Conflit de travail dans les bases militaires du Québec : les employés des Fonds non publics en grève

Conflit de travail dans les bases militaires du Québec : les employés des Fonds non publics en grève

Le conflit de travail des employés civils des quatre bases militaires du Québec semble être dans l’impasse, selon un représentant syndical.

Les 510 employés des Fonds non publics (FNP) de six bases du Canada, qui offrent des services aux militaires, aux vétérans et à leur famille, ont voté à 94 % en faveur d’un mandat de grève en décembre.

Les quatre bases du Québec, réparties en trois unités syndicales – Valcartier, Bagotville et Montréal-Saint-Jean – sont en grève générale illimitée depuis le 15 janvier.

« Une section locale a même voté à 100 % », déclare Yvon Barrière, vice-président exécutif de la région de Québec de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC).

Irritants

« Nous nous attendions cette semaine à recevoir une invitation de l’employeur pour reprendre les négociations, mais nous n’avons eu aucun retour. Nous trouvons cela regrettable », déplore-t-il.


Yvon Barrière, vice-président exécutif régional de l’Alliance de la fonction publique du Canada, discutant avec des manifestants le 17 janvier devant la base de Valcartier.
Fournie par Alexandre Zacharie, ACP

Les salaires et la mise en place d’une unique grille salariale à l’échelle nationale sont les principales revendications des syndiqués.

« Il n’y a pas d’avancées. Ça fait tellement d’années que le ministère dit qu’il va tenter d’établir une grille salariale nationale. Certains emplois à Ottawa sont payés jusqu’à 30 % de plus qu’à Valcartier, pour la même fonction, pour le même employeur », dénonce-t-il.

« L’argent vient du Conseil du Trésor, alors pourquoi un kinésiologue à Bagotville commence à 16,51 $ l’heure, alors que le même emploi dans la fonction publique peut aller jusqu’au triple? Un commis-comptable au maximum de l’échelle à Valcartier et à Bagotville est payé 21 $ l’heure. Dans la fonction publique, c’est 40 à 50 % de plus », insiste-t-il.

Affirmant que ses membres bénéficient d’un bon fond de grève, le syndicaliste dit que les grévistes sont prêts pour un long bras de fer.



FNP

Des employés des Fonds non publics (FNP) manifestant le 17 janvier devant la base de Valcartier.
Fournie par Alexandre Zacharie, ACP

« Nous avons été bons joueurs durant trop longtemps. C’est une grève qui peut perdurer. Nos gens veulent une grille nationale digne de la fonction publique. En ce moment, ce sont les employés les moins payés de tout l’appareil gouvernemental fédéral », estime M. Barrière.

L’historique

Ce dernier rappelle l’origine des employés des Fonds non publics, ce qui jette un éclairage sur leur situation actuelle.

« Dans les années 1960, ils ont créé sur les bases des emplois pour les conjoints et conjointes des militaires en ouvrant de petits dépanneurs et des services de loisirs. Ça s’est fait un peu en catimini, chaque base avait sa propre organisation, mais c’est devenu de plus en plus sérieux. Il y a eu un décret en 1982 disant que les employés des FNP ne pouvaient être considérés comme des fonctionnaires fédéraux. On demande au ministère de la Défense d’abolir le décret. »

« Plusieurs personnes font entre 28 et 31,5 heures par semaine. Parce qu’à partir de 32, ils sont obligés de leur donner des assurances collectives. On préfère engager des personnes supplémentaires plutôt que de donner du temps plein. Ça va peut-être être long, mais je crois énormément à cette cause. Il y a une injustice flagrante du gouvernement qui se ferme les yeux », conclut Yvon Barrière.

Nombre d’employés touchés au Québec

  • Valcartier: 125
  • Saint-Jean: 70
  • Bagotville : 20
  • Montréal : 20

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