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Conférence sur l’augmentation des cancers en France et dans le monde

by Nouvelles
Conférence sur l’augmentation des cancers en France et dans le monde

Dans le cadre d’Octobre rose, une après-midi conférence sur “Comment expliquer l’augmentation des cancers en France et dans le monde”, une table ronde et un débat sont organisés en présence du président de l’Institut Sainte-Catherine, le Professeur Daniel Serin. Rendez-vous ce mardi 17 octobre de 14 h à 17 h à la salle multiculturelle.

Le Professeur Daniel Serin, cancérologue, préside l’Institut Sainte-Catherine à Avignon. Il est invité à Bagnols, dans le cadre d’Octobre rose, ce mardi 17 octobre, pour une conférence, une table ronde avec des professionnels de santé et un débat, de 14 h à 17 h à la salle multiculturelle (entrée libre, ouvert à tous). Une vente de gâteaux sera proposée, au profit de la Ligue contre le cancer. Un accueil pour les enfants est mis en place pour que les mamans puissent participer à cette rencontre.

Comment expliquer l’augmentation des cancers en France et dans le monde, c’est le thème de cette rencontre.

Les chiffres montrent une augmentation. En particulier du cancer du sein. En 1990, il y a en France 30 000 femmes atteintes d’un cancer du sein ; 61 500 en 2023. Soit une augmentation de 104 %. En face, un autre chiffre important, rassurant, 11 000 en décédaient en 1990, 12 000 aujourd’hui. Il y a de plus en plus de femmes atteintes mais on en guérit de plus en plus.

Pourquoi guérit-on davantage ?
Parce qu’il y a des programmes nationaux de dépistage qui détectent de petites tumeurs, moins agressives et dont on guérit plus souvent que les grosses tumeurs.
Parce que les traitements (chimiothérapie, hormonothérapie, immunothérapie) sont de plus en plus efficaces. Mon message est simple : “Mesdames qui recevez une invitation au dépistage, prenez rendez-vous !”. Le pourcentage de femmes dépistées a diminué sous l’effet des anti-dépisteurs (52 % de participantes en 2010, 49 % aujourd’hui). Il y a des courants dans la société qui “daubent” sur le dépistage, des gens qui font prendre des risques mortels. Pour les personnes hésitantes, il y a une ouverture pour un dépistage plus personnalisé, sur-mesure, mis en place dans tous les centres anticancéreux. Il s’agit de “MyPeBS”, à partir de 40 ans, pour les femmes qui ont des facteurs de risques. Mesdames, vous avez cette chance d’être dans un pays où il y a du dépistage, profitez-en, il peut sauver des vies.

Comment expliquez cette forte augmentation ?
On a trois facteurs qui se conjuguent. L’augmentation de la population. Nous étions 56 millions en 1990, nous sommes 68 millions aujourd’hui. La population de plus de 50 ans a augmenté, or globalement, le cancer est une maladie de la deuxième partie de la vie. Ces deux raisons expliquent pour moitié ce doublement. Ensuite, les travaux de l’OMS ont montré que cette augmentation est liée à deux phénomènes : le changement de notre environnement chimique. On ne vit pas dans le même écosystème que nos ancêtres. Nous subissons des phénomènes environnementaux : ce que nous respirons, mangeons et buvons n’est pas la même chose qu’il y a cinquante ans. Les perturbateurs endocriniens, les pesticides n’existaient pas. Nous, on est baigné dedans. Il y a aussi ce que nos comportements ont fait varier. La consommation d’alcool, la sédentarité, le surpoids sont des phénomènes qui expliquent en grande partie l’augmentation du nombre de cancers. Nous avons une responsabilité citoyenne sur nos comportements. L’activité physique, contrôler son poids, arrêter le tabac, diminuer sa consommation d’alcool sont autant de moyens de diminuer ce risque de cancer du sein et du cancer, de l’ordre de 30 %.

Et le facteur génétique ?
Oui, il a été mis en évidence. Il y a des familles à cancers, un gène de prédisposition, ça, c’est la science. Tandis que la pollution, c’est nouveau. Aujourd’hui, les parents emmènent leurs enfants à l’école en voiture. Les enfants passent des heures sur les tablettes. La sédentarité est un vrai problème de santé publique. Le volume de nos assiettes n’est plus le même non plus. On mange probablement trop. En Polynésie, la maladie la plus fréquente aujourd’hui est le diabète. Un changement d’alimentation et une diminution d’activité modifient les maladies qui touchent les populations.

Que dire des facteurs  émotionnels, psychologiques ?
Hippocrate se demandait déjà si les squirrhes étaient liés aux humeurs noires. On n’a pas la réponse. Il y a autant d’éléments qui peuvent montrer qu’il y a une relation qu’il n’y en a pas. C’est en débat et c’est très intéressant. Il y a deux études emblématiques. Le devenir de femmes ashkénazes sorties vivantes des camps de concentration a été étudié. Il n’y a pas d’incidence sur le nombre de cancers du sein. Par contre, il y a plus de cancers du poumon et de maladies cardiovasculaires. Car les femmes se sont mises à fumer et à boire. Les résultats d’une étude en Scandinavie sont similaires : une étude s’est concentrée sur des couples qui ont perdu un enfant. Il n’y a pas plus de cancers du sein, et plus d’infarctus du myocarde et de cancers du poumon, car la consommation d’alcool et de tabac a augmenté. Une augmentation majorée par l’horrible stress de la perte d’un enfant. Après un décès, un coup dur, il y a des rechutes. Cette constatation amène à penser qu’à l’occasion d’un stress, notre corps libère des hormones qui pourraient être de l’engrais pour les cellules cancéreuses. Ces hypothèses sont sur la table mais il n’y a pas d’avancées majeures.

Le Professeur Serin donnera également une conférence à Rochefort-du-Gard, au Castelas samedi 28 octobre à 18 h (gratuit).
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2023-10-15 19:31:00

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