« Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde » de Wole Soyinka

« Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde » de Wole Soyinka

LA LISTE DE LA MATINALE

Cette semaine, Le Monde vous conseille la lecture d’un émouvant essai d’anthropologie, celui que la Brésilienne Aparecida Vilaça a consacré à son « père adoptif », Paleto, un Indien d’Amazonie ; un livre d’histoire immédiate d’une autre anthropologue, Iranienne vivant en France, Chowra Makaremi, sur la révolte en Iran qui a commencé il y a un an ; un roman d’Ananda Devi dans lequel l’île Maurice se venge de la méchanceté des humains ; un roman de Julia Kerninon sur une femme qui s’accomplit dans la création culinaire ; enfin, le nouveau roman du Prix Nobel Wole Soyinka, portrait en creux de son pays, le Nigeria.

ROMAN. « Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde », de Wole Soyinka

Géant littéraire et premier Prix Nobel, en 1986, du continent africain, Wole Soyinka, 89 ans, n’avait pas publié de roman depuis près d’un demi-siècle. Dans ces Chroniques du pays des gens les plus heureux du mondeau titre parfaitement ironique, il fait cohabiter plusieurs intrigues et met en scène une galerie de personnages représentatifs des forces contraires à l’œuvre dans la société nigériane. Faux prophète d’un œcuménisme de circonstance qui mange à tous les râteliers, Papa Davina est l’un d’eux. Mais il y a aussi cet étrange premier ministre, Sir Goddie, qui, en parfait exemple de politicien roué, lui prête une oreille attentive. Et, face à eux, deux représentants de la société civile, Duyole Pitan-Payne, un ingénieur piégé par un poste prestigieux aux Nations unies, et son ancien camarade d’études, le docteur Kighare Menka, qui découvre l’existence d’un trafic d’organes organisé à l’échelle nationale.

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Le ballet des quatre hommes se poursuit tout au long du texte, colonne vertébrale du portrait en creux qui est fait ici du véritable protagoniste du roman : le Nigeria. A la fois fiction politique, policière et sociale, cet étincelant roman au genre insaisissable est aussi celui d’une longue nuit qui semble ne jamais finir. NC A.

« Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde », de Wole Soyinka, traduit de l’anglais (Nigeria) par David Fauquemberg et Fabienne Kanor, Seuil, 544 p., 26,90 €, numérique 19 €.

ROMAN. « Sauvage », de Julia Kerninon

Dans ses marmites, à Rome, Ottavia cuit sa vie au court-bouillon. Elle fait mijoter ce que lui a appris son père, cuisinier ; le refus de sa mère de mettre la main aux plats ; ses histoires de cœur, qui donnent à ses « assiettes iconoclastes » des saveurs contrastées. Accommoder les textures, dans le sixième roman de Julia Kerninon, c’est appréhender le métier de vivre. Pour l’héroïne, la cuisine est un travail, une obsession, une revanche. Une forme de langage – devenir elle-même en s’assaisonnant à toutes les sauces : faire pépier ses plats quand feulent ceux de Cassio, son premier amour ; concocter, avec Clem, des mets à la française…

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