Controverse à Anderlecht : Écolo et l’autorisation de signes convictionnels dans l’administration

Controverse à Anderlecht : Écolo et l’autorisation de signes convictionnels dans l’administration

La Libre a révélé vendredi soir que le rapport sur lequel Écolo s’est basé pour réclamer l’autorisation de signes convictionnels dans l’administration à Anderlecht ne préconisait nulle part leur autorisation. En effet, le vote de cette motion est une première en Région bruxelloise.

Les réactions politiques n’ont pas tardé, le MR appelant à la démission de l’échevine anderlechtoise de l’Égalité des chances, Nadia Kammachi. “Ecolo s’est donc assis sur le rapport de l’administration qui ne lui convenait pas et a voulu passer en force sa motion en utilisant manifestement l’intimidation et le mensonge”, a commenté Gaëtan Van Goidsenhoven, chef de file du MR et ancien bourgmestre d’Anderlecht.

La présidente d’Ecolo en Région Bruxelles-Capitale a réagi samedi après-midi, parlant de “pseudo-mensonge”. “Le processus de consultation interne à la commune a bien mis en évidence un risque de discrimination lié à l’interdiction du port des signes convictionnels”, écrit Marie Lecocq dans un communiqué.

Les agents de l’administration qui ont participé aux groupes de travail au sein de l’administration anderlechtoise ont souligné, dans le plan de diversité envoyé au Collège communal anderlechtois en mai 2023, “le risque de discrimination à long terme” lié à la “non-représentation des femmes avec signes convictionnels” et le fait que le “port du foulard n’est pas autorisé”. Cependant, la recommandation d’autoriser l’ensemble des signes convictionnels dans l’administration ne figure à aucun moment dans les conclusions du rapport de ce “plan diversité”.

Pourtant, l’échevine de l’Égalité des chances, Nadia Kammachi (Ecolo), a justifié le contenu de la motion. “Oui, on sort de la ligne régionale d’Ecolo, mais nous innovons avec une proposition co-construite au niveau de l’administration. La méthodologie a été approuvée par un large groupe de travail composé de 37 travailleurs. Dans le rapport qu’ils ont remis figure l’autorisation des signes convictionnels”, avait-elle assuré le 28 novembre dans la Libre.

Rajae Maouane a tenu des propos similaires ce lundi dans la Dernière Heure, assurant que le dépôt de la motion anderlechtoise “n’est que la transposition des conclusions du rapport qu’ils (une quarantaine de personnes dans l’administration) ont produit.”

Il est erroné de prétendre que le dépôt de la motion se base sur les conclusions d’un rapport, qu’ont a d’ailleurs beaucoup frustré certaines des personnes qui y ont participé à sa co-construction. Avant l’été 2023, lorsque le rapport de diversité a été présenté à la haute hiérarchie de l’administration anderlechtoise, les agents qui ont participé aux groupes de travail ont exprimé leur frustration du fait que ce rapport ne reflétait pas du tout leurs avis. C’est en fait sur base de ces témoignages d’agents, et non du rapport de l’administration, que la motion voulue par Nadia Kammachi et Shahin Mohammad, chef de groupe Ecolo au conseil communal, s’est construite.

Les élus de la commune ont donc voté une motion, rédigée sur base d’un rapport, sans avoir pu le consulter. Au vu de la discordance indiscutable entre les propos de l’échevine anderlechtoise et le contenu réel du rapport, le refus persistant de Nadia Kammachi et du Collège anderlechtois de communiquer ce rapport aux conseillers communaux a de quoi interpeller. Au PS, on voit la réaction écologiste comme une manière un peu désespérée de “mouiller” le PS. “Ecolo s’est mis dans une très profonde ornière sur ce sujet”, nous glisse un socialiste. “Je me demande vraiment comment ils vont s’en sortir.”

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