Complexité et identité Le parcours des mécènes

Au pays des Musées du Vatican et de la Galerie des Offices, trouver des espaces pour l’art contemporain n’est toujours pas facile aujourd’hui. Cependant, ces dernières années, beaucoup de choses ont changé,
surtout dans le secteur privé. Le mécénat contemporain s’est non seulement développé, mais s’est également détaché – du moins dans de nombreux cas – de l’idée de pur « investissement financier ». Et cela, grâce à la nature même de l’art contemporain, qui est conceptuel, narratif. Pour le dire avec une expression simple mais efficace : c’est “hors cadre”. Qu’il s’agisse d’une installation de Mario Ceroli ou d’une sculpture de Mitoraj, la superposition des niveaux conceptuels (références au passé, allusions au présent, utilisation combinée de divers matériaux) est stimulante, elle touche de nombreuses personnes différentes, elle peut être transversale. et donc adapté aux projets de mécénat étendus. Car une entreprise ou une fondation bancaire envoie forcément un message ou consolide une identité à travers l’art. Le choix d’Ifis Art, par exemple, est de combiner l’expérimentation intellectuelle de maîtres comme Ceroli ou de personnages comme Banksy avec l’identité d’un territoire – celui de l’Italie – composé de villas et de paysages raffinés. Ainsi le Parc International de Sculptures de la Villa Fürstenberg, à Mestre, s’inscrit dans une pensée fondamentale. Cela s’applique à de nombreuses initiatives en Italie, où les mécènes modernes qui soutiennent le contemporain non seulement apportent un soutien important aux artistes vivants ou non historicisés, mais mettent en parallèle souvent en valeur des villages menacés de dépeuplement, des zones périphériques et des bâtiments nécessitant un entretien. C’est toujours un investissement, mais en beauté.

Sur la photo d’Andrea Garuti, « Ikaro et Ikaria », deux sculptures d’Igor Mitoraj