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Comment les femmes se conforment-elles aux dépistages du cancer ? Une étude dans quatre régions de France | BMC Santé des femmes

Comment les femmes se conforment-elles aux dépistages du cancer ?  Une étude dans quatre régions de France |  BMC Santé des femmes

Parmi les 17 194 femmes de notre population d’étude, 41,2 % ont participé au moins une fois à la SE mammaire et colorectale. Environ un tiers n’ont participé qu’à l’OS du cancer du sein, tandis que la participation à l’OS du cancer colorectal seul était très peu fréquente. Les non-participants représentent un quart de la population étudiée. La répartition entre les catégories était assez similaire dans les quatre départements. Cela reflète la plus forte participation à la OS du cancer du sein qu’à la OS du cancer colorectal en France, ainsi que le nombre élevé de non-participants [2, 3, 16]. Cela peut s’expliquer en partie par le fait que la SO cancer colorectal a été mise en place plus tardivement et que moins de campagnes de sensibilisation ont été menées.

Le taux de retour global a été de 27 %, soit 4 634 questionnaires analysables sur les 17 194 envoyés. Ce taux est homogène d’un département à l’autre. Cependant, il différait selon la catégorie. Le taux le plus élevé a été observé pour les participants des deux types d’OS, en particulier pour les participants à part entière. Ainsi, l’adhésion à l’OS était corrélée avec le taux de retour. Les participants à un seul OS avaient un taux de réponse intermédiaire et les non-participants ont peu répondu. La difficulté à joindre les non-participants n’était pas inattendue, car ils sont aussi souvent réticents à discuter de la question [17].

La répartition du niveau d’études des répondants montre qu’une majorité s’est sentie concernée par le questionnaire. La répartition était comparable dans chaque catégorie dans les quatre régions. Fait intéressant, parmi les participants à part entière, la majorité des femmes avaient le niveau d’éducation le plus bas dans les quatre départements. Ainsi, dans notre étude, le niveau d’éducation ne semble pas représenter une barrière à la SG. Ceci est conforme à d’autres études [18, 19] qui ont montré que si le dépistage opportuniste est associé à un niveau d’éducation plus élevé, les inégalités scolaires sont moindres dans les pays européens lorsque le dépistage organisé est en place, indépendamment du type de cancer. En France, Kelly et al. [20] ont également suggéré que le dépistage organisé du cancer du sein et colorectal a le potentiel de réduire les inégalités socio-économiques.

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Les participants irréguliers à l’OS du cancer du sein ont le plus souvent signalé de la négligence, des oublis ou de la procrastination. Bien que la lettre d’invitation ait été accueillie comme un rappel, l’intervalle de 2 ans a parfois semblé difficile à respecter. Certaines femmes ont déclaré qu’elles avaient manqué le premier rendez-vous à cause d’une mammographie récente avant l’âge de 50 ans ou qu’elles avaient assisté à l’OS lorsque leur gynécologue avait pris sa retraite. L’entrée dans le système OS est essentielle, car plusieurs études ont montré que les premiers participants ont une forte probabilité de revenir [21,22,23]. En revanche, de nombreuses non-participantes ont déclaré avoir subi des mammographies opportunistes. C’est un fait bien établi dans le contexte français [24, 25]. Il a été démontré que les femmes des zones défavorisées ont tendance à participer à la SG, alors que les femmes qui font des mammographies opportunistes soutiennent qu’elles peuvent et veulent être responsables de leur propre santé, avoir la “liberté de gérer” [26]. Dans la foulée de la réforme du programme national cancer du sein, une recommandation d’un comité d’experts était de limiter le recours au dépistage opportuniste en l’absence de motif médical après 50 ans. [27]. Ceci afin de privilégier les OS qui assurent une qualité égale sur tout le territoire, la traçabilité et l’efficacité d’un dépistage en population.

L’absence de motivation ou la réticence envers le dépistage du cancer du sein par crainte d’un surdiagnostic ont rarement été mentionnées. Peu de femmes ont déclaré ne pas vouloir se faire dépister. Ceux qui l’ont fait soit ont souligné leur mode de vie sain, soit ont rejeté les mammographies en raison de la douleur ou de la peur des radiations. Cela tend à montrer que les femmes se présentant au dépistage, qu’elles soient sous OS ou non, ont écarté ces barrières. En effet, il a été démontré que les informations sur les avantages et les inconvénients du dépistage du cancer du sein aident les femmes à prendre une décision éclairée mais n’affectent pas la participation. [28,29,30].

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Les participants irréguliers à l’OS du cancer colorectal ont également mentionné la négligence, l’oubli ou la procrastination. La difficulté d’accès au test était une préoccupation, surtout pour ceux qui consultent rarement leur médecin. Ils ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent pas simplement obtenir le test en pharmacie ou pourquoi il n’est pas envoyé à leur domicile. L’incompréhension est encore plus grande chez les femmes qui ont subi le test à domicile dans le cadre d’une intervention pilote. Ils s’attendaient juste à recevoir à nouveau le test à la maison. Enfin, un certain nombre de commentaires ont pointé la difficulté de l’épreuve, ce qui les a poussés à abandonner. Cependant, beaucoup ont reconnu le fait que le test immunitaire était beaucoup plus simple.

Un nombre important de non-participants à l’OS du cancer colorectal ont déclaré avoir subi des coloscopies pour des raisons médicales, y compris des antécédents familiaux. On s’attend à ce que ces raisons soient signalées aux centres régionaux de coordination du dépistage du cancer. Cependant, cela ne semble pas toujours être le cas. Fait intéressant, le test semble être plus compliqué pour ceux qui ne l’ont jamais fait que pour ceux qui l’ont fait. Il en va de même pour le dégoût ou le désagrément du test. Le pourcentage de femmes qui ne se sentent pas concernées par le dépistage colorectal est plus élevé que pour le dépistage du cancer du sein. Une méconnaissance de ce cancer transparaît dans les commentaires. Encore une fois, la participation au premier tour semble être un indicateur fort de la participation aux prochains tours, incitant à mettre l’accent sur la participation initiale. Les barrières et leviers d’accès au programme ont été documentés [31,32,33]et Mandrik et al. [8] ont passé en revue la littérature sur les procédures politiques ayant un impact positif sur la participation des femmes invitées au premier tour de la SG du cancer du sein.

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Seul un faible pourcentage de nos répondants ont déclaré n’avoir jamais subi de dépistage opportuniste du cancer du col de l’utérus. Les répondants en retard (test non effectué au cours des 3 dernières années) sont plus fréquents. Les femmes qui n’ont pas participé à l’OS du cancer étaient celles qui avaient les pourcentages les plus élevés de tests en retard. En France, le taux de couverture du dépistage du cancer du col de l’utérus chez les femmes âgées de 25 à 65 ans a été estimé à 52 % pour la période 2012-2014, chutant à 43,9 % dans la tranche d’âge des 55 à 59 ans [34]. Cela correspond à un frottis vaginal par femme sur l’intervalle recommandé de 3 ans.

Une limite majeure de cette étude est le faible taux de réponse des femmes qui ne participent pas au dépistage organisé, ce qui représente un biais de sélection majeur. De plus, l’étude ayant été réalisée sur la base du volontariat et dans 4 départements, les taux observés dans cette étude ne sont pas représentatifs de la participation au niveau national. Un biais déclaratif peut également avoir été généré dans les réponses des femmes. Cependant, l’étude a trouvé une nette différence entre la sensibilisation au dépistage du cancer du sein et celle du dépistage du cancer colorectal, et les nombreux commentaires formulés dans les questions ouvertes permettent de mieux comprendre les raisons des comportements envers chaque dépistage.

2023-04-21 20:43:40
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