2024-03-03 11:00:31
Outre les We Stood Like Kings, connus pour leur post rock cinématographique, Diego Di Vito a également un deuxième fer chaud au feu. Avec Chatte Royal Il a déjà sorti deux EP, qui aiment aussi flirter avec les sons post, mais qui ont en même temps un cœur pour le math rock atmosphérique à agressif, légèrement pointu. Le premier album du quatuor belge vise à développer l’approche de type bande-son de l’autre groupe de Di Vito : Also “Mick Torres joue trop fort” n’a pas besoin de voix pour créer des images dans votre tête.
Chatte Royal vous accueille avec un chaleureux « Bonjour » et entre au cœur de leur son en 74 secondes. Des guitares mathématiques grincheuses à ludiques, une atmosphère dense, une narration soignée et des nuances épiques fonctionnent même au format XXS. En revanche, « Victoria Wong Pt 2 », qui est trois fois plus long, frappe le sol dès la première seconde, avec une dynamique punk énergique et beaucoup d’esprit. La présentation maussade et fantaisiste correspond parfaitement aux notions courantes du math rock, avant qu’un interrupteur ne surgisse de nulle part et révèle un grattage épais du style post classique. Au lieu de céder à l’explosivité démesurée, le quatuor se perd dans de nombreux breaks et surprises aux accents jazz.
En général, ce disque est un mélange d’idées musicales inhabituelles. Il y a par exemple « Marty Mc Fly », dont l’ouverture statique avec une montée en tension suggère des mouvements de partition. Une section médiane brutale, presque métallique, avec des murs de guitare sauvages s’intègre complètement dans le cadre, après quoi les Belges jouent même avec des polyrythmies avant de retrouver le leitmotiv apaisant. « Sushi », ce jeu convivial de sorcellerie aux touches, est aussi immédiatement accrocheur. Ici, Chatte Royal crée une chaise à bascule progressive pour leur approche mathématique et se balance toujours plus sauvagement.
Chatte Royal suit une approche musicale atypique, mais dont il n’est pas facile de sortir. La particularité sympathique de ce début se propage dès la première note et s’impose. Trop cinématographique pour le math rock, trop ludique pour le punk, trop brutal pour le post rock – « Mick Torres Plays Too F***ing Loud » ne se pose pas seulement entre des chaises, mais entre des lotissements entiers. Et il fait évidemment bon s’y prélasser, c’est du moins ce que laisse penser cet album inspirant.
Note : 8/10
Disponible à partir du : 8 mars 2024
Disponible via : Kapitan Platte (Cargo Records)
Facebook: www.facebook.com/chatteroyal
Catégorie: Magazine, Critiques
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