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Conflit Israël-Hamas : l’impact de la propagande sur les réseaux sociaux

Conflit Israël-Hamas : l’impact de la propagande sur les réseaux sociaux

Une stratégie clé employée par Israël et le Hamas a été d’utiliser les réseaux sociaux pour se présenter comme victime et dépeindre l’autre camp comme agresseur. Le violent affrontement en cours entre Israël et le Hamas a une fois de plus mis en évidence le rôle prépondérant des réseaux sociaux. Des plateformes telles que Facebook et Telegram ont permis aux deux camps de diffuser rapidement des informations, de mobiliser leurs soutiens et de légitimer leurs actions auprès de leurs abonnés. Cependant, les réseaux sociaux ont également facilité la propagation de propagande, de désinformation et de contenus extrémistes, contribuant ainsi à l’exacerbation des tensions.

Les deux camps emploient abondamment un langage émotionnel et biaisé visant à diaboliser l’autre. Le Hamas qualifie les actions israéliennes d’« agression sioniste brutale » et appelle ses partisans à « résister aux occupants », tandis qu’Israël décrit tous les Gazaouis tués comme des « terroristes du Hamas », quelle que soit leur affiliation réelle. Une telle propagande rend tout compromis impossible et divise encore davantage la population israélienne et palestinienne.

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Au-delà de la propagande officielle, les réseaux sociaux permettent également à des voix extrémistes de largement diffuser un contenu qui déshumanise l’autre camp, alimentant ainsi l’intolérance et la vengeance, et réduisant les perspectives de paix.

La propagation rapide de la désinformation a également pesé sur la couverture médiatique du conflit. Des images trafiquées et des vidéos montées sont partagées pour faussement impliquer l’autre camp dans des crimes de guerre, ce qui induit en erreur les émotions des gens avant que la vérification des faits n’intervienne.

Toutes les parties ont accusé les grandes plateformes technologiques d’être biaisées dans leur modération de contenus incendiaires liés au conflit, et les modèles économiques de base de plates-formes comme Facebook et YouTube ont également été remis en question. Les critiques soulignent comment les algorithmes qui maximisent l’engagement finissent par recommander aux utilisateurs des contenus de plus en plus extrêmes, favorisant ainsi la radicalisation et la polarisation autour du conflit.

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A l’avenir, des vérifications impartiales des faits par des tiers seront essentielles pour contrer la propagande. Les utilisateurs doivent se montrer sceptiques face aux publications émotionnelles attisant l’indignation et vérifier les sources avant de partager. Les plateformes doivent améliorer leur modération et empêcher leurs algorithmes de promouvoir les contenus extrémistes. La voie de la paix nécessite de surmonter les préjugés et la désinformation – un défi rendu plus ardu par les effets déformants des réseaux sociaux sur le discours public.

Par Adil Faouzi, étudiant en master d’études médiatiques au Doha Institute for Graduate Studies au Qatar et fondateur du projet culturel «Murakuc».

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