« C’est une période de l’année où les niveaux d’ozone sont importants »

« C’est une période de l’année où les niveaux d’ozone sont importants »

Depuis 1996, l’instauration de la loi Laure rend obligatoire la surveillance de la qualité de l’air. Selon Atmo Grand Est, organisme d’intérêt général et expert de référence sur l’air, la qualité de l’air semble s’améliorer au fil du temps. Pourtant, certains polluants persistent et les fortes chaleurs amènent des concentrations en ozone conséquentes.

Marie Vin

Aujourd’hui à 05:00

« Nous sommes dans une période de l’année où les niveaux d’ozone sont importants. Les mesures effectuées indiquent des indices journaliers dégradés, voire mauvais », indique Cyril Pallares, directeur opérationnel chez Atmo Grand Est. En Moselle, l’organisme dispose de seize stations de mesure, la plupart disposées sur l’axe Metz-Thionville. Une autre partie des stations se situent à proximité des zones industrielles, notamment dans la vallée de la Fensch et vers Saint-Avold.

«  Les données sont rapatriées heure par heure dans nos locaux , témoigne le directeur opérationnel. On fait nos calculs statistiques et on vérifie qu’il n’y ait pas de dépassement de seuil. Si on dépasse, une procédure d’alerte est mise en place par le préfet. Au niveau de nos stations, quatre polluants sont étudiés  : l’ozone, les particules PM10, le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre. »

Chaleur et qualité de l’air : pas bon ménage

Chaque année, c’est la même chanson. Les fortes chaleurs amènent à une dégradation de la qualité de l’air, notamment en ville et près des grands axes routiers. « Il y a du soleil, il fait chaud et ça a des conséquences. On est souvent en dégradé sur une majeure partie de la Moselle », détaille Cyril Pallares.

Depuis quelques semaines, le site d’Atmo recense une qualité de l’air dégradée due à l’ozone. Néanmoins, Cyril Pallares reste optimiste. « C’est récurrent. On ne peut pas y faire grand-chose. C’est la météo qui peut améliorer la qualité de l’air. Avec l’arrivée d’une perturbation avec des orages, les pluies vont rabattre les polluants au niveau du sol. Ça permet d’assainir la qualité de l’air. »

Une qualité de l’air qui tend à s’améliorer

« On ne peut pas dire que la qualité de l’air se dégrade. Si je regarde par exemple les oxydes d’azote sur les dix dernières années, on constate plutôt une diminution des concentrations. Le confinement a aussi aidé à la réduction des polluants dans l’air. On est sur une tendance à la baisse. Il reste tout de même des zones où la qualité de l’air n’est pas optimale , il y a certaines inégalités d’exposition. Le renouvellement du parc automobile, les mutations industrielles ont des conséquences positives. Pas assez encore aujourd’hui, mais sur le long terme, ça participe à l’amélioration de la qualité de l’air. »

Atmo référence ses données par rapport aux valeurs limites européennes. « C’est une bataille qu’on a quasiment gagnée. On est presque arrivé en dessous du seuil limite européen. » Prochain objectif : descendre au seuil de l’Organisation mondiale de la santé, beaucoup plus bas que la limite européenne.



Val de Fensch : les usines fermées, on respire mieux

C’est un mal pour un bien. Il existe 5 stations d’analyse de l’air dans la vallée de la Fensch. Deux sont fixes : l’une est à Marspich, à Hayange, l’autre dans le parc de l’Orangerie. Toutes les deux captaient les émanations des hauts-fourneaux du Pâtural. Trois stations mobiles complètent le dispositif à Florange, Sérémange-Erzange et Fameck : elles traquaient les particules émises par la cokerie. Les hauts-fourneaux de Hayange se sont éteints en 2013, la cokerie a fermé en 2020. Depuis, la qualité de l’air s’est améliorée. « Pendant des années, on avait des valeurs de benzo [a] pyrène à Florange très importantes et on dépassait la valeur cible européenne. On l’a dépassée pendant plus de vingt ans, jusqu’en 2019. Les niveaux ont baissé en 2020, 2021 et 2022, pour revenir dans la moyenne », constate Cyril Pallares, directeur technique d’Atmo Grand Est. Pour rappel, en 2016, Florange avait le record de France de la concentration polluante en benzo [a] pyrène dans l’air, un polluant cancérigène. L’arrêt de la cokerie a permis de rester sous le seuil européen. Les deux confinements ont aidé. Du côté du benzène, là aussi, l’arrêt de la cokerie a été bénéfique. « Tout n’est pas vert mais les niveaux sont dans la moyenne européenne des villes équivalentes. » Évolution logique : les capteurs servent aujourd’hui d’abord à relever le taux de PM10 dans l’air, ces nanoparticules liées au diesel. D’ici trois à quatre ans, Atmo devrait alléger son dispositif.

M.V. et O.J.

2023-07-05 06:00:00
1688528169


#Cest #une #période #lannée #où #les #niveaux #dozone #sont #importants

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.