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C’est possible, mais les Pays-Bas doivent travailler dur

by Nouvelles
C’est possible, mais les Pays-Bas doivent travailler dur

Cycliste et coureurs de l’ANPF au moulin à vent de Kinderdijk, printemps 2022

NOS Nieuws•vandaag, 00:27

  • Rolf Schuttenhelm

    éditeur Climat

  • Rolf Schuttenhelm

    éditeur Climat

Les Pays-Bas peuvent devenir totalement neutres sur le plan climatique d’ici 2050. Mais cette faisabilité est sérieusement compromise si nous excluons, voire reportons, des mesures controversées. C’est ce qu’affirme l’Agence néerlandaise d’évaluation environnementale (PBL) dans un nouveau calcul.

Plus de trente voies pour devenir climatiquement neutres ont été calculées pour tous les secteurs importants. Le PBL l’appelle son « produit phare ». Avec les rapports de base, il représente environ un millier de pages.

Neutre pour le climat

La neutralité climatique signifie qu’un pays n’émet plus aucun gaz à effet de serre net. Aux Pays-Bas, l’objectif légal est d’être climatiquement neutre d’ici 2050 au plus tard. Après cela, aucun réchauffement climatique net ne sera provoqué. Une centaine de pays dans le monde ont des objectifs similaires.

“C’est une tâche énorme”, a déclaré à NOS le directeur du PBL, Marko Hekkert. “Il ne nous reste que 25 ans pour y parvenir. Tout retard que vous vous autoriserez rendra cela extrêmement coûteux, voire impossible. L’essentiel maintenant est donc de persévérer – nous avons déjà vu l’urgence ces dernières années.”

La préoccupation de Hekkert est de penser à court terme. Certaines mesures qui peuvent contribuer à atteindre l’objectif climatique de 2030 (55 % de gaz à effet de serre en moins qu’en 1990) pourraient en réalité conduire à une stagnation à long terme. Un exemple est le chauffage des maisons à l’hydrogène.

“Le secteur dit : il y a de beaux gazoducs – nous pouvons donc y mettre de l’hydrogène. Mais si vous regardez l’ensemble du système, nous avons besoin de cet hydrogène ailleurs, et les pompes à chaleur pour le chauffage semblent être bien plus optimales. Donc pour la politique que nous pratiquons encore aujourd’hui : mettre les lunettes 2050.”

Le PBL a étudié quels scénarios sont les plus rentables, face à des changements relativement faibles dans la production et la consommation. “Nous ne présumons pas de changements comportementaux à grande échelle dans l’étude”, déclare l’auteur principal Bart Strengers. Sa conclusion : c’est non seulement réalisable, mais aussi abordable. “Il ne s’agit pas de montants astronomiques. Il s’agit avant tout d’une transition que nous devons traverser. Cela nécessite des investissements importants et une répartition équitable – mais n’entraîne pas de coûts nets élevés.”

Hydrogène et biokérosène néerlandais

D’ici 2050, les Pays-Bas devront produire pas moins de trois à cinq fois plus d’électricité qu’aujourd’hui, à partir de l’énergie éolienne, solaire et éventuellement d’un peu d’énergie nucléaire. Grâce à cette électricité supplémentaire, le trafic routier, le chauffage et l’industrie peuvent cesser d’utiliser des combustibles fossiles.

L’hydrogène joue également un rôle important à cet égard : il absorbe les pics d’offre et de demande d’électricité. Selon le PBL, nous produirons nous-mêmes la majeure partie de cet hydrogène aux Pays-Bas. Selon l’agence de planification, il est essentiel que les différents investissements soient réalisés en parallèle et qu’il n’y ait pas « d’attente » d’avancées ailleurs.

Deux secteurs difficiles qui ne peuvent pas être électrifiés sont le transport maritime et l’aviation. Le transport maritime pourrait passer au biocarburant ou à l’ammoniac, et l’aviation au biokérosène et au kérosène synthétique.

Déclin du bétail

Nous devons également produire nous-mêmes (à grande échelle) ce carburant d’aviation alternatif aux Pays-Bas. Le CO2 est libéré pendant la production et si nous le stockons sous terre, plus de CO2 est extrait de l’atmosphère qu’il n’en est libéré.

Ces émissions négatives seront alors nécessaires au secteur le plus difficile à rendre durable : l’agriculture. Aux Pays-Bas, elle émet désormais 23 millions de tonnes de gaz à effet de serre par an (15 pour cent du total).

Cela représentera encore 9 à 12 millions de tonnes en 2050. Cela suppose une certaine réduction du cheptel, conformément à la politique de l’azote. Ces émissions restantes provenant notamment de l’agriculture devront donc être compensées en 2050.

Aucune indulgence

De nombreux autres rapports supposent que de telles émissions négatives peuvent être créées en brûlant de la biomasse pour produire de l’électricité et en stockant le CO2 libéré sous terre.

Le PBL voit les choses différemment : une croissance excessive de la demande peut entraîner des pénuries et des problèmes de durabilité, notamment la déforestation. La biomasse ne devrait donc être utilisée que pour des applications à forte valeur ajoutée, telles que les matières premières pour les bioplastiques et la construction, ainsi que les biocarburants pour les secteurs des transports qui ne peuvent pas s’électrifier.

Le stockage souterrain du CO2 n’est pas une excuse pour continuer à utiliser à grande échelle les combustibles fossiles. Selon le rapport, seule une très petite partie des combustibles fossiles pourra être compensée par le stockage du CO2 en 2050.

Croissance démographique

Le rapport considère la croissance démographique comme une donnée et table sur une croissance modérée (un à deux millions de personnes supplémentaires en 2050). Cela nécessite 1,4 million de logements supplémentaires entre 2020 et 2050. Le volume réel de bâtiments dans le paysage néerlandais augmente presque deux fois plus vite, en raison d’une augmentation comparable des bâtiments destinés au secteur des services.

Pourtant, la Commission d’État pour le développement démographique a montré que la croissance démographique peut en pratique être nettement inférieure ou supérieure, en fonction de l’immigration. Si l’on ajoute davantage de personnes avant 2050, cela deviendra plus difficile et plus facile si la croissance est plus faible, reconnaît Hekkert. Outre l’agriculture et la construction de logements, l’espace limité aux Pays-Bas est également nécessaire pour des forêts supplémentaires.

Lutter contre le gaspillage

Rendre les modes de vie plus durables peut également rendre la tâche beaucoup plus facile. Selon le PBL, des études plus approfondies sont nécessaires dans ce domaine ; il n’est pas inclus dans ce rapport. Cependant, selon l’agence de planification, il est essentiel que nous gaspillions beaucoup moins d’énergie nette. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’électricité supplémentaire sans CO2 suffira à remplacer tous les combustibles fossiles.

Ces économies proviennent d’une bonne isolation de toutes les maisons et autres bâtiments, explique Bert Daniels, le deuxième auteur principal. “Mais cela concerne également les nouvelles technologies. Par exemple, les pompes à chaleur consomment un tiers à un quart de l’énergie du chauffage au gaz et une voiture électrique est environ trois fois plus efficace qu’une voiture à combustion comparable.”

En fin de compte, c’est une histoire assez simple, conclut Hekkert. “Toute durabilité doit être renforcée. Vous ne pouvez rien faire de mal, tant que vous augmentez.”

2024-04-24 01:27:15
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