C’est une assez belle histoire qui commence au début de l’été, sur un coup de tête, une envie de soupe aux raviolis en fin de soirée pour quatre étudiants de l’université de Zhengzhou et qui pourrait déboucher sur une révolution de la jeunesse chinoise. Ces jeunes ont pris les vélibs locaux pour rejoindre Kaifeng, à 80 kilomètres de leur université. Un défi, une folie, un moment de liberté partagé sur Douyin, la version chinoise de Tik Tok. Une aventure devenue virale.
De nombreux jeunes les imitent et se lancent eux aussi dans cette quête de la soupe aux raviolis qui n’était qu’un prétexte. Heureux de se retrouver, de faire du vélo, de chanter. Rien de révolutionnaire pour commencer. Certains arboraient le drapeau chinois, d’autres chantaient l’hymne national. En plus, les autorités ont trouvé ce mouvement formidable et l’encouragea.
Jusqu’à ce que la petite troupe devienne une marée humainequ’une foule de vélos envahit les cinq voies des routes, que les jeunes sont rejoints par des moins jeunes, que ces aventures cyclistes s’étendent à d’autres villes. Là, les autorités ont commencé à avoir peur.
Ils affirmaient que les vélos pouvaient empêcher les ambulances de circuler, que c’était dangereux. Ils ont encouragé les universités à imposer des restrictions sur la sortie des campus. La police a commencé à surveiller les jeunes à vélo. Les vélib locaux ont été programmés pour ne pas dépasser des périmètres limités.
Crainte de la naissance d’un mouvement d’opposition
La révolution commence très souvent par la jeunesse. Rappelez-vous, en Chine, printemps 1989, des étudiants de Pékin se rendent à vélo sur la place Tian’anmen pour dénoncer la corruption du Parti communiste et exiger des réformes démocratiques.
En 2022, ce sont encore des jeunes qui descendent dans la rue pour protester contre les restrictions que les autorités avaient imposées pour lutter contre le Covid. Le parti avait transformé les villes en prisons.
A chaque fois c’est la jeunesse qui défie le régime. Et dans un contexte de grave crise économique qui touche particulièrement les jeunes avec un taux de chômage de plus de 17 %, les autorités ont de quoi trembler. Espérons seulement que ce vent de liberté ne s’éteigne pas dans un bain de sang comme à Tian’anmen.
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