2024-08-28 09:56:33
Es gibt ein Problem, das in Deutschland, Frankreich, eigentlich in ganz Westeuropa und den USA verbreitet ist: dass wir den Dschihadismus immer nur entlang der Frage betrachten, ob es einen Anschlag gibt oder nicht. Anschläge sind ein Produkt des Dschihadismus. Sie sind nicht der Beweis für seine Existenz. Der Dschihadismus funktioniert wie Ebbe und Flut. Es gibt Hochzeiten wie große Terrorkampagnen. Aber was die Öffentlichkeit und die Politik nicht im Blick behält und was meiner Meinung nach das Wichtigste ist, sind Entwicklungen zwischen diesen sichtbaren Phasen von Ebbe und Flut.
Wir sind an einem Moment angelangt, der für Europa von ganz besonderer Bedeutung ist. Seit dem vergangenen Jahrzehnt haben wir in Europa einen hausgemachten Dschihadismus. Jetzt gibt es ein Phänomen, das man als europäischen Dschihadismus bezeichnet, der getragen wird von Menschen, die in Europa aufgewachsen sind.
Les autorités de sécurité allemandes parlent d’une nouvelle génération de djihadistes. De quel genre de génération s’agit-il ?
Ce sont des gens très jeunes. Nous parlons d’adolescents et de mineurs. L’agresseur de Solingen était nettement plus âgé. Mais c’est une tendance que l’on peut observer dans toute l’Europe occidentale. Le deuxième point est le suivant : ils effectuent des attaques peu coûteuses avec des couteaux ou des marteaux. Il s’agit d’une génération d’agresseurs qui ne sont pas bien organisés ; ce ne sont pas des escadrons terroristes longuement entraînés. Des attaques de cette envergure étaient également prévues, dont beaucoup ont été déjouées par les autorités chargées de la sécurité. L’EI s’appuie largement sur des auteurs individuels. L’agresseur de Solingen semblait savoir exactement comment se servir d’un couteau. Il existe d’innombrables vidéos djihadistes contenant des instructions correspondantes sur Internet.
La politique allemande et européenne rend-elle justice à ce type de menace ?
C’est plein de malentendus. Les politiciens débattent de l’opportunité d’interdire les couteaux comme si c’était là le principal problème. Il semble qu’il n’y ait que des extrêmes dans les débats. L’un est le déni et le message de ne pas faire trop d’histoires. L’autre est l’hystérie dans laquelle le terrorisme est assimilé à l’immigration et aux musulmans. De telles généralisations ne font qu’alimenter le discours des prédicateurs islamistes radicaux qui agissent fondamentalement comme s’il s’agissait simplement d’une question de « nous contre eux ». Il faut avoir un aperçu factuel de cette boîte noire qu’est le djihadisme européen.
Quelques exemples concrets : Parmi les extrémistes qui ont rejoint l’EI entre 2012 et 2018, 1 000 venaient d’Allemagne. Mais ils ne venaient pas des zones les plus pauvres ou les plus marginalisées. Ou les zones où vivent la plupart des musulmans. Ce sont toujours des lieux où se trouvent d’importantes communautés de salafistes, c’est-à-dire d’islamistes radicaux qui ne prêchent pas forcément la violence. Il faut donc s’intéresser à des groupes très spécifiques au sein de la population musulmane qui sont politiquement actifs et qui propagent une interprétation très spécifique et extrémiste de l’Islam. Et ce sont majoritairement des milieux salafistes.
Il y a des prédicateurs comme celui-là en Allemagne depuis de très nombreuses années.
Il y a toujours eu des prédicateurs très visibles, des convertis ou des musulmans d’origine arabe. Mais la situation a changé depuis cinq ou six ans. Il n’y a plus que les principales figures du salafisme et du djihadisme. L’idéologie se propage en ligne, notamment sur Tiktok. Les discours y sont directement dirigés contre les fondements démocratiques de l’Allemagne. Par exemple, ils déclarent illégitimes les lois créées par l’homme. Il s’agit de couper le lien entre les jeunes et les valeurs européennes fondamentales. Mais en Europe, le seuil pour discuter du djihadisme n’est franchi que lorsqu’il y a une attaque au couteau en plein festival. Vous pouvez comparer cela avec Vladimir Poutine. Au cours des quinze dernières années, il a également exprimé très clairement ce qu’il pensait des modèles européens de démocratie. Mais les chars russes ont d’abord dû entrer en Ukraine avant que les politiciens ne réagissent réellement au danger que cela représentait. L’Europe n’est pas encore assez mature en matière de djihadisme européen.
Que doit faire l’Europe différemment ?
Cela peut paraître très dur maintenant : mais interdire Tiktok serait efficace. Surtout quand on constate la disproportion d’une énorme quantité de contenus préjudiciables qui y sont diffusés chaque jour par un petit groupe d’extrémistes. Ce que je veux dire, c’est que le djihadisme n’est pas séparé d’autres questions qui devraient être au cœur de l’avenir de l’Union européenne : à savoir comment contrôler notre espace d’information. C’est une question de souveraineté sur notre espace public. Et, plus important encore, sur l’espace d’information de nos enfants. Si vous regardez le contenu disponible pour les jeunes sur Tiktok, notamment sur ces sujets, nous avons ici un énorme problème.
Parce que le salafisme, c’est aussi la pop culture ?
Oui et non. Les salafistes ou les djihadistes sont généralement très doués pour séduire leurs partisans et façonner les récits sur les événements et l’actualité mondiaux. Ils exploitent actuellement l’indignation suscitée par les souffrances de la population de Gaza pour légitimer la terreur contre des innocents – même si la cause palestinienne n’a jamais joué de rôle pour l’EI, par exemple. Le public finit toujours par avoir le sentiment d’être informé, alors qu’en réalité il se contente de se nourrir de sa vision extrémiste du monde. Ces influenceurs islamistes font de la politique. Ce ne sont pas seulement des fanatiques religieux ou des terroristes. Ce sont aussi des Européens qui savent exactement ce que sont des codes efficaces. Il y a aussi de plus en plus de femmes dans ce domaine. Les femmes ne participent pas à la planification des attaques. Ils propagent l’idéologie de manière très efficace, tandis que des prêcheurs de haine bien connus attirent l’attention des médias.
Le problème peut-il encore être contenu ?
Pour le moment, nous ne sommes pas dans une phase de crue mais dans une phase de reflux. Aussi problématique que soient les chiffres, le problème reste gérable. Mais il faut stopper la propagation de cette machine idéologique, couper l’approvisionnement en carburant et l’accès à ses outils. Il faut prendre le problème au sérieux.
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