2020-06-01 12:48:59
Beaucoup pensent que la pandémie de coronavirus aura des conséquences non seulement sur la santé des personnes qui l’ont surmontée, mais aussi sur les différentes sociétés et cultures de la planète. La vie ne redeviendra pas normale, mais une « nouvelle normalité » naîtra, peut-être encore plus anormale, si possible, que l’ancienne. La vérité est que certaines normes sociales sont universelles et absolument fondamentales pour le fonctionnement des sociétés. Les recherches sur ce sujet ont révélé que certaines sociétés suivent les normes sociales de manière très stricte, tandis que d’autres sont beaucoup plus laxistes dans leur suivi. Quels sont les facteurs qui déterminent que les différentes sociétés maintiennent des degrés très inégaux d’exigence de respect des normes ? ? les normes sociales?
L’étude de ces facteurs au cours des dernières décennies a révélé que les différents degrés d’exigence de respect des normes sociales ne proviennent pas de sociétés partageant une religion commune, une langue commune ou une série de valeurs communes. Étonnamment, le facteur qui explique le mieux les différents degrés de rigidité avec lesquels les cultures adhèrent à leurs propres normes sociales est le degré de menace que les sociétés ont connu tout au long de leur histoire, qu’il s’agisse d’une menace naturelle, comme les ouragans, les tremblements de terre, les famines ou les épidémies. , ou une menace due à des facteurs humains, comme les guerres ou les invasions des peuples voisins.
Face à une menace sérieuse pour la survie de la vie ou de la société telle que nous la connaissons, les règles sociales permettent une coordination efficace pour y faire face. Sans ces règles, et sans qu’elles soient respectées sans exception par tous, la menace ne pourra être vaincue ou neutralisée. Par conséquent, les personnes qui vivent dans des nations et des cultures qui ont été contraintes de surmonter des menaces constantes tout au long de leur histoire ont tendance à se conformer et à respecter beaucoup plus les normes sociales. Son existence en dépend. Dans ces pays, il y a plus d’ordre et de synchronisation, plus d’uniformité et moins d’incidences de comportements criminels. Les personnes qui y vivent ont également une plus grande capacité de maîtrise de soi, ce qui se traduit par moins d’obésité, d’alcoolisme ou de tabagisme.
L’aspect négatif de ces pays et cultures, selon les études réalisées, est qu’ils sont beaucoup plus fermés que les autres, beaucoup plus exclusifs à ceux qui sont différents, moins tolérants à l’ambiguïté et à ceux qui semblent transgresser les normes. pour quelque raison que ce soit. . Ce sont des cultures ethnocentriques, dans lesquelles « l’autre » peut être perçu comme une autre menace.
Le monde d’aujourd’hui fait face à une menace sanitaire sans précédent à l’époque moderne. Si ces études sont exactes, il est très probable que les normes sociales deviendront partout plus rigides, que la différence sera interprétée comme une menace et que la liberté individuelle sera sérieusement menacée. C’est pour cette raison que je considère qu’un vaccin contre le coronavirus est nécessaire de toute urgence non seulement pour préserver la santé des personnes, mais aussi celle des sociétés qu’elles forment.
Référence:
Michèle Gelfand. Créateurs de règles, briseurs de règles : cultures serrées et lâches et signaux secrets qui dirigent nos vies. Robinson Ed (02 avril 2020). ISBN-13 : 978-1472144812
Jorge Laborda, 31 mai 2020
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