Cette année, la Ville a listé 35 commerces fermés depuis au moins deux ans. Sans surprise, ces locaux vides se situent majoritairement dans le centre ancien et alentours. Des quartiers qui, historiquement, comptent le plus de commerces.
Même si, sur ses 1550 commerces, Hyères peut se targuer d’un taux de vacance inférieur à la moyenne par rapport à des villes de taille équivalente, des efforts sont entrepris régulièrement pour maintenir une dynamique. Et faire que les ouvertures de magasins restent supérieures au nombre de fermetures. Ce qui est le cas depuis au moins 2022. Les travaux de requalification de rues, la mise en place du Parcours des arts participent de cette volonté… comme aussi l’instauration d’une taxe sur les friches commerciales depuis 2017.
Une taxe symbolique
La liste de ces commerces vacants depuis deux ans et plus est transmise à l’administration fiscale, qui effectue le recouvrement de cette taxe auprès des propriétaires avant de la reverser aux communes (1).
Sur le département, sept municipalités l’ont adoptée, dont La Seyne-sur-Mer dès 2025. Mais est-elle vraiment efficace?
La Ville a encaissé environ 1.300 euros en 2021, et 2.300 euros en 2022, au titre de cette taxe, ce qui paraît totalement dérisoire par rapport au nombre de commerces censés être concernés au départ.
Ils seraient en fait “moins de dix” à s’en être véritablement acquitté en 2023, selon l’administration fiscale (2), sachant que la liste fournie par la mairie en comportait au moins une vingtaine, selon la direction du service commerce d’Hyères.
Certains propriétaires bien conseillés auraient pu fournir des justificatifs de travaux, de recherche de locataire… leur évitant au final d’avoir à la payer.
Le bien-fondé de cette taxe serait plus “incitatif”voire “plus symbolique, que vraiment économique”confie-t-on à la direction du service commerce de la Ville.
“Des loyers assez prohibitifs”
L’état des locaux, ou des raisons techniques, comme pour l’ancienne boutique Orange, rue Lyautey, peuvent expliquer le maintien de leur fermeture. Mais aussi, “CE que l’on observe sur certains locaux vacants est que leurs propriétaires sont parfois de grosses sociétés qui demandent des loyers assez prohibitifs. (…) Ces propriétaires sont habitués à percevoir un certain montant. S’ils ne peuvent pas le percevoir, ils préfèrent que les locaux restent vacants, plutôt que de louer”.
Ces sociétés foncières ou importantes SCI basées ailleurs dans la région ou même à Paris restent marginales par rapport à l’ensemble des commerces. Mais l’impact d’une à trois vitrines baissées dans une rue n’est pas à négliger, surtout quand celle-ci est en cours de réfection, ou lorsque, juste en face, de nouvelles halles s’apprêtent à ouvrir, comme avenue des Iles d’or.
La demande, elle, est bien là, “ il y a beaucoup de commerçants à la recherche de locaux sur Hyères“, estime le service commerce, qui propose de les orienter au mieux. Alors, est-ce une manœuvre stratégique de gros gestionnaires de biens, de maintenir le rideau baissé, en attendant des jours meilleurs?
“Certains se disent peut-être que les halles seront la locomotive qui va réenclencher une dynamique et permettre de louer à prix souhaités“. À suivre avec leur inauguration, prévue l’été prochain…
1. Moins 8% de frais de gestion, selon ce qui nous a été suggéré par la Direction départementale des finances publiques.
2. Sachant que le montant de cette taxe est calculé à partir de la valeur locative du bien (valeur locative cadastrale révisée de l’année, après application du coefficient de neutralisation communal et de l’éventuel plafonnement communal, divisé par 2, sur laquelle s’applique un taux majoré par la Ville, de 15% la première année et jusqu’à 35% la troisième année. Plus des frais de gestion de 8%.
2024-12-27 11:00:00
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