BEIJING: C’était déjà assez grave que mon beau-père, qui séjourne avec nous, nous ait tous enfermés dans notre petit appartement de Pékin après avoir visité un marché alimentaire que le gouvernement a jugé «à haut risque».
Mais ensuite, ma belle-mère a commencé à louer bruyamment le système de quarantaine qui a confiné des dizaines de milliers de Pékinois chez eux ou isolés dans des hôtels au cours des derniers mois, alors que la capitale chinoise tente de contenir Omicron. “S’ils ne nous mettent pas tous en quarantaine, les politiques de notre pays sur les coronavirus sont des conneries”, nous a-t-elle dit.
Pour la première fois depuis que mes beaux-parents sont arrivés il y a cinq mois pour nous aider, ma femme et moi, avec notre nouveau-né, je me suis senti infilial.
Tout a commencé un vendredi, lorsqu’un homme de notre « shequ », le comité chargé de maintenir l’ordre dans notre quartier, est arrivé en sueur à notre porte pour nous enfermer à l’intérieur.
Nous étions la 40e famille qu’il avait mise en isolement cette semaine-là, il était donc bien entraîné à rejeter nos supplications. Non, nous ne pouvions pas nous promener dans le complexe d’appartements, a-t-il dit. Non, nous ne pouvions pas emmener notre bébé en bas pour jouer.
Il a expliqué que nous avions été classés comme une “famille à haut risque” nécessitant au moins quatre jours de quarantaine à domicile. Il a collé un avis sur notre porte demandant à nos voisins leur coopération, laissant entendre qu’ils devraient nous signaler aux autorités si nous essayions de nous échapper. Il a ajouté un capteur électronique blanc et a dit qu’il alerterait son téléphone si notre porte s’ouvrait, lui permettant de surveiller notre respect des règles.
Nous pourrions ouvrir notre porte – en lui envoyant des alertes – pour apporter des livraisons et sortir les poubelles, qui seraient collectées chaque après-midi et désinfectées. “Assurez-vous que les livreurs sont déjà partis avant d’ouvrir la porte”, a-t-il averti.
