Contre le CCI de l’agriculture il faut défendre le Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre (MST)

Le Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST) est victime d’une sordide campagne de persécution de la part des propriétaires terriens. Le groupe ruralista au parlement prépare une CPI (Commission d’enquête parlementaire) contre le mouvement. Le président de la Chambre des députés, Arthur Lira (PP-Alagoas), a déjà lu la demande de création de la commission, qui a déjà atteint le nombre minimum de 172 signatures à installer.

Par: Editorial PSTU Brasil

C’est une attaque du latifundio contre le mouvement. Le combat est juste, pas le crime. Le MST se bat pour la réforme agraire et pour l’agriculture paysanne. Ceux qui devraient faire l’objet d’une enquête sont les propriétaires terriens et les représentants de l’agro-industrie. Ce sont eux qui commettent des crimes, répandent la violence avec leurs capangas et volent des terres aux petits envahisseurs par la fraude et la thésaurisation [grilagem] de terres. Beaucoup d’entre eux sont au Congrès pour approuver des lois en faveur du vol de terres, ils défendent des lois contre les populations indigènes et quilombolas, et ils sont le principal ennemi de la préservation de l’environnement dans le pays.

Contrairement à ce qu’on dit, l’agriculture est financée par l’argent public. Selon le rapport «Terrain inégal: terre, agriculture et inégalités dans le Brésil rural», publié par Oxfamsur la base des données du bureau du procureur général du Trésor national, 4 013 propriétaires fonciers doivent 906 000 millions de reais.

Chacun de ces débiteurs a des dettes supérieures à 50 millions de R$. Mais il y a aussi un groupe restreint de 729 propriétaires qui ont déclaré posséder 4 057 propriétés rurales, totalisant une dette de 200 000 millions de R$. Les terres appartenant à ce groupe couvrent plus de 6,5 millions d’hectares, selon les informations enregistrées dans le système national d’enregistrement rural.

La dette de ce groupe est toujours poussée au ventre [hacia adelante] par les gouvernements de l’époque. Le gouvernement Temer, par exemple, a émis la mesure provisoire n ° 733 pour que les ruraux remboursent la dette, par le biais du programme spécial d’assainissement des actifs, avec des primes comprises entre 60% et 95%.

Enquêter sur le vol de terres et toutes ces entreprises agricoles est quelque chose que ce Congrès plein de propriétaires ruraux ne fera jamais.

Le MST subit aussi les attaques des ministres

Et encore une fois, les “ruralistas” continuent d’occuper les ministères d’un gouvernement du PT, et de là ils attaquent le mouvement, comme l’a fait récemment le ministre de l’Agriculture, cultivateur de soja Carlos Fávaro (PSD). Soit dit en passant, Fávaro a fait une curieuse comparaison des actions du MST pendant l’avril rouge, avec les coups d’État des bolsonaristes le 8 janvier. Il a également précisé qu’il soutenait la CPI.

“Le Congrès national a la prérogative de mettre en place une commission d’enquête parlementaire pour enquêter lorsqu’il estime que quelque chose ne va pas dans la société.”, déclaré le 27 avril.

Il faut démentir avec véhémence les déclarations du ministre du soja contre le MST. Le même soja qui a déjà libéré 166 produits agrotoxiques jusqu’au 30 avril, soit une moyenne de trois d’entre eux tous les deux jours.

Les ministres du PT ont également attaqué les sans-terre, comme Alexandre Padilha, ministre des Relations institutionnelles, qui a déclaré qu’il “condamne avec véhémence tout acte qui porte atteinte aux zones et aux processus productifs” ; et Paulo Teixeira, du Développement agraire, qui a menacé le mouvement en disant que “la vacance des terres envahies ces derniers jours est une condition pour que le gouvernement poursuive le programme de réforme agraire”.

Il faut défendre le MST des attaques des « ruralistes », et des occupations de terres comme instrument légitime de pression pour la réforme agraire. Soit dit en passant, les colonies qui existent aujourd’hui ont été conquises sous cette méthode de lutte utilisée par le MST et d’autres mouvements luttant pour l’accès à la terre. Il faut enquêter et punir les crimes des agro-industriels, ces véritables envahisseurs de terres. L’agriculture doit être nationalisée et placée sous le contrôle des travailleurs. Mais nous prévenons les militants du MST : ce gouvernement n’est pas « le nôtre ». La direction du MST doit rompre avec le gouvernement pour que les sans-terre puissent se battre, vaincre les agriculteurs et gagner la réforme agraire et le soutien économique nécessaire à des milliers de paysans.

Article publié dans www.pstu.org.br05/03/2023.-

Traduction : Natalia Estrada.