L’homme fort de la Chine, Xi Jinping, parle de “construire une armée de classe mondiale”, et les chances qu’il se rende à Moscou augmentent. – La Chine est considérée comme le principal challenger des Etats-Unis, explique un expert norvégien.
La semaine dernière, les services de renseignement américains ont exposé leur principale préoccupation : un conflit croissant avec une Chine plus forte, plus offensive et plus conflictuelle.
Ce week-end, c’est devenu encore plus clair lorsque le président chinois Xi Jinping a souligné que le pays devait construire une “armée de classe mondiale”, qui pourra “sortir victorieuse de la guerre”.
Lundi, Xi a préconisé de renforcer le financement de l’armée chinoise dans son discours à l’Assemblée populaire nationale à Pékin.
– Nous devons promouvoir la modernisation de la défense nationale et de la construction militaire, et faire de l’Armée populaire un mur d’acier qui protège efficacement la souveraineté nationale, la sécurité et les intérêts de développement, a déclaré M. Xi.
Le Congrès du peuple chinois a approuvé plus tôt cette année une augmentation du budget de la défense de la Chine de 7,2 %.
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– Les déclarations sur la construction d’une armée de classe mondiale, capable de gagner une guerre, s’inscrivent dans la continuité de ce que Xi a défendu. Cela correspond au fait que le conflit à propos de Taïwan s’est intensifié, explique Henrik Stålhane Hiim, expert de la Chine et chef du Centre pour la sécurité internationale, au Département des études de défense.
Hiim souligne que la défense américaine avait déjà souligné l’année dernière que la Chine était son adversaire le plus important et la Russie en deuxième position.
– A noter que les USA pointaient du doigt la Chine, en même temps que la guerre en Ukraine battait son plein. Les troubles augmentent tant du côté américain que chinois, explique Hiim.
Selon l’expert, les deux parties ont des raisons de penser que le conflit autour de Taïwan a changé, dans le sillage de la visite de la présidente du Congrès de l’époque, Nancy Pelocy, à Taïwan l’automne dernier.
– La Chine estime que les États-Unis ont quelque peu modifié leur politique, en même temps que la Chine a sans aucun doute intensifié la pression sur Taïwan, souligne Hiim.
Dans son discours de lundi, Xi a évoqué les plans de la Chine pour une “réunification” avec Taïwan, mais s’est montré un peu plus prudent dans ses déclarations qu’il ne l’a été auparavant. Il n’a pas répété les déclarations antérieures selon lesquelles la Chine n’exclurait pas l’utilisation de la force militaire contre Taiwan.
Taïwan, qui n’a jamais fait partie de la Chine, est gouvernée démocratiquement et dispose d’un gouvernement indépendant depuis 1949. Cependant, la Chine considère l’île et ses quelque 23 millions d’habitants comme une partie renégate de son territoire.
Suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, on craint de plus en plus que la Chine puisse également utiliser la force militaire dans sa revendication territoriale de longue date sur Taiwan.
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Ces dernières semaines, de nouveaux rapports indiquent que la Chine se rapproche d’un soutien à la Russie dans la guerre en Ukraine. Un exemple a été la rencontre entre Xi Jinping et le dictateur de Biélorussie, Aleksandr Lukashenko, la semaine dernière. Lykachenko est un proche allié du président russe Vladimir Poutine.
– En Occident, certains croyaient et espéraient que la Chine romprait ou réduirait ses liens avec la Russie. Cela ne s’est pas produit. La Chine a maintenu son amitié étroite avec la Russie, malgré la guerre, dit Hiim.
Les États-Unis ont averti que la Chine prévoyait de soutenir la Russie avec des armes.
– La Chine a souligné un double standard dans la mesure où les États-Unis peuvent envoyer des armes à l’Ukraine, mais refusent que d’autres pays envoient des armes à la Russie. Mais également, je crois que la Chine maintient sa neutralité. Envoyer des armes à la Russie nuirait aux relations de la Chine avec l’Europe, à un moment où les relations avec les États-Unis sont déjà tendues.
Lundi, des informations non confirmées ont indiqué que Xi avait l’intention de se rendre dans la capitale russe, Moscou, et de rencontrer Poutine, et que la visite pourrait avoir lieu sous peu.
Reuters apprend que cela pourrait arriver dès la semaine prochaine, sur la base de “sources informées”. Ni les autorités chinoises ni les autorités russes n’ont commenté l’affaire, rapporte NTB.
– Cela affaiblira la vision de la Chine comme neutre. en même temps, ce ne sera pas très surprenant. Poutine est le dirigeant que Xi a rencontré en premier, et celui qu’il a rencontré le plus de fois, souligne Hiim.
Selon Reuters, Xi prévoit également une réunion virtuelle avec le président ukrainien Volodymyr Zelenskyi la semaine prochaine, probablement après la possible rencontre avec Vladimir Poutine à Moscou, écrit le journal Wall Street.
La rencontre vidéo entre Xi et Zelenskyj sera la première depuis l’invasion russe en février dernier.
