Comment les frères Prunier, licenciés au Moto-club de Montluçon (Allier), sont devenus champions de France de side-car

Comment les frères Prunier, licenciés au Moto-club de Montluçon (Allier), sont devenus champions de France de side-car

Mais où s’arrêteront-ils ? Sacrés officiellement champions de France de side-car cross inter, dimanche 21 août, à Huismes, dans l’Indre-et-Loire, Killian (pilote) et Evan (passager) Prunier vont s’attaquer en 2023 au championnat du monde et défier les Hollandais et les Belges sur leurs terres.

« Je pense qu’on a l’un des engins les plus performants », affirme Killian qui ne manque pas d’ambitions. « On espère jouer le top 5. Cela ne me semble pas inatteignable. Peut-être qu’un jour, on jouera le titre. En tout cas, on va travailler de la même manière sans brûler les étapes. »

Dompter les circuits sur sable

Les deux frangins, qui sont licenciés au Moto-club de Montluçon, connaissent leur axe de progression. Il leur faudra dompter les circuits sur sable que l’équipage ne maîtrise pas encore très bien, contrairement aux pays nordiques. On peut leur faire confiance. Car Killian et Evan apprennent vite. Très vite.

Les frères Prunier remportent leur premier titre de champion de France en side-car cross inter

Qui aurait pu imaginer, il y a quelques années, qu’ils en seraient aujourd’hui à signer des autographes et à inspirer la crainte chez leurs adversaires ? Peut-être leur père, Laurent, ancien pilote de side-car pendant une vingtaine d’années au sein du Moto-club des Huismes. Sa meilleure performance ? Une troisième place au championnat de France.

Les frères Prunier ont remporté sept des douze étapes du championnat de France.

Suffisant pour inspirer les deux frères qui ont passé toute leur jeunesse sur les circuits motos. « Il nous a transmis sa passion », résume Killian qui est né le 24 mars 2000 à Châtellerault. Domicilié à Sossais, petite commune du département de la Vienne, le pilote a commencé par faire de la moto à l’âge de 8 ans. Son petit frère, qui a vu le jour le 23 septembre 2002, lui, a préféré le foot. « On fait tous des erreurs », rigole le cadet.

Recevez par mail notre newsletter personnalisée Terre de Sports et retrouvez chaque lundi les infos et résultats de vos sports favoris.

NL {“path”:”mini-thematique-inscription”,”thematique”:”MT_Sports_Multisports”,”accessCode”:”14175296″,”allowGCS”:”true”,”bodyClass”:”ripo_generic”,”contextLevel”:”KEEP_ALL”,”filterMotsCles”:”1|11|37|1903″,”gabarit”:”generic”,”hasEssentiel”:”true”,”idArticle”:”4175296″,”idArticlesList”:”4175296″,”idDepartement”:”221″,”idZone”:”6119″,”motsCles”:”1|11|37|1903″,”premium”:”true”,”pubs”:”banniere_haute|article”,”site”:”MT”,”sousDomaine”:”www”,”urlTitle”:”comment-les-freres-prunier-licencies-au-moto-club-de-montlucon-allier-sont-devenus-champions-de-france-de-side-car”}

Les blessures à moto

Killian se serait bien vu faire carrière dans la moto. Mais une succession de blessures – fracture de la mâchoire, du tibia-péroné, du fémur, du poignet droit et de la main gauche ! – en a décidé autrement.

Mon père préférait que j’attaque par la moto pour avoir un peu plus de technique. Mais quand il a arrêté sa carrière, j’ai basculé vers le side. C’est un sport assez atypique qu’on pratique à deux

Killian Prunier (pilote)

Nous sommes en 2014. Killian est prêt à enfourcher son engin, reste à trouver le passager, autrement appelé le singe. Bonne nouvelle, Evan commence à en « avoir marre du foot où je n’étais pas spécialement bon ». Alors, il n’hésite pas une seconde quand il s’agit de devenir l’équipier du frangin.

« Je n’avais pas spécialement envie d’être pilote, d’autant plus que Killian est très bon dans ce domaine. Il n’était pas question de prendre sa place », confie Evan qui s’entend comme larron en foire avec son frère sur les courses. « À la maison, on se prend parfois la tête, mais pas sur les circuits », constate l’aîné.

Malchanceux, les frères Prunier (MC Montluçon) assurent l’essentiel au championnat de France de sidecar à Quinssaines

Les premières courses avec le club de Saint-Jean-d’Angély sont plutôt prometteuses. « On s’est rendu compte qu’on progressait assez rapidement », commente les deux frères qui, durant leur première année de compétition, se classent régulièrement entre la cinquième et la dixième place du championnat de France.

Dès le début de l’aventure, toute la famille est derrière eux. Il y a Laurent, le papa, à la mécanique, Virginie, la maman, – « ça fait un peu cliché » – à la nourriture, au linge et aux infos pendant la course. Et il y a les précieux amis avec notamment « deux très bons préparateurs moteurs ». Bref, une petite dizaine de personnes aux petits soins pour nos jeunes champions. « On est attaché au côté festif, on rigole. »

Des clubs leur proposent de l’argent

Cet encadrement protégé explique sans doute aussi les bons résultats de Killian et Evan qui, avant de décrocher le titre suprême, sont montés à deux reprises sur le podium des France en 2019 (3e) et en 2021 (3e). Aujourd’hui, les deux frangins, qui ont débarqué au Moto-club de Montluçon en 2015, après avoir sympathisé avec l’ancien président Serge Vernois, sont très sollicités.

« On a des clubs qui nous ont refusés et qui aujourd’hui nous veulent. On a aussi des clubs qui nous proposent de l’argent. Mais il n’est pas question pour l’instant de quitter Montluçon ! »

Serge Vernois, ancien président du Moto-Club de Montluçon (à gauche) et Frédéric Guerreiro, l’actuel président, (à droite), sur le circuit de Quinssaines.

Êtes-vous surpris par le parcours fulgurant
des frères Prunier ?

Frédéric Guerreiro, président du Moto-club de Montluçon depuis 2018

Non, car leur père leur a transmis la passion du side-car. Killian a commencé par le moto-cross jusqu’à ses 16 ans avant de passer au side-car quand son frère était en âge. C’est un projet familial où tout le monde suit avec l’objectif de les amener le plus haut possible sans brusquer les choses. S’ils sont arrivés vite, c’est parce que le père leur a donné les bons conseils. La bonne entente entre les deux frères joue aussi. Le gros avantage qu’ils ont, c’est que c’est l’équipage le plus jeune du championnat de France. S’ils veulent un jour devenir champions du monde, il faudra mettre encore plus d’engagement tout en conciliant les études.

Serge Vernois, président du Moto-club de Montluçon de 1984 à 2018

Oui un petit peu puisqu’en solo (moto) Killian roulait bien, mais pas plus que ça. Il ne prenait pas de risques. Souvent, on a des gamins qui font des étincelles petits et ils ne vont pas plus haut. C’est bien de commencer de bonne heure, mais il ne faut pas griller les étapes. Quand Evan l’a rejoint, ils ont surpris pas mal de monde, car ils ne faisaient pas beaucoup de fautes. Et aujourd’hui c’est payant. Leurs résultats sont dans une certaine logique où il ne faut pas regarder sur deux ou trois ans, mais plutôt sur cinq ou six. Vu comment ils roulent, c’est normal qu’ils soient sélectionnés en équipe de France. C’est la souplesse et la jeunesse qui l’emporte.

Budget. « Depuis deux ans, le side-car ne nous coûte plus rien. On est entièrement financés par les sponsors (ils sont une vingtaine) », souligne Killian. Au début de l’aventure, les parents ont souvent dû mettre la main à la poche pour permettre aux enfants de courir. « Je me rappelle qu’on a financé le premier side-car avec la vente de nos motos. Heureusement qu’on a eu aussi des amis side-caristes pour nous donner du matériel. » Cette saison, le budget était de 70.000 €, il sera forcément revu à la hausse pour le championnat du monde. « On a des primes sur les courses bien sûr, mais elles nous servent à payer le matériel. En 2022, on s’est doté d’un deuxième side-car. On est plus tranquille quand il y a une panne. »

Études. Killian est en train de passer une formation pour devenir entraîneur de moto-cross. Il espère obtenir son brevet l’an prochain. De son côté, Evan a décroché son BTS et va suivre une licence pro en mécanique. « J’aimerais bien travailler dans tout ce qui touche au moteur », précise-t-il.

Fabrice Redon

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.