Washington, tout comme la France, a plaidé lors du troisième jour des audiences devant la CIJ, qui doit fournir un avis juridique sur la légalité de l’occupation israélienne. Les États-Unis ont été très clairs : Israël ne devrait pas être contraint légalement de se retirer des territoires palestiniens occupés sans garanties de sécurité.
La publication date du 22/02/2024 à 01:16, avec un temps de lecture estimé à 4 minutes.
Il s’agit du troisième jour d’audiences devant la Cour internationale de justice (CIJ). Un nombre record de 52 pays ont été appelés à témoigner depuis le lundi 19 février. L’Assemblée générale des Nations unies avait demandé en décembre 2022 l’avis de la CIJ sur la légalité de l’occupation israélienne. Ce mercredi, dix États, dont la France et les États-Unis, ont plaidé. Une fois de plus, Washington a pris position aux côtés d’Israël, malgré les pressions internationales et le mécontentement de la gauche du parti démocrate concernant la poursuite de la guerre à Gaza. À La Haye, le juriste du département d’État américain, Richard Visek, a vivement défendu le contrôle par Israël des territoires palestiniens de Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de Gaza. Selon lui, un avis consultatif de la Cour risquerait de compromettre les efforts de paix s’il ne prend pas en compte les besoins de sécurité d’Israël.
Washington a demandé aux juges de préserver et promouvoir le cadre de négociations établi depuis 1967 dans les résolutions des Nations unies. Ils ont également demandé à la Cour de ne pas conclure qu’Israël est légalement tenu de se retirer immédiatement des territoires palestiniens.
Les États-Unis se retrouvent seuls dans leur position, la partie palestinienne soulignant l’isolement américain sur cette question, alors que d’autres pays participent aux audiences. L’administration Biden affirme travailler à un texte défendant une cessation des hostilités dès que possible, dès lors que la sécurité d’Israël sera assurée. Malgré les pressions internationales et intérieures, la Maison Blanche fait part de sa frustration envers l’attitude du Premier ministre israélien, sans pour autant remettre en question sa solidarité dans les actes.
Parallèlement, d’autres pays, dont la Colombie, Cuba, les Émirats arabes unis, l’Égypte et la France, ont exprimé leurs positions sur la guerre à Gaza et l’occupation israélienne. La France a rappelé son opposition à l’annexion illégale de territoires palestiniens et son soutien à une solution négociée à deux États. Les audiences devant la CIJ se poursuivent jusqu’au 26 février, et la décision des juges devrait être rendue dans les six prochains mois.