2025-01-07 16:57:00
Le 07 janvier 2015, l’organe de presse satirique parisien, dénommé « Charlie Hebdo » a subi une terrible attaque terroriste. Cet attentat revendiqué par l’Etat islamique a coûté la vie à plusieurs personnes et fait des blessés. Le Mali a, ce jour-là, pris position, en condamnant vigoureusement « cet acte ignoble », le feu Président Ibrahim Boubacar Keita, dit IBK, a même estimé que cette attaque est un crime contre « la démocratie » et « la liberté ».
Quand survenait cet événement tragique, j’étais encore un étudiant en licence 1 des lettres modernes. Mais je me souviens de presque tous les détails.
Sur le perron du palais de Koulouba, drapé dans son traditionnel Boubou blanc, le visage du président Keita est tristement serré. Il doit exceptionnellement s’adresser aux maliens, ce début janvier 2015, quelques jours après son discours du nouvel an. Chacun se demande, « qu’est-ce qu’il va encore nous dire ? » On ne sait rien, mais ça ne sent pas bon !
Un discours symbolique et un geste fort
Il a d’emblée condamné l’attaque terroriste qui a ciblé « Charlie Hebdo », un magazine satirique français. Selon lui, la lutte contre le terrorisme doit être « une cause mondiale ». En ajoutant que « toutes les nations doivent donner la main pour réussir cette lutte ». Le président déchu par un coup d’État en août 2020, avait également apporté la solidarité, la compassion et l’amitié du Mali à la France, qui était engagée auprès de Bamako à travers la force Barkhane pour combattre le terrorisme.
Joignant l’acte à la parole, le président Keita s’envolera quelques jours après cette allocution, à Paris. En répondant à l’invitation de François Hollande pour rendre hommage aux victimes de cette attaque barbare. Il faisait partie des centaines de dirigeants politiques invités en France à cette occasion pour manifester de façon républicaine contre cette tuerie. Côte à côte au premier rang, IBK tenait la main de son copain socialiste, François Hollande, le président français de l’époque.
Cet acte du président malien de l’époque avait une portée symbolique, en raison de l’engagement des forces françaises au côté des militaires maliens pour combattre communément le fléau du terrorisme. En outre, l’attentat contre « Charlie Hebdo » coïncidait également avec le deuxième anniversaire du déploiement de la force Serval, qui a contribué à libérer, selon Paris, les trois régions du nord du Mali sous la domination jihadiste.
La condamnation massive des maliens
Par ailleurs, le Mali ne s’est pas arrêté à l’allocution du Chef de l’Etat, le gouvernement avait également, à son tour, à travers un communiqué rendu public, condamné cette attaque lâche contre la liberté d’expression. Dans sa note, le gouvernement malien avait présenté ses condoléances « les plus attristées au peuple français » et à également souhaité prompt rétablissement aux blessés.
Après cette missive gouvernementale, les communiqués de condamnation des partis politiquesdes organisations de la société ainsi que des personnalités publiques ont plu à tout azimut. Les populations maliennes ont à leur tour pris la parole, en condamnant vigoureusement cette attaque contre « un pays ami comme la France » qui a « tout fait pour le Mali ». De Bamako à Mopti, en passant par le Gao jusqu’à Kidal, les discours sont les mêmes, « nous soutenons la France dans sa lutte contre le terrorisme ». Dans les médias, dans la capitale malienne, « écœurement, stupeur et colère » les réactions commençaient de la même manière, « je condamne fermement cet acte barbare des terroristes, parce que je suis malien, et la France est intervenue au Mali donc la France ne fait que son boulot… »
Cependant, du côté de certains religieux, les réactions étaient mitigées et controversées, si d’autres condamnaient l’acte des terroristes, la quasi majorité n’ont pas soutenu « la caricature du prophète Mahomet faite par le Magazine français ». Selon eux, « tous ceux qui dessinent le bien-aimé prophète des musulmans sont des pécheurs qui n’ont aucune place dans le paradis de Dieu et méritent bien châtiment vigoureux au degré de leurs péchés »
La liberté de la presse dans un cul-de-sac au Sahel
Si les autorités avaient condamné cette attaque, les médias maliens avaient ce jour-là brandis leur soutien à « Charlie Hebdo » dans toutes les directions. Pourtant, dix ans après ces attentas, la liberté d’expression et de la presse reste encore un idéal dans ce pays où la démocratie n’a pas encore 40 ans. Les putschs se multiplient dans un sahel meurtri par la crise sécuritaire, et aujourd’hui les médias font face à des nouvelles injonctions, la ligne patriotique, imposée par des hommes de kaki qui détiennent le pouvoir depuis 2020.
Les pays de la bande sahélienne, Mali, Burkina Faso et Niger, régressent d’année en année dans le classement de la liberté de la presse du reporter sans frontières, depuis l’instauration de ces nouveaux pouvoirs. Les journalistesles leaders d’opinion ainsi que des créateurs de contenus croupissent en prison pour souvent critiquer la marche de ces pays.
En plus la désinformation a pris le dessus sur la vraie information avec l’émergence des nouveaux médias sociaux. On ne sait plus qui est journaliste et qui ne l’est pas ?
Par ailleurs, la presse satirique ne fait pas bon ménage dans ce pays où la culture de ce domaine de média est peu cultivé.
Quand la presse sera libre au Sahel ? On rêve toujours de ce jour.
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