La proposition espagnole d’impôt foncier de 100 pour cent pour les acheteurs non européens vise à bouleverser le marché immobilier espagnol et à cibler les investisseurs étrangers qui ont fait grimper les prix de l’immobilier dans les régions recherchées ces dernières années.
Dirigée par le Premier ministre Pedro Sánchez, cette taxe vise à répondre à la crise croissante du logement en donnant la priorité à l’accès des résidents à un logement abordable.
Les acheteurs non européens, notamment britanniques, représentant 13 % des achats immobiliers en 2023, cette politique audacieuse pourrait changer la dynamique du marché immobilier espagnol.
Mais dans quelle mesure sera-t-il efficace pour concilier accessibilité financière et stabilité du marché ?
La taxe foncière espagnole est-elle trop sévère ?
La proposition d’un impôt foncier à 100 pour cent s’adresse directement aux citoyens non-européens qui achètent des biens immobiliers pour investir et non pour y vivre.
En 2023, les citoyens non européens ont acheté plus de 27 000 maisons en Espagne, souvent dans les zones côtières et les centres urbains.
Les critiques affirment que ces investissements font grimper les prix de l’immobilier, créant ainsi des obstacles pour les habitants à la recherche de logements abordables.
Les experts du secteur préviennent qu’une taxe élevée pourrait globalement dissuader les investissements étrangers.
Pendant des décennies, les acheteurs britanniques et d’autres pays tiers ont contribué de manière significative au marché immobilier espagnol, en particulier dans des régions comme l’Andalousie et les îles Baléares.
Un arrêt brutal de cet afflux pourrait entraîner une baisse de la valeur des propriétés dans ces zones et nuire aux économies locales qui dépendent de la croissance immobilière.
Les partisans de cette taxe soutiennent qu’il s’agit d’une étape nécessaire pour empêcher la commercialisation des logements.
Ils soulignent que lors de la location d’appartements, les besoins en matière de logement doivent avoir la priorité sur les profits, surtout en période de pénurie à l’échelle nationale.
La proposition fait partie d’une initiative plus large qui comprend également une réglementation plus stricte des locations touristiques pour faire face à la hausse des loyers et à la pénurie de logements.
Impact potentiel sur l’économie espagnole
L’impact d’une mesure aussi drastique va au-delà de l’abordabilité du logement. Le marché immobilier espagnol représente près de 12 % du PIB du pays, ce qui en fait un pilier important de l’activité économique.
Une baisse significative des investissements étrangers pourrait avoir un impact non seulement sur les flux de revenus des promoteurs, mais également sur ceux de secteurs tels que la construction, la gestion immobilière et le tourisme.
Les gouvernements régionaux pourraient également être confrontés à des défis. Les gouvernements locaux, en particulier dans les zones prisées par les acheteurs étrangers, s’appuient sur les taxes et frais générés par les transactions immobilières.
Imposer une taxe punitive pourrait mettre en péril ces revenus et forcer les gouvernements locaux à rechercher d’autres sources de financement.
L’attractivité économique de l’Espagne pourrait en pâtir. Dans l’ère post-Brexit, le pays s’est positionné comme une destination attractive pour les expatriés et retraités britanniques.
Imposer une taxe de 100 % sur les achats immobiliers risque d’aliéner cette population et potentiellement de l’encourager à envisager des destinations alternatives telles que le Portugal ou l’Italie qui offrent des réglementations immobilières plus favorables.
Solution à la pénurie de logements ou risque à long terme ?
Même si le gouvernement espagnol décrit la taxe proposée comme une solution audacieuse à la crise du logement, il soulève des questions quant à sa faisabilité à long terme.
Sans un plan de mise en œuvre détaillé, comprenant des exceptions pour des profils d’acheteurs ou des régions spécifiques, la mesure risque de conduire à l’instabilité du marché. De plus, le manque de clarté sur la manière dont cette loi sera appliquée ajoute aux inquiétudes du secteur immobilier.
D’autres mesures complémentaires, telles que des incitations fiscales pour les propriétaires proposant des logements abordables et une réglementation plus stricte des locations de vacances, indiquent une approche plus équilibrée.
Ces initiatives peuvent remédier à la pénurie de logements sans pour autant aliéner complètement les investisseurs étrangers.
Pour l’instant, la taxe de 100 % reste au cœur de la politique espagnole du logement et reflète l’engagement du gouvernement à donner la priorité aux résidents plutôt qu’aux acheteurs à la recherche de profit.
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