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Comment améliorer votre italien, en général

2024-07-01 11:40:35

Près de quatre-vingt-dix ans se sont écoulés depuis qu’Antonio Gramsci, ancien linguiste et élève de Matteo Bartoli à Turin, notait dans son Carnets de prison que « chaque fois que la question de la langue surgit, d’une manière ou d’une autre, cela signifie qu’une série d’autres problèmes surgissent : la formation et l’expansion de la classe dirigeante, la nécessité d’établir des relations plus intimes et plus sûres entre les groupes dirigeants et la masse populaire-nationale, c’est-à-dire réorganiser l’hégémonie culturelle”. Selon la vivacité des débats actuels, il semble qu’aujourd’hui le genre soit l’une des principales articulations de la « question » de la langue en Italie : de quoi parle-t-on donc lorsque nous discutons de langue et de genre, et quelle est la relation avec une possible réorganisation des rapports de force ?

Il existe actuellement deux domaines brûlants de débat : l’utilisation du féminin professionnel et l’expérimentation de formes qui visent à dépasser la vision binaire du genre. Ces changements et les réactions qu’ils provoquent sont liés à la dignité et (aussi) à la visibilité linguistique de groupes qui, n’appartenant pas au genre hégémonique, ont été traditionnellement marginalisés, et répondent donc à une demande de droits, à l’intérieur et à l’extérieur de la langue.

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L’émergence du féminin comme fin (et catégorie) à part entière, qui n’est plus automatiquement incluse dans le masculin trop étendu, a une valeur symbolique forte dans le chemin des droits des femmes. Ils ont montré la voie à suivre Recommandations pour un usage non sexiste de la langue italienne par Alma Sabatini (universitaire et féministe, co-fondatrice et première présidente du Mouvement de libération des femmes), élaborée entre 1986 et 1987 à la demande de la Commission nationale pour l’égalité et l’égalité des chances entre hommes et femmes promue par le Conseil des ministres.

C’est ici que, parmi diverses suggestions visant à rendre moins sexistes les usages de la langue italienne (ce qui en soi, remarquez, ne serait pas sexiste : l’usage qui en est fait l’est), des listes de noms féminins réguliers ont été présentées, même si ce n’est pas le cas. très utilisés, comme ingénieur ou architecte, avocat, magistrat, maire, et leur utilisation était recommandée. L’ironie et le ridicule qui accompagnaient ces propositions à l’époque n’ont pas empêché leur diffusion, même si sur une longue période et selon des parcours non linéaires, coïncidant avec l’entrée des femmes dans des secteurs professionnels qui leur étaient longtemps fermés. – un phénomène social et linguistique d’ailleurs détecté par Bruno Migliorini dès les années 1930, bien avant les études sectorielles. Cependant, une certaine hostilité généralisée demeure, résidu d’une résistance au changement qui perd elle aussi toute raison d’être.

Les premiers pas dans la remise en question du binarisme ont été faits dans des milieux militants, comme dans les communautés LGBTQIA+, au sein desquelles on tente depuis quelque temps d’éviter le masculin pour désigner des groupes mixtes ou pour désigner des personnes non binaires, en expérimentant une variété de terminaisons alternatives : la voyelle -u, les consonnes -x, -y, -z, l’apostrophe, le trait de soulignement, des symboles tels que le signe arobase et le schwa (ə). Régulièrement présentées comme des manœuvres bizarres pour renverser la langue italienne « à table » ou comme des impositions d’en haut par de petits groupes, ces tentatives nous parlent en réalité de la recherche de nouvelles façons de vivre la langue, tant pour les femmes que pour celles que la philosophe Chiara Bottici, élargissant la définition historique de Simone de Beauvoir, appelle les « seconds sexes », pour désigner toutes les personnes qui ne s’identifient pas comme hommes cisgenres (sujets chez lesquels le sexe biologique attribué à la naissance et l’identité de genre coïncident) et hétérosexuels. Le débat intéresse particulièrement les jeunes générations, qui se montrent plus familiarisées avec la notion de fluidité.

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