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Conférence sur la Palestine à l’université de Lille : interdite en raison des tensions internationales

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Conférence sur la Palestine à l’université de Lille : interdite en raison des tensions internationales

La conférence, organisée par une association étudiante pro-palestinienne, devait accueillir jeudi le leader de La France Insoumise et la militante franco-palestinienne controversée Rima Hassan.

La conférence sur la Palestine n’aura pas lieu. Pas dans les locaux de l’université de Lille, en tout cas, qui a fait savoir ce mercredi que l’événement, organisé par l’association étudiante propalestinienne «Libre Palestine», qui devait accueillir jeudi Jean-Luc Mélenchon et la militante franco-palestinienne controversée Rima Hassan jeudi, n’était «plus autorisé». La direction invoque dans un communiqué «une montée préoccupante des tensions internationales au cours des derniers jours»en référence aux tirs iraniens sur Israël, qui «se répercutent à l’échelle nationale et locale, tout comme à l’université».

Dans l’entourage de Jean-Luc Mélenchon, on assure que la conférence se tiendra dans un autre lieu, sans davantage de précision dans l’immédiat. Face aux menaces d’annulation qui pesaient sur l’évènement, Rima Hassan avait fait montre d’une grande détermination. «Quoi qu’il en soit, on ira à la rencontre des étudiants. Nous tiendrons la conférence dans la rue s’il le faut» avait-elle déclaré à nos confrères de L’Avis.

La guerre à Gaza, axe de la campagne de LFI aux Européennes

LFI a fait de la dénonciation des opérations israéliennes à Gaza l’un des principaux axes de sa campagne pour les élections européennes du 9 juin, défendu à coups de meetings et de conférences par Jean-Luc Mélenchon. «Nous dénonçons l’instrumentalisation de cette conférence par des partisans du soutien inconditionnel au gouvernement Netanyahu» a ajouté le mouvement de gauche radicale.

«Il aura suffi que le PS Jérôme Guedj dénonce le logo de l’association étudiante et qu’une députée macroniste (Violette Spillebout, ndlr) appelle à créer des désordres pour anéantir la liberté universitaire» a cinglé sur X le fondateur du mouvement. Depuis le début de la semaine, plusieurs élus, dont le président (LR) des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, réclamaient l’interdiction de l’événement. «Ce meeting politique, déguisé en conférence aux relents antisionistes, n’avait pas sa place dans une université française» a-t-il réagi mercredi. Le patron de LR Éric Ciotti a, lui, dénoncé une “provocation” qui «attise un conflit et l’importe sur le territoire national» et salué une annulation devenue “indispensable” à ses yeux. Était en cause, notamment, le logo de l’association étudiante «Libre Palestine» à l’initiative de la conférence. Ce logo montre un territoire englobant Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza. Une manière de «nier l’existence de l’Etat d’Israël» pour certains, dont la tête de liste des socialistes aux élections européennes, Raphaël Glucksmann.

Des conférences déjà annulées

Dans un communiqué transmis à l’AFP par LFI, l’association Libre Palestine, créée en novembre 2023 dans la foulée des attaques du 7 octobre, assure que son logo «ne nie en aucun cas l’existence d’Israël». «Nous avons simplement mobilisé une carte qui représente une région du monde traversée par un processus de colonisation indéniable et dont la définition des frontières est un enjeu de luttes non stabilisées» précise l’association, ajoutant n’avoir «jamais promu la haine ou proféré des propos antisémites». «Cette conférence était pourtant portée par une association enregistrée en préfecture et agréée par l’Université et organisée dans le strict respect des règles établies par les universités françaises» précisent les Insoumis dans leur communiqué.

Mercredi dernier, une conférence de Mélenchon à l’université de Rennes avait été annulée pour des raisons de sécurité, après un mail de menace. Une autre avait été annulée à Bordeaux en octobre. Le fondateur de LFI doit s’exprimer mercredi soir lors d’un meeting de campagne à Roubaix, avec le député du Nord David Guiraud et Rima Hassan. La militante controversée franco-palestinienne, septième sur la liste des Insoumis aux européennes, a dans le passé dit défendre la solution d’un «État binational» alors que LFI est, elle, en faveur de la solution à deux États comme l’immense majorité de la classe politique. «Un cri du coeur» et «une parole militante» s’est défendue celle qui qualifie Israël d’«entité coloniale fasciste», disant maintenant s’inscrire, en tant que «responsable politique», «dans le cadre de deux États côte à côte».

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