ce qui arrive sur la table – Libero Quotidiano

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Attilio Barbier

18 décembre 2022

L’industrie des aliments de synthèse est plus que jamais lancée. Après le lait sans vache que Remilk s’apprête à produire dans une gigantesque usine située au Danemark, le compte à rebours est lancé pour les fromages transgéniques. Et pour les mettre sur le marché n’est autre qu’un groupe laitier français, Bel, avec siège dans le Jura, 11 800 salariés répartis presque partout dans le monde, 5 800 fournisseurs de lait, une trentaine de marques distribuées. Parmi les grands noms mondiaux des fromages fondus, ceux que l’on tartine sur du pain.
L’annonce a été faite il y a quelques jours : début 2023, l’entreprise mettra sur le marché américain un fromage conditionné en barquette comme les autres, mais issu de la fermentation microbienne des protéines contenues dans le lactosérum. Cependant, cela n’a rien à voir avec la fabrication traditionnelle du fromage. Ce sont ce qu’on appelle dans le jargon du secteur des “protéines technologiques”. Le nouveau produit est le fruit d’un travail mené avec la start-up française Standing Ovation et la start-up américaine Superbrewed Food. Le premier est précisément spécialisé dans la production de “fromages issus de laitages sans animaux”, le second parmi les grands producteurs mondiaux de “protéines alternatives”.

SUBSTITUTION ARTIFICIELLE
Attention cependant aux définitions. En tout cas, ce sont ce que l’on appelle les “aliments Frankenstein” qui n’ont rien à voir avec les aliments naturels. Le “fromage sans fromage” de Bel, commercialisé aux Etats-Unis sous la marque Nurishh, déjà connue pour ses substituts végétaux aux produits laitiers et charcuteries, “n’a que le nom du fromage, mais ce n’est même pas un parent éloigné”, explique-t-il au Libero Luigi Scordamaglia, directeur général de Filiera Italia, qui dénonce depuis un certain temps les aliments Frankenstein. « En réalité », ajoute-t-il, « ce sont des micro-organismes qui se répliquent in vitro ». Reste à savoir si dans ce cas, comme dans d’autres, des fragments d’ADN d’autres espèces produisant des protéines spécifiques sont insérés. Par exemple les lactoglobulines humaines. Dans ce cas ce serait un bel et bon aliment transgénique. «Cependant, je trouve inquiétant et myope qu’un grand producteur comme Bel ait embrassé la cause du fromage produit en laboratoire», ajoute Scordamaglia, «peut-être dans l’illusion de se détacher de la production agricole et d’entrer sur un segment de marché destiné à la place rester exclusif de très peu de multinationales qui, en raison de leur taille et de leurs ressources inaccessibles, détiennent le droit exclusif sur les aliments synthétiques. Une erreur. Comme celle commise par certaines organisations agricoles qui vont jusqu’à nier la gravité du risque et se font l’illusion qu’il peut s’agir de produits complémentaires aux produits naturels. Ce n’est pas le cas car les aliments Frankenstein visent à supplanter les autres pour contrôler l’alimentation mondiale.
Et s’ils réussissaient, ce serait la fin du monde que représentent les organisations agricoles et les entreprises de transformation ».

Mais l’actualité ne s’arrête pas à l’arrivée imminente sur le marché – pas seulement aux USA – des fromages à fermentation microbienne. Un groupe de chercheurs de l’Université Xi’an Jiaotong-Liverpool a mis au point une technique qui permet de créer un exosquelette végétal sur lequel faire pousser de la viande artificielle à faible coût avec une imprimante 3D courante. Un treillis comestible, fabriqué à partir de déchets dans les processus alimentaires, tels que le son. Le résultat final sera de rendre plus crédible l’imitation artificielle de la viande, en lui donnant une apparence similaire à celle d’un steak ou d’un poulet, par exemple. Évitant qu’il ressemble à une bouillie informe. La poursuite a commencé. Il ne s’agit plus de comprendre « si » les dédoublements artificiels se produiront. Mais quand”. Et lorsqu’ils sont indiscernables des originaux, la tromperie sera parfaite.

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