Le canton du Tessin est désormais solidement ancré en Suisse, mais cela n’a pas toujours été le cas. L’histoire du Tessin est marquée par les batailles et les puissances étrangères.
Bellinzone était un domaine de la Confédération au XVIIIe siècle. Sur la photo : Bellinzona Castelgrande. – Suisse Tourisme / Jan Geerk
Le plus important en bref
- Le chemin du Tessin vers la Suisse a été semé de conflits.
- Le Tessin était autrefois une région de l’Ancienne Confédération.
- Les Tessinois ne voulaient pas être des sujets, mais des Suisses égaux et libres.
- En 1848, le Tessin est finalement intégré à l’État fédéral suisse.
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Le canton du Tessin fait désormais bien entendu partie de la Suisse. Mais le chemin parcouru a été semé de conflits et de luttes de pouvoir qui remontent au XVIe siècle. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle – avec la Révolution française et l’influence de Napoléon en Europe – que la situation change.
La population aspirait à la liberté et à l’autodétermination. Au lieu d’être des sujets, les Tessinois voulaient vivre sur un pied d’égalité au sein de la Confédération. Ils voulaient être reconnus comme des Suisses libres.
Connaissez-vous l’histoire du canton du Tessin ?
Ce sont les gares les plus importantes du Tessin en passe de devenir un canton égal à la Suisse.
Règle étrangère des confédérés
La région était ce qu’on appelait un domaine sujet et était gouvernée par des huissiers nommés par les différentes villes de la Confédération.
Aujourd’hui, le Tessin fait bien entendu partie de la Suisse. Sur la photo : Monte Bre, Lugano. – Suisse Tourisme / Silvano Zeiter
Ces huissiers administraient souvent le Tessin d’une main dure. En tant que sujets de la Confédération, les Tessinois devaient effectuer leur service militaire et payer des impôts. La population n’avait pas vraiment son mot à dire et considérait à l’époque les Confédérés davantage comme des dirigeants étrangers que comme des alliés.
Ce n’est que vers la fin du XVIIIe siècle que la situation commence à changer. Avec la Révolution française et la montée de Napoléon, le paysage politique de l’Europe a fondamentalement changé.
Révolution française
En 1797, après sa campagne d’Italie, Napoléon fonde la République cisalpine dans le nord de l’Italie, fondée sur la liberté, l’égalité et la fraternité. Cette compréhension devrait également être étendue aux zones environnantes.
La République cisalpine couvrait une grande partie du nord de l’Italie, notamment la Lombardie, l’Émilie-Romagne et une partie de la Vénétie. La Valteline fédérale a également été intégrée à la République cisalpine.
La République cisalpine en 1799. – L’Atlas d’histoire moderne de Cambridge. Wikimédia Commons
Les Tessinois ont profité de ces changements sur la carte politique pour organiser un coup d’État contre l’administration extérieure des Confédérés. Voulaient-ils se débarrasser des Confédérés et également faire partie de la République de Napoléon ?
Appartenir à la Suisse – mais pas en tant que canton unifié
Non, les Tessinois avaient d’autres projets. Même s’ils voulaient se débarrasser de la réglementation étrangère fédérale, ils ne voulaient pas se soumettre ensuite à une nouvelle règle. Ils voulaient faire partie de la Suisse, mais pas en tant que sujets, mais en tant que Suisses libres.
En signe d’appartenance à la Suisse, un arbre de la liberté fut érigé à Lugano le 15 février 1798, couronné d’un chapeau de caissier.
A cette époque, le Tessin comprenait huit zones thématiques : Bellinzona, Blenio, Leventina, Locarno, Lugano, Mendrisio, Vallemaggia, Riviera. Sur la photo : Piazza Grande à Locarno. – Suisse Tourisme / Markus Buehler-Rasom
À cette époque, le Tessin n’était pas un canton unique, mais plutôt divisé en huit domaines différents, appelés bailliages. Après que Lugano a déclaré son adhésion à la Suisse, les autres régions ont également rejoint ce projet.
Les différents domaines différaient considérablement les uns des autres et ne voulaient pas fusionner. C’est pourquoi il n’existait toujours pas de canton unifié du Tessin.
Durant la République helvétique de 1798 à 1803, la région fut d’abord divisée en deux cantons : les cantons de Lugano et de Bellinzone.
Fusion du Tessin et nouvelles menaces
En 1803, Napoléon rétablit la Confédération en tant que confédération fédérale d’États. Les deux régions du canton du Tessin étaient également réunies.
Le Tessin est désormais une destination d’excursion populaire. Sur la photo : église de la Madonna del Sasso avec vue sur Locarno et le lac Majeur, Orselina. – Suisse Tourisme / Ivo Scholz
Mais dès 1815, l’unité du Tessin est à nouveau menacée : certains cantons fédéraux souhaitent récupérer leurs anciens territoires, dont le canton d’Uri. Le gouvernement tessinois a eu du mal à repousser ces affirmations. En 1848, le Tessin fut finalement intégré au nouvel État fédéral suisse.
Décision : Appartient-il à l’Italie ou à la Suisse ?
L’appartenance du Tessin à la Suisse reste néanmoins controversée. Au XIXe siècle, alors que le mouvement d’unité nationale prenait de l’ampleur en Italie, de nombreux Tessinois éprouvaient également de la sympathie pour leur pays voisin. La proximité avec la culture et la langue italiennes signifiait que certains résidents tessinois ressentaient un lien plus fort avec l’Italie.
La majorité de la population tessinoise reste néanmoins fidèle à la Suisse. Il s’agissait d’une décision consciente de la population, qui se sentait attachée à la liberté et à l’autonomie de la Confédération.
Personne ne doute plus que le Tessin appartient à la Suisse. Sur la photo : Église de Ronco sopra Ascona au-dessus du lac Majeur. – Suisse Tourisme/Markus Buehler-Rasom
Aujourd’hui, le Tessin fait partie intégrante de la Suisse. Presque aucun Tessinois ne souhaite sérieusement appartenir à l’Italie. Le reste de la Suisse ne veut pas non plus manquer le Tessin. Le Tessin est aujourd’hui un pont entre le nord et le sud, fermement ancré dans la Confédération suisse.
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