Recherche, traitements, prise en charge… 4 500 spécialistes francophones du diabète réunis en congrès à Toulouse cette semaine font le bilan des avancées contre cette maladie. Le point avec le Pr Hélène Hanaire, cheffe du service diabétologie du CHU de Toulouse.
Le diabète concerne 4,2 millions de malades en France, et il ne cesse de progresser. L’Occitanie, avec 200 000 personnes touchées, est une des régions où la prévalence est la plus élevée. Dans cette maladie complexe, on distingue le diabète de type 1 et de type 2, liés à des mécanismes différents, mais avec un point commun, l’augmentation de la glycémie dans le sang.
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Le diabète de type 2 concerne 90 % des malades contre 10 % pour le diabète de type 1. Et l’on a en tête, que le type 2 est une “maladie de la maturité”, liée à notre mode de vie sédentaire, qui se déclare entre 40 et 50 ans. “C’est plus complexe que cela, nuance le Professeur Hélène Hanaire, cheffe du service de diabétologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse. Le type 2 est volontiers associé à l’hypertension, certaines maladies du foie, le manque d’exercice physique et l’obésité, mais tous les obèses, (18 % de la population, ndlr), ne sont pas diabétiques. Il y a aussi une composante génétique et multigénique qui entre en compte dans son déclenchement”.
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Des cas de diabète 2 chez des jeunes adultes
Ce qui préoccupe les soignants, c’est que ce diabète de type 2 se déclenche de plus en plus tôt et progresse de 5 % par an. “On voit désormais des cas de diabète 2 à 20 ans, dès le début de l’âge adulte. Avec l’augmentation de l’espérance de vie, on estime qu’à partir de 75 ans c’est un adulte sur quatre qui est à risque d’être diabétique”.
Chez les diabétiques de type 1, c’est une maladie auto-immune qui est en cause et conduit l’organisme à détruire par erreur les cellules d’insuline. Un fait qui survient dans les deux-tiers des cas avant 35 ans. “Là aussi on constate que la maladie progresse de 5 % par an et surtout qu’elle apparaît de plus en plus tôt chez les enfants, avant l’âge de dix ans, sans que l’on sache encore très bien pourquoi “, pointe le Pr Hanaire.
Favoriser la prévention et l’accès aux traitements
L’un des enjeux majeurs face à cette maladie, c’est le repérage du risque et la prévention. “On sait parfaitement reconnaître les personnes à risques de devenir diabétiques en fonction de leurs antécédents médicaux et familiaux, il faut donc mieux les dépister”, estime la diabétologue. “De même il faut sans doute améliorer les messages de prévention, car les stratégies multiples qui consistent à mieux manger et être moins sédentaires, réduisent significativement le risque de développer un diabète à horizon 10 ou 15 ans”.
Du point de vue des patients, des progrès sont aussi nécessaires en matière d’accompagnement et d’accès aux traitements. “L’éducation thérapeutique, indispensable pour les malades, reste trop concentrée dans les hôpitaux, et peu accessible aux patients qui habitent des territoires plus ruraux comme l’Ariège, l’Aveyron ou le Gers”, plaide Claude Daix, la présidente de l’association française des diabétiques (AFD) Occitanie.
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Des dispositifs qui soulagent le quotidien
Les bonnes nouvelles viennent de l’évolution rapide des traitements et dispositifs médicaux qui soulagent le quotidien des malades. Par exemple, les systèmes de mesure en continue du glucose par patch, sont désormais remboursés pour les diabétiques de type 1 et 2 sous insuline. Cela progresse aussi pour la boucle fermée hybride qui permet la surveillance en continu de l’index glycémique, remboursé pour les diabétiques de type 1. L’an dernier un seul dispositif existait, aujourd’hui il y en a cinq.
“La boucle m’enlève une sacrée charge mentale au quotidien, même si je dois toujours anticiper mes prises de repas ou mes séances de sport, raconte Bernard, diabétique de type 1 depuis l’âge de 22 ans et membre de l’AFD. Son regret ? “Que cela soit encore trop peu accessible aux patients, faute d’information et de remboursement trop restreint.”
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2024-03-20 08:30:00