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comment diffuser une culture sécurité dans le BTP

«La culture de sécurité est quelque chose de fragile”, relève Erick Lemonnier, directeur prévention chez Eiffage Infrastructures.

Définie par la Haute Autorité de Santé comme “un ensemble de manières de faire et de penser qui contribuent à la sécurité et qui sont partagées collectivement au niveau de l’organisation”, son émergence dans l’entreprise nécessite l’engagement de la directionobservent les différents acteurs du BTP réunis autour de la question lors du salon Préventicaà Paris, le 25 mai dernier.

Faut-il encore convaincre ce top management. “Je travaille dans tous les secteurs et j’observe que dans le BTP, c’est terrible. Les salariés veulent être en sécurité mais tant que cela ne bouge pas en haut, rien n’est fait”témoigne une consultante sécurité dans les TPE.

“Tous n’ont pas la même corde sensible, pour certains, ce sera la peur des poursuites judiciaires, pour d’autres la performance“, observer Sophie Clerc, directrice prévention santé sécurité chez Bouygues Bâtiment Ile-de-France. “Nous, on est malheureusement partis des cas d’accidents graves. Dès lors que vous en avez dans votre entreprise, le manager n’est plus le même et c’est presque facile de l’embarquer”, témoigne pour sa part Martial Barbarou, directeur prévention chez Vinci construction France. Erick Lemonnier précise : “L’émotion ne suffit pas. Elle fait réagir mais pas forcément agir sur le long terme”. Or, la fabrication et l’assimilation de la culture de sécurité est un “processus lent”, croit Herakles Katsikas, responsable de l’antenne francilienne de l’ASEBTP (Association des animateurs sécurité en entreprise du BTP).

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Parler de tout

Pour définir les contours de cette culture de sécurité, Bouygues Bâtiment Ile-de-France “a éprouvé le besoin de travailler sur la culture juste, c’est-à-dire ce qui est acceptable et ne l’est pas”rapporte Sophie Clerc. Une série de “règles vitales” ont ainsi été établies en 2018. Ensuite, la formation de l’encadrement et des compagnons doit progressivement permettre “que tout le monde ait la même réaction et trouve insupportables certains actes, comme voir quelqu’un travailler au vide par exemple”, poursuit-elle.

Une fois le cadre posé, exemplarité de l’encadrement et équité sont nécessaires, liste Erick Lemonnier, pour qui il faut “être capable de sanctionner en cas de bêtise“. Selon lui, cette culture de sécurité passe aussi nécessairement par un “changement de paradigme” : “parler de tous les événements qui n’ont eu aucune conséquence”. Les préventeurs aiment en effet travailler sur les précurseurs autant que sur les incidents.

Mais ce n’est pas évident : “Il est très difficile d’avoir un partage véritablement sincère de tous les événements comme les anomalies, les dysfonctionnements, mais aussi les bonnes initiatives locales”, reconnaît Erick Lemonnier. Bref, Herakles Katsikas, également responsable prévention d’Eiffage Rail, illustre : “Il faut oser parler de tout ce qui ne fonctionne, car nous nous efforçons de transformer tous les pépins en pépites”.

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2023-05-30 10:00:00
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