« Christine Lasalle : Survivre au cancer de l’ovaire et promouvoir la sensibilisation »

« Christine Lasalle : Survivre au cancer de l’ovaire et promouvoir la sensibilisation »

Christine Lasalle n’hésite pas à qualifier le cancer de l’ovaire de “négligé” ou “silencieux”. Elle déplore l’absence de véritable test de dépistage fiable pour prévenir cette maladie. La Gatinoise de 56 ans affirme que le cancer est souvent détecté à un stade avancé. Dans le but de financer la recherche, la Randonnée de l’espoir, une campagne de financement nationale, organise un événement ce dimanche 10 septembre au parc Andrew Hayden à Ottawa, où les participants pourront marcher et collecter des fonds.

Selon la Société canadienne du cancer, en 2022, 3 000 Canadiennes recevront un diagnostic de cancer de l’ovaire et 1 950 femmes décèderont de la maladie. Selon la Chaire de recherche du Canada sur les traitements personnalisés du cancer de l’ovaire, ce type de cancer est le cinquième cancer le plus fréquent chez les Canadiennes et est le plus meurtrier parmi les cancers gynécologiques.

Lorsqu’elle s’est rendue chez son médecin en juillet 2019 avec certains symptômes, Mme Lasalle affirme que son omnipraticien n’a rien détecté. Pendant un an, elle courait aux toilettes fréquemment et avait des pertes vaginales anormales. Elle avait également perdu un peu d’appétit. Dans un premier temps, le médecin a pensé à une infection urinaire, mais son problème de santé n’a pas été identifié malgré les visites répétées au cabinet médical entre juillet 2019 et décembre 2020.

“Je n’en veux pas à mon médecin. Je lui ai fait confiance. En y réfléchissant, certaines choses auraient dû me mettre la puce à l’oreille, mais je pensais que c’était dû à mon vieillissement et à ma consommation excessive d’eau. J’avais aussi pris des médicaments qui réduisaient l’appétit”, raconte-t-elle.

C’est lors d’une séance de magasinage pendant les fêtes avec sa fille Gabrielle que tout a finalement basculé. “J’ai remarqué que mon ventre avait grossi. C’est ma fille qui m’a sauvé la vie. Pendant les essayages, elle m’a dit ‘ton ventre est drôle, maman, il est bizarre’. J’ai immédiatement réalisé que quelque chose n’allait pas. J’ai rappelé mon médecin de famille en urgence. Quand il a examiné mon ventre, il n’a pas aimé ça. En quelques semaines, j’ai passé tous les examens nécessaires. En moins d’un mois, j’ai subi une hystérectomie complète. À mon réveil, le médecin m’a annoncé un cancer de l’ovaire de stade 3B”, résume-t-elle.

Après six séances de chimiothérapie, Mme Lasalle pensait être guérie. Elle a ensuite rechuté en février 2022 et a dû recommencer la chimiothérapie. Cependant, le cancer est devenu résistant aux sels de platine, ce qui a rendu le pronostic plus sombre. La patiente devra recevoir un traitement de chimiothérapie en continu.

Elle fait face à la fatigue physique et mentale ainsi qu’au syndrome mains-pieds. Les maux de tête sont particulièrement difficiles à gérer. Malgré tout, la mère de famille insiste sur le fait qu’elle n’est pas à plaindre et affirme qu’il y a beaucoup de femmes dans sa situation.

L’organisme Cancer de l’ovaire Canada organise chaque année en septembre le mois de sensibilisation au cancer de l’ovaire, La Randonnée de l’espoir, une campagne de collecte de fonds à l’échelle nationale. Les gens peuvent participer à l’événement en personne ou virtuellement. L’événement aura lieu ce dimanche 10 septembre au parc Andrew Hayden à Ottawa, où les participants pourront marcher et collecter des fonds pour la recherche.

Bien qu’elle ne soit pas fan des grands rassemblements, Mme Lasalle se rendra avec quelques amis et des membres de sa famille au centre Asticou dimanche matin pour soutenir la cause et marcher 5 km. Elle a déjà collecté plus de 3 000 $ pour la campagne grâce à ses collègues de travail et sa famille.

Elle souhaite surtout sensibiliser les femmes à ce cancer qui, selon elle, passe trop souvent inaperçu. Le cancer du sein et celui de la prostate sont très médiatisés, ce qui est excellent pour la prévention, mais le cancer de l’ovaire doit également être davantage connu du grand public, estime Mme Lasalle. Elle veut éviter que d’autres femmes subissent le même sort qu’elle.

“Si j’ai un message à faire passer, c’est qu’il faut connaître son corps et ses symptômes et qu’il faut être la première à plaider sa cause auprès de son médecin de famille ou de son infirmière clinicienne. Faites la même chose aux urgences. Si quelqu’un ne vous croit pas, consultez un autre médecin. Si j’avais une baguette magique pour retourner en arrière, j’aurais peut-être davantage plaidé ma cause”, souligne-t-elle.

En août 2022, les médecins ont donné à Christine Lasalle deux ans à vivre. Elle a promis à son oncologue et à ses autres spécialistes de leur prouver le contraire. Elle refuse de connaître la date prévue de la fin de son histoire et préfère vivre au jour le jour, une épreuve à la fois, un beau moment à la fois. Elle compte bien se battre de toutes ses forces pour être là encore longtemps pour sa fille Gabrielle et son fils Jacob.

“Il faut avoir de l’espoir pour pouvoir avancer. Sinon, on reste la tête enfouie dans l’oreiller et on pleure tout le temps. Il faut de l’espoir parce que nos enfants ont besoin de nous. Il faut de l’espoir parce que nos amis nous aiment. Il faut de l’espoir parce que Cancer de l’ovaire Canada mène des recherches pour nous. Je suis très croyante et je me dis qu’il y a peut-être un miracle pour moi”, conclut-elle.
#cancer #silencieux #lespoir
2023-09-10 04:52:58

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