Conflit entre l’Iran et Israël : c’était ça ?

2024-10-26 15:28:00

Jérusalem taz | Quelques heures seulement après l’attaque aérienne israélienne sur l’Iran tôt samedi matin, le conflit est déjà revenu au niveau des communications : si l’on écoute le côté iranien, le bombardement israélien sans précédent avec des dizaines d’avions de combat pendant la nuit n’a pratiquement causé aucun dommage. L’armée iranienne a rapporté que la défense aérienne avait réussi à repousser « l’agression » israélienne. Il y a eu des « dégâts limités » et deux soldats ont été tués. L’aéroport de Téhéran fonctionne normalement. S’il vous plaît, continuez, il n’y a rien à voir ici.

Du côté israélien, le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari, a annoncé ce matin : l’armée a « accompli sa mission ». Des usines de missiles et des rampes de lancement ainsi que les défenses aériennes iraniennes ont été touchées. Hagari a fait allusion à la retenue entre les lignes : les cibles avaient été « sélectionnées selon des directives politiques », et Israël pourrait attaquer des cibles supplémentaires si nécessaire. Le message : Israël considère l’affaire close.

L’Iran se trouve donc confronté à un vieux dilemme. D’une part, Téhéran ne veut pas risquer une guerre ouverte avec Israël, qui est clairement supérieur militairement. En revanche, elle ne peut guère laisser sans réponse la première grande attaque ouverte sur son territoire depuis la guerre du Golfe. Le régime menace depuis des semaines de représailles en cas d’attaque israélienne. Israël doit s’attendre à une « réponse appropriée », a déclaré ce matin un représentant anonyme de Téhéran à l’agence de presse des Gardiens de la révolution iranienne Tasnim.

Ce que l’on sait jusqu’à présent, c’est que vers 2h30 du matin samedi, une centaine d’avions de combat israéliens ont attaqué une vingtaine de cibles dans plusieurs endroits du pays. La chaîne de télévision israélienne Kan a fait état de trois vagues d’attaques. Des explosions ont été signalées à Téhéran ainsi qu’à proximité de Karaj et dans la ville de Mashhad, dans l’est de l’Iran, selon les médias iraniens.

L’attaque était une réponse aux tirs de missiles iraniens sur Israël le 1er octobre. Téhéran a tiré environ 180 missiles balistiques sur deux bases militaires et le quartier général des services secrets du Mossad à la veille du Nouvel An juif, Roch Hachana. L’Iran, pour sa part, a évoqué une frappe de représailles à l’assassinat du leader du Hamas Ismail Haniyeh à Téhéran en juillet. De nombreuses roquettes ont été interceptées, mais des dizaines ont touché la base aérienne de Nevatim, prouvant que les défenses aériennes d’Israël sont loin d’être impénétrables.

Aujourd’hui, les dirigeants israéliens semblent avoir opté pour un revers plus limité. D’après ce que l’on sait jusqu’à présent, les cibles n’incluaient ni les installations du programme nucléaire iranien ni les infrastructures de l’industrie pétrolière iranienne.

Selon les premières indications, il ne pourrait pas y avoir d’escalade majeure pour le moment. Israël aurait averti l’Iran vendredi, rapporte le site d’information américain Axios, citant trois sources. Téhéran aurait été informé via plusieurs canaux, entre autres, « de ce qu’Israël attaquerait généralement et de ce qui ne le ferait pas ». Les efforts des dirigeants iraniens pour minimiser les conséquences de l’attaque rappellent également leur stratégie de la mi-avril. À l’époque, Téhéran avait minimisé l’impact des représailles israéliennes du 19 avril et n’avait pas réagi directement par la suite.

Washington a déclaré que les États-Unis considéraient l’opération « précise et globale » comme « la fin des bombardements mutuels entre Israël et l’Iran. Les Gardiens de la révolution iraniens ont indiqué la semaine dernière qu’ils pourraient laisser sans réponse une attaque israélienne « limitée » sans faire de victimes. Samedi matin, la chaîne Sky-News Arabia a rapporté que l’Iran avait informé Israël par un intermédiaire qu’il ne riposterait pas. Des responsables israéliens et américains avaient précédemment déclaré au portail d’information Axios qu’ils s’attendaient à une réponse militaire limitée.

Dans une situation tendue, la moindre erreur peut conduire à une escalade. Les deux parties s’étaient récemment prévenues que la mort de civils aurait de graves conséquences. En cas de guerre régionale entre l’Iran et Israël, les États-Unis ne pourraient guère rester à l’écart. Le ministre de la Défense, Lloyd Austin, a renouvelé « l’engagement sans faille » de son pays envers la sécurité d’Israël à son homologue israélien Joav Galant, au téléphone ce matin-là.

Au moins au niveau diplomatique, la réponse de l’Arabie Saoudite pourrait atténuer le dilemme de Téhéran. Le royaume a fermement condamné cette attaque. L’ancien adversaire de l’Iran dans la région s’éloigne ainsi d’Israël.



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