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Cohn-Bendit et JFK : retrouvé à Francfort ?

by Nouvelles

Dans les 80 000 pages de documents, jusqu’à présent partiellement caviardés, provenant des archives relatives à l’assassinat du président américain John F. Kennedy, un document mentionnant Daniel Cohn-Bendit a fait surface de manière inattendue.Que révèle ce document datant de 1970 ?

Le télex de dix pages, daté du 22 septembre 1970, était adressé aux antennes de la CIA dans toute l’Europe de l’Ouest, de Berne à Zurich et de bruxelles à Vienne. En Allemagne, cinq services ont reçu la liste de 51 noms, ainsi que l’instruction suivante : « Veuillez signaler toute information concernant les activités, y compris les voyages, des individus mentionnés ci-dessous, qui, selon votre évaluation, pourraient avoir un impact sur la sécurité du président lors de son voyage en Europe. » Sur cette liste figure un nom bien connu en Allemagne, à l’époque comme aujourd’hui : Daniel Cohn-Bendit.

Le document en lui-même n’est pas particulièrement remarquable : Daniel Cohn-Bendit, né près de Toulouse, en France, le 4 avril 1945, de parents juifs allemands réfugiés, était un activiste d’extrême gauche bien connu à la fin des années 1960. En mai 1968, le franco-allemand fut le leader le plus connu et, en quelque sorte, le « visage » de la révolte des étudiants extrémistes à Paris, qui paralysa la capitale française pendant plusieurs semaines.Le 22 mai 1968, il s’est vu refuser le droit de retourner en France après un bref séjour en Allemagne, car il ne possédait que la nationalité allemande, malgré sa naissance et sa vie en France jusqu’en 1958.

En juillet 1968, il s’installe à Francfort et y poursuit ses activités d’activiste extrémiste. Il a notamment rendu visite à plusieurs reprises en prison à Gudrun Ensslin, incendiaire de grands magasins, et l’a soutenue publiquement, ainsi que son ami Andreas Baader.

Il n’est donc pas surprenant que la CIA, vraisemblablement sur ordre du Secret Service, l’institution responsable de la sécurité du président américain, ait voulu savoir ce que faisaient les extrémistes de gauche connus à l’approche du voyage de Richard M. Nixon en europe. Lors de la visite du vice-président américain Hubert humphrey à Berlin-Ouest le 6 avril 1967,des écoutes (autorisées) de la CIA auprès d’extrémistes de gauche connus avaient révélé que la commune I,radicalement anti-bourgeoise,planifiait des « actions » contre l’invité de marque.Quelques heures avant l’atterrissage du vice-président, la police a frappé et arrêté onze personnes dans un appartement. Des produits chimiques et des fumigènes déjà prêts ont également été confisqués.

cependant, peu de temps après, le monde entier s’est moqué de la police de Berlin-Ouest. Le juge d’instruction compétent avait libéré les personnes arrêtées, car elles avaient pu prouver de manière crédible qu’elles n’avaient pas prévu d’attentat à l’explosif, mais seulement un « attentat à la crème dessert ». En réalité, elles avaient également l’intention de lancer des bombes fumigènes et ont probablement été protégées par leur arrestation d’une confrontation potentiellement mortelle avec les gardes du corps du Secret Service, toujours très nerveux depuis l’assassinat de John F. Kennedy en 1963. Mais ces faits ont été éclipsés par les moqueries à l’égard de la police, qui ne semblait pas faire la différence entre la poudre à crème dessert et les explosifs plastiques.

Compte tenu de cela,une clarification précoce semblait judicieuse avant la visite de Nixon,et c’est ainsi que l’extrémiste connu Cohn-Bendit s’est retrouvé sur la liste de renseignements (et non de recherche) de la CIA. Sa description était plutôt modeste : « Blanc, masculin, yeux bleus, cheveux roux » ; il était difficile de le rechercher avec cela. Les prétendus pseudonymes indiqués, tels que « Daniel Radatz » ou « Daniel kudron-Modzelewski », sont probablement dus à des malentendus : malgré sa sympathie avérée pour des terroristes comme Ensslin, Cohn-Bendit n’a, à notre connaissance, jamais vécu dans la clandestinité. À cet égard, la mention figurant sur la liste est même amusante : « Dernier lieu de séjour connu : Francfort, Allemagne ».

Ce document,en soi peu passionnant,ne devient intéressant que par son lieu de découverte : il fait partie de ces 80 000 pages que les Archives nationales américaines ont maintenant déclassifiées,en vertu d’une directive du président Donald Trump,en tant que derniers documents des soi-disant JFK-Files.

Comment une liste de septembre 1970 a-t-elle pu se retrouver dans les documents relatifs à l’assassinat de John F. Kennedy le 22 novembre 1963 à Dallas ? Ce qui semble étrange à première vue s’explique rapidement si l’on considère la genèse des JFK-Files. Ils se composent en effet, pour la plus grande partie, de documents qui ont été recueillis ou rédigés pour le travail de trois commissions d’enquête au total : premièrement, la « Commission Warren », qui, en 1963/64, sur ordre du successeur de kennedy, Lyndon B. Johnson,devait élucider les circonstances de la mort violente du jeune président populaire ; deuxièmement,le « United States house of Representatives Select Committee on Assassinations »,une commission spéciale de la Chambre des représentants des États-Unis sur les assassinats de Kennedy en 1963 et de Martin luther King en 1968 ; troisièmement,le « JFK Assassination Records Review Board »,qui,de 1992 à 1998,avait déjà recueilli et examiné en profondeur tous les documents relatifs à l’assassinat de Kennedy.

Il est probable que la liste avec le nom de Cohn-Bendit (sur laquelle figuraient également le leader étudiant Rudi Dutschke et l’avocat d’extrême gauche de l’époque horst Mahler) se soit retrouvée dans les JFK-Files dans le cadre de la commission de la Chambre des représentants, à titre d’exemple du travail d’enquête mené en amont d’un voyage présidentiel.Cet exemple montre donc pourquoi il ne faut s’attendre à pratiquement aucune connaissance substantielle de la publication, parfois associée à de grandes attentes, de documents jusqu’à présent partiellement caviardés sur l’assassinat de Dallas : les secrets vraiment pertinents ne sont pas consignés dans les dossiers des commissions d’enquête.

Voici une citation pertinente :

Veuillez signaler toute information concernant les activités, y compris les voyages, des individus mentionnés ci-dessous, qui, selon votre évaluation, pourraient avoir un impact sur la sécurité du président lors de son voyage en Europe.

Cette instruction, adressée aux antennes de la CIA, souligne l’importance accordée à la sécurité présidentielle.

Une autre citation importante :

Dernier lieu de séjour connu : Francfort, Allemagne.

Cette mention, bien que factuelle, illustre le caractère parfois anodin des informations collectées.

Enfin,une citation qui résume l’intérêt du document :

Vraiment relevantes Geheimnisse werden nicht in Akten von Untersuchungskommissionen festgehalten.
Sven Felix Kellerhoff

Cette citation souligne que les documents les plus sensibles ne sont pas nécessairement ceux qui sont rendus publics.

Le document de la CIA sur Daniel Cohn-Bendit : Découverte inattendue dans les archives Kennedy

Titre optimisé pour le référencement: Document CIA Cohn-Bendit : Révélations sur les activités de l’activiste dans les archives JFK

le texte révèle un document de la CIA datant de 1970, découvert dans les archives relatives à l’assassinat du président John F. Kennedy. Ce document, un télex de dix pages, est une liste de personnes, dont Daniel Cohn-Bendit, pour lesquelles la CIA devait collecter des informations en vue du voyage du président Richard Nixon en Europe.

FAQ : Questions fréquentes sur le document de la CIA et Daniel Cohn-Bendit

| Question | Réponse |

| :———————————————————————– | :———————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————— |

| Qu’est-ce que le document révèle ? | Le document est une liste de personnes, dont daniel Cohn-bendit, pour lesquelles la CIA devait collecter des informations sur leurs activités, en vue du voyage de Richard Nixon en Europe. |

| Quand le document a-t-il été créé ? | Le document date du 22 septembre 1970. |

| Qui était Daniel Cohn-Bendit à l’époque ? | Il était un activiste d’extrême gauche connu, notamment pour son rôle de leader lors des événements de mai 1968 en France. |

| Pourquoi la CIA s’intéressait-elle à Cohn-Bendit ? | En raison de ses activités et de sa notoriété en tant qu’activiste extrémiste de gauche, la CIA voulait évaluer les éventuels risques pour la sécurité du président Nixon lors de son voyage en Europe. |

| Où le document a-t-il été trouvé ? | Dans les archives des JFK-Files, relatives à l’assassinat de John F. Kennedy, déclassifiées par les Archives Nationales américaines. |

| Pourquoi ce document se trouve-t-il dans les archives de kennedy ? | Il a été intégré aux JFK-Files dans le cadre du travail de commissions d’enquête, en particulier celle de la chambre des Représentants, qui examinait des exemples de travail préliminaire à la sécurité présidentielle, en amont d’un voyage.|

| Le document contient-il des informations sensationnelles ? | Non, le document lui-même n’est pas exceptionnel, il décrit des informations basiques sur Cohn-Bendit et les actions que les agences de renseignement devaient entreprendre. L’intérêt réside dans le contexte et le fait qu’il ait fini dans les archives JFK, illustrant la nature du travail mené en amont d’un voyage présidentiel. |

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