Clés de l’avenir après la baisse des taux : l’inflation est-elle maîtrisée ? Qu’adviendra-t-il des salaires ? | Marchés financiers

Clés de l’avenir après la baisse des taux : l’inflation est-elle maîtrisée ?  Qu’adviendra-t-il des salaires ?  |  Marchés financiers

2024-06-07 12:10:58

Vue du siège de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort.RONALD WITTEK (EFE)

Avancée ces dernières semaines jusqu’à presque l’épuisement, la décision de la Banque centrale européenne (BCE) n’a pas surpris les économistes, les gestionnaires et les investisseurs. L’institution a abaissé ses taux d’intérêt de 25 points de base, à 4,25 %, une baisse qui a également été appliquée au taux de dépôt, c’est-à-dire aux intérêts qu’elle paie aux banques pour qu’elles laissent leur argent dans leur caisse.. Avec cette réduction, la première depuis 2016, l’institution a devancé la Réserve fédérale américaine lorsqu’il s’agit de faire le premier pas dans le changement de politique monétaire. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a maintenu un ton prudent et a évité de compromettre les futures démarches de l’institution pour les mois à venir, ce qui a été interprété par le marché comme si la prochaine baisse des taux n’interviendrait qu’après l’été. Voici quelques clés à garder à l’esprit :

Si les taux ont été abaissés, l’inflation est-elle maîtrisée ?

Pas du tout. Christine Lagarde a assuré que “l’inflation sous-jacente s’est également modérée, ce qui renforce les signes d’affaiblissement des pressions inflationnistes, et les anticipations d’inflation ont été réduites à tous les horizons”, ce qui justifie la baisse des taux. Mais il a également mis en garde contre les risques qui se profilent à l’horizon et a en effet relevé de deux dixièmes sa prévision d’inflation tant pour 2024 que pour 2025. Il prévoit ainsi pour cette année un IPC de 2,5%, qui baissera à 2,2% lors du prochain exercice. . Avec ce mouvement, on reporte une fois de plus à 2026 le moment où les prix de la zone euro reviendront à l’objectif de 2%. On calcule désormais que l’IPC sous-jacent, c’est-à-dire sans tenir compte de l’évolution des prix de l’énergie et des produits alimentaires, atteindra 2,8% à la fin de l’année (contre 2,6% estimés en mars) et augmentera d’un dixième en 2025, jusqu’à 2,1%. De même, Lagarde a montré son inquiétude quant à l’évolution des prix des services.

L’institution a augmenté son estimation du prix du baril de pétrole pour cette année à 83,8 dollars, soit 5,1 dollars de plus que l’estimation précédente. Il prévoit une plus grande modération pour le pétrole brut à partir de l’année prochaine, où il prévoit un baril à 78 dollars, pour se modérer à 74,5 dollars en 2026. Dans le cas du gaz naturel, il prévoit une forte augmentation déjà pour 2025, jusqu’à 35,4 euros. par MWh. Cela affecte également la hausse des prix des matières premières non énergétiques, en particulier le cacao et le café, qui ont récemment atteint des sommets après des sommets.

La BCE s’inquiète-t-elle des salaires ?

Oui, en fait, le Conseil des gouverneurs de la BCE s’est montré plus prudent en juin sur l’évolution des salaires que lors des réunions précédentes. Une note qui a été soutenue sur le marché par l’opinion selon laquelle ce n’est qu’en septembre qu’une deuxième baisse des taux sera réalisée. “Malgré les progrès réalisés au cours des derniers trimestres, les pressions sur les prix intérieurs restent fortes alors que la croissance des salaires reste élevée, et l’inflation devrait rester supérieure à l’objectif jusqu’à l’année prochaine”, a souligné Lagarde. Le débat sur les salaires est l’un des fers de lance de l’aile dure du Conseil des gouverneurs de la BCE pour freiner la baisse des taux.

Comment la BCE voit-elle la croissance ?

La BCE a amélioré son estimation du PIB pour cette année dans la zone euro de trois dixièmes, à 0,9%, grâce à la bonne évolution des échanges commerciaux au premier trimestre, mais elle réduit son calcul pour 2025 d’un dixième (1,4%). Il estime qu’à moyen terme les effets négatifs de la hausse des taux effectuée jusqu’en septembre dernier s’atténueront progressivement et que “l’activité sera soutenue par un supposé assouplissement des conditions de financement en ligne avec les attentes du marché sur l’évolution future des taux d’intérêt”.

Dans l’amélioration de ses calculs sur le PIB de la zone euro par rapport aux estimations faites en mars, se distingue la forte amélioration (sept dixièmes pour cette année) des données d’investissement, même si elle modère d’un point le calcul pour 2025 et 2026. dixième.

Alors, les taux vont-ils encore baisser ?

L’un des mots les plus répétés lors de la comparution de Lagarde est que les mois à venir seront un chemin semé d’embûches (cahoteux en anglais). Le président de la BCE a insisté sur la nécessité d’examiner données par données et réunion par réunion, évitant ainsi de s’engager « sur une trajectoire de taux spécifique ». En faisant référence aux données dont l’institution aura besoin pour étudier une nouvelle coupe, Lagarde a souligné que celles-ci arriveront “beaucoup plus tard au cours de l’été”, un message qui renforce la conviction du marché que le prochain rendez-vous à prendre en compte n’arrivera pas avant Septembre. Aucun analyste n’envisage l’option d’une baisse des taux par la BCE en juillet.

Le consensus du marché continue de soutenir que la BCE procède à deux nouvelles baisses de taux tout au long de l’année, jusqu’à 75 points de base au total, septembre et décembre étant les mois où les opinions des analystes se concentrent. Ces réunions (ainsi que celle d’hier) coïncident avec la mise à jour des prévisions économiques de la banque, ce qui donnerait à l’entité une plus grande marge de manœuvre pour justifier ses décisions sur la base des données. Quoi qu’il en soit, il existe des analystes plus agressifs, comme ceux de Moody’s, qui affirment que tout au long de cette année, les réductions seront de 100 points de base. Quoi qu’il en soit, un débat houleux est assuré entre ceux qui privilégient la lutte contre l’inflation et ceux qui s’inquiètent de la croissance.

Et si la Réserve fédérale ne bougeait pas ?

Un autre facteur qui pourrait conditionner l’avenir des taux d’intérêt est le scénario économique aux États-Unis. L’économie américaine connaît une croissance supérieure à celle de l’économie européenne et connaît une inflation plus élevée que l’économie européenne, ce qui pourrait signifier que les taux ne baisseront pas en 2024. scénario selon lequel cela pourrait conditionner la BCE ; Les analystes estiment que les taux ne doivent pas toujours être au pair. Mais, comme l’indique la Mutuelle, si l’écart est élevé et se maintient dans le temps, une inflation indésirable pourrait être importée via les devises. Ainsi, les taux de la BCE ne sont pas liés à ceux de la Réserve fédérale, mais ils ne peuvent pas non plus en être trop détachés.

Comment cela affecte-t-il la poche ?

À des taux d’intérêt plus bas, des rendements plus faibles sur les dépôts bancaires. Un transfert que la société Trade Republic n’a pas tardé à réaliser, qui quelques minutes après avoir appris la baisse des taux directeurs a réduit les intérêts de son compte de 4% à 3,75%. Anecdote mise à part, il faut s’attendre à ce que les entités qui se sont mises à l’épargne – la banque traditionnelle étant laissée de côté – réduiront peu à peu les rendements offerts.

En retour, les hypothéqués ont de la chance. On s’attend à ce que la baisse des taux se traduise par une modération de l’Euribor, qui au cours des deux derniers mois a déjà enregistré des baisses d’une année sur l’autre, et cela impliquera un allègement pour les prêts hypothécaires liés à l’évolution de cet indice – la grande majorité -.

Ce sera également un soulagement pour les Etats et les entreprises, puisqu’ils pourront baisser le coût de leur financement. Mais cela signifiera en revanche que les rendements offerts par le Trésor sur les bons seront réduits après quelques années au cours desquelles les investisseurs les plus conservateurs ont cherché du réconfort dans ce type de dette à court terme. Lors de la dernière émission du Trésor, la rentabilité marginale offerte pour le placement des bons à 12 mois s’élevait à 3,423 %.

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