignent la liberté économique.
C’est l’histoire qui se répète sous une forme différente : si le socialisme s’est attaqué directement à la propriété, aujourd’hui cela se fait de manière plus subtile, à travers des restrictions sur la gestion de la propriété qui dévalorisent progressivement la propriété. Le résultat est la fin de l’économie de marché garantissant le bien-être, qui ne peut exister sans propriété et sans liberté.
Un examen des réglementations actuelles montre à quel point les interventions sont déjà profondes. La loi sur l’énergie du bâtiment impose des investissements coûteux qui restreignent considérablement la liberté d’action économique. Cela interfère directement avec le pouvoir de disposition des propriétaires. La loi sur le devoir de diligence en matière de chaîne d’approvisionnement impose aux entreprises de procéder à des audits complets de leurs chaînes d’approvisionnement, ce qui met particulièrement à rude épreuve les petites entreprises.
Le contrôle des loyers et d’autres interventions réduisent les incitations à investir dans la construction de logements et nuisent au marché du logement à long terme. Enfin, les prix politiquement fixés avec la tarification du CO₂ et les échanges de droits d’émission faussent le marché car ils ne reflètent plus les pénuries, mais visent à créer les conditions politiquement souhaitées.
Ces exemples montrent clairement que les réglementations restreignent de plus en plus la liberté d’action et le contrôle de la propriété – une attaque contre les principes fondamentaux de l’économie de marché.
Les promesses de réduction de la bureaucratie comme tactique de diversion
La tendance croissante à la réglementation se reflète dans le fait que le marché est submergé par l’intervention gouvernementale. Les Anglo-Saxons ont résumé la dynamique en plaisantant : « Si quelque chose bouge dans l’économie, taxez-le ; s’il bouge encore, réglez-le ; et s’il tremble encore, interdisez-le.
Cet humour acerbe illustre le danger : avec des règles et des taxes toujours nouvelles, l’État pousse l’activité économique au bord de l’étouffement. Toute réglementation n’est pas nécessairement nuisible en soi ; Ce qui compte, c’est le rapport entre liberté et régulation.
Mais la CDU ne promet-elle pas une réduction significative de la bureaucratie ? À y regarder de plus près, cette promesse s’avère être une tactique de diversion. Max Weber soulignait déjà la fonction positive de la bureaucratie : elle garantit la rationalité, la prévisibilité et le professionnalisme.
Une administration qui fonctionne n’est pas un fardeau, mais plutôt un soutien à l’économie de marché. Le véritable problème ne réside pas dans l’existence des règles, mais dans leurs objectifs.
Tant que les interventions politiques sur les prix et les réglementations faussant le marché seront acceptées, le débat sur la réduction de la bureaucratie restera superficiel et hors de propos. La CDU doit décider : veut-elle défendre les principes de l’économie de marché ou promouvoir une transformation qui restreint encore davantage la propriété et la liberté ?
Tant que le parti s’en tiendra à des interventions politiques sur les prix et à une économie de marché réglementée, son Programme 2030 ne restera qu’un placebo électoral.
L’Allemagne n’a pas besoin d’un retour aux années 1990, mais plutôt d’une politique courageuse axée sur la propriété, la liberté et la concurrence – pour un véritable renforcement de l’économie sociale de marché.
Jochen Zimmermann est professeur à l’Université de Brême et titulaire de la chaire d’administration générale des affaires, de comptabilité et de contrôle d’entreprise.
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