les ambitions humaines peuvent atteindre des limites insoupçonnées, transformant la vie en un film de science-fiction, regorgeant d’idées qui remettent en question la personne elle-même et sa dignité.

Un entrepreneur a fondé deux entreprises. La première, spécialisée dans la fertilité, propose des services allant des tests génétiques à la fécondation in vitro. La seconde vise à perfectionner un robot capable de produire des embryons viables.

Son amitié avec un homme d’affaires, propriétaire d’une entreprise de neurotechnologie transhumaniste, a ouvert un nouveau chapitre dans le débat sur les embryons humains congelés. Cet homme d’affaires a exprimé son intérêt pour ces embryons en raison de son rêve de coloniser Mars. L’entrepreneur propose de créer un réservoir pour l’humanité avec des embryons qui ne sont plus nécessaires. Pour l’homme d’affaires,ils pourraient jouer un rôle vital dans la future colonisation de la planète rouge.

tout cela soulève un problème central concernant la dignité humaine, un concept fondamental en bioéthique et en philosophie. Ce concept établit que tout être humain possède une valeur intrinsèque et inaliénable simplement parce qu’il est humain, indépendamment de son état de développement, de sa fonctionnalité, de son utilité ou de sa viabilité. L’UNESCO établit que la dignité humaine doit être pleinement respectée. Elle n’est pas accordée par la société, la technologie ou la capacité d’autoconscience, mais est inhérente à la personne dès la conception.

L’analyze de cette proposition révèle une atteinte à ce principe fondamental. elle traite les embryons humains comme une simple ressource disponible pour des fins stratégiques et technologiques. Elle dépouille ces embryons, et donc la personne, de leur statut ontologique d’êtres humains. Elle les réduit à de simples moyens pour atteindre un objectif concret. La vie humaine est mesurée en termes d’utilité pour un projet, la dignité humaine est compromise. Elle cesse d’être une valeur absolue, devenant un concept relatif, malléable et négociable.

La dignité humaine et l’instrumentalisation de la vie

Les risques éthiques de cette proposition créent un précédent controversé quant à la cosification de la vie humaine. Accepter la prémisse que les embryons peuvent être conservés, stockés et utilisés à des fins futures indéterminées ou déterminées par des intérêts scientifiques, commerciaux ou politiques ouvre la porte à une conception utilitariste et technocratique de la vie et de la personne dès ses premières étapes. Dans ce scénario, la personne humaine cesse d’être une fin en soi et devient un instrument au service d’un but externe.

L’embryon humain n’est pas une matière première pour l’expansion de l’espèce, ni un produit biologique pour la colonisation spatiale. Il est un être humain dans sa première étape de développement, un continuum jusqu’à la fin de son existence. Il a le même droit à la vie et à la protection de sa dignité que toute autre personne. Son état embryonnaire ne diminue pas sa valeur ontologique ni ne justifie sa manipulation à des fins étrangères à son propre bien.

Dignité et déracinement existentiel

Un autre aspect problématique de cette proposition est qu’elle déconnecte la vie de la personne de son contexte essentiel et de son histoire.Ce contexte inclut le lieu d’appartenance,la communauté,la famille et l’enracinement existentiel. La vie humaine ne peut être comprise de manière isolée. Elle est toujours immergée dans un tissu de relations qui la constituent, la construisent et lui donnent un sens. Préserver des embryons dans des conditions de suspension indéfinie, pour être utilisés dans un futur incertain et dans un environnement unfriendly et radicalement étranger au monde que nous connaissons, implique un niveau extrême de déracinement et de déshumanisation.

L’envoi d’embryons humains sur Mars, ou même dans l’espace extra-atmosphérique à d’autres fins, supposerait une rupture totale avec leurs liens naturels d’origine, de développement et d’appartenance. Est-il éthique d’engendrer des êtres humains dans un environnement hostile où ils ne pourront pas expérimenter la plénitude de l’existence humaine telle que nous la connaissons ? Quel type de société se formerait dans un contexte où la reproduction est gérée comme un processus