C’est ainsi que le Japon veut bannir le spectre de la déflation – pour de bon

Le traumatisme de la déflation est trop profondément ancré dans les os des banquiers centraux, des hommes politiques et des dirigeants du Japon pour risquer une rechute. Ce croque-mitaine économique ne devrait plus jamais hanter le Japon. Pendant une trentaine d’années, les prix ont stagné et les salaires ont légèrement baissé. Un verre de bière coûtait le même prix avant la pandémie de corona qu’au cours des vingt années précédentes. Mais les Japonais ne gagnaient plus, les salaires étaient gelés. Depuis la fin des années 1990, la banque centrale a rendu l’argent extrêmement bon marché et n’a cessé de proposer de nouvelles incitations. Néanmoins, les entreprises et les consommateurs ne se sont pas endettés, préférant placer leur argent en espèces dans leurs matelas futon.

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Ces temps semblent révolus. Dans un premier temps, la flambée des prix mondiaux provoquée par la demande refoulée due à la période de pandémie et à la guerre russe contre l’Ukraine a également provoqué une hausse généralisée des prix au Japon, car la nation insulaire est fortement dépendante des produits importés. Ensuite, la dévaluation de la monnaie japonaise, le yen, jusqu’à 30 pour cent, en raison de la faiblesse des taux d’intérêt, a fait grimper encore plus les prix des importations. Si l’inflation devait revenir définitivement au Japon, ce serait un changement historique et radical.