Clone Journals : Odyssée d’un magazine kidnappé

D“Quelque chose n’allait pas avec le Journal scandinave des systèmes d’information qu’il éditait”, notait Sune D. Müller, professeur d’informatique à l’Université d’Oslo, en février dernier. Une auteure lui avait alors écrit pour lui dire qu’on lui avait demandé de payer des frais de publication. Le magazine ne le prévoit pas réellement. Il est vite apparu que le journal avait été détourné. Une fausse version circulait désormais sur Internet. L’auteur est tombé sur le clone via la base de données Scopus. Là, il était répertorié, légèrement modifié visuellement, sous le même nom que l’original. Pour donner une apparence de sérieux, le clone a également conservé l’intégralité des archives de la version originale.

Les bases de données comme Scopus ou Web of Science sont en réalité des gages de qualité. Les classements, les valeurs de citation et la réputation des scientifiques en découlent. On pourrait penser qu’ils exercent un contrôle qualité strict dans leur propre intérêt et qu’ils supprimeraient rapidement les revues piratées identifiées. Cependant, selon une nouvelle publication de l’économiste Anna Albakina, 67 magazines détournés se sont retrouvés dans Scopus au cours des dix dernières années. En septembre dernier, Albakina a identifié 41 magazines clones qui se sont parés des plumes de quelqu’un d’autre ou ont usurpé l’accès aux pages d’accueil.