C’était la première représentation de l’œuvre de Pompeyo Audivert à Cordoue : en transe théâtrale

C’était la première représentation de l’œuvre de Pompeyo Audivert à Cordoue : en transe théâtrale

2024-05-18 08:14:44

Une salle sombre, avec ses sièges pleins. Le public, dans un silence absolu, s’abandonne à quelque chose de plus qu’une pièce de théâtre. Ce qui se passe sur scène est une séance. Le médium est Pompeyo Audivert et l’œuvre est Chambre MacBeth.

Il a été présenté vendredi au Teatro Real, il aura une nouvelle représentation ce samedi avec des billets épuisés et il est prévu qu’il revienne dans quelques mois.

Audivert lui-même a qualifié ce one-man show d’« expérience médiumno-théâtrale ». Et il a raison. Audivert est ici plus qu’un acteur, c’est une créature liquide qui sublime sa matière sur scène, au service d’un classique qu’il transforme en corps vital.

Macbeth, la tragédie de la façon dont un baron et sa femme élaborent de sombres plans pour sauter des cases sur le chemin du pouvoir, inspirée par les prédictions de trois sorcières, est considérée comme l’une des œuvres avec les éléments les plus surnaturels de William Shakespeare et, en même temps époque, comme l’un des plus politiques. Le portrait du pouvoir pour le pouvoir est ici impeccable : l’ambition, la trahison, la conspiration et la faiblesse du roi sont crédibles. Humain et universel.

L’adaptation intelligente des textes originaux permet une assimilation immédiate de la proposition. La ductilité de l’acteur permet à la scène de paraître peuplée des sept personnages qu’il incarne, dans une sorte de marathon interprétatif. Cependant, aucune « mutation » n’est perçue, ni un passage de l’un à l’autre : ils y cohabitent tous, comme un corps occupé par des voix multiples.

Le décor est austère, une toile dépouillée sur laquelle la musique interprétée en direct au violoncelle de Claudio Peña crée des atmosphères dramatiques. L’éclairage complète le travail, clé pour souligner le profil expressionniste du visage et du maquillage de l’acteur. Quelques éléments sont ajoutés (un miroir, une chaise, un cadre), histoire d’indiquer les espaces et les rôles. Ce qui est nécessaire et juste.

Parmi les nombreuses couches dont il dispose Chambre Macbeth, il y en a au moins deux qui ressortent : la façon dont le récit politique de ce texte d’il y a quatre siècles résonne aujourd’hui ; et la manière dont l’œuvre elle-même réfléchit sur le jeu et la théâtralité : l’être et le paraître, la représentation de nos fantômes, le rituel au service du public.

« Pour tromper le monde, comportez-vous comme lui », dit Lady Macbeth sur scène. Et puis vous vous souvenez pourquoi c’est un classique.

Pour voir

Chambre Macbeth. Teatro Real (San Jerónimo 66), samedi 18 mai à 21h. Billets épuisés.

Jeu et mise en scène : Pompeyo Audivert. Musique, composition et performance live de violoncelle : Claudio Peña. Participants : Verónica Costa – Iván Altschuler. Production exécutive : Verónica Costa. Conception lumière : Horacio Novelle. Éclairage lors des tournées : Ana Heilpern, Julio Vega. Le son en tournée : Diego Girón, Sebastián Ochoa, Lisa Benevet. Scénographie : Lucía Rabey. Photos : Santiago Martinelli. Costumes : Luciana Gutman. Conception graphique, gestion web et réseau : Verónica Costa. Production de la tournée : Gustavo Ferrari et Roma Produce.



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