Convulsions associées à une mort subite et inexpliquée chez les bébés

Une étude publiée dans ‘Neurologie‘ a analysé les données de plus de 300 cas à partir de dossiers médicaux et de preuves vidéo données par les familles pour documenter la mort inexpliquée de sept jeunes enfants âgés de 1 à 3 ans, potentiellement imputable à des convulsions. Ces crises ont duré moins de 60 secondes et sont survenues dans les 30 minutes précédant immédiatement le décès de chaque enfant.

Pendant des décennies, les chercheurs ont cherché une explication aux morts subites chez les enfants. Un lien a été suggéré entre les personnes ayant des antécédents de convulsions fébriles (convulsions accompagnées de fièvre).

Des recherches antérieures avaient montré que les enfants décédés subitement et de manière inattendue étaient 10 fois plus susceptibles d’avoir eu des convulsions fébriles que les enfants qui ne mouraient pas soudainement et de manière inattendue.

La nouvelle étude impliquait une analyse par une équipe du Centre de santé Langone de NYU (États-Unis) des rares cas de mort subite pour lesquels il y avait également des enregistrements vidéo à domicile, soit à partir de systèmes de sécurité, soit à partir de caméras commerciales pour berceaux, réalisés pendant que chaque enfant dormait la nuit ou l’après-midi de son décès.

Cinq des sept enregistrements étaient diffusés sans interruption à ce moment-là et montraient un son direct et un mouvement visible indiquant une crise. Les deux autres ont été activés par le son ou le mouvement, mais un seul suggérait qu’une crise musculaire s’était produite. En outre, un seul jeune enfant avait des antécédents documentés de convulsions fébriles. Tous les enfants de l’étude avaient déjà subi une autopsie qui n’avait révélé aucune cause définitive du décès.

“Notre étude, bien que modeste, offre la première preuve directe que les convulsions peuvent être responsables de certaines morts subites chez les enfants, qui ne sont généralement pas observées pendant le sommeil”, souligne la chercheuse principale de l’étude, Laura Gould.

Gould a perdu sa fille, Maria, à l’âge de 15 mois en 1997, une tragédie qui a incité le registre du centre de santé NYU Langone à enregistrer ces cas.

« Les résultats de cette étude montrent que les crises sont beaucoup plus fréquentes que ne le suggèrent les dossiers médicaux des patients, et que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si les crises sont fréquentes dans les décès liés au sommeil chez les jeunes enfants et, potentiellement, chez les nourrissons, les enfants plus âgés et les adultes », déclare le chercheur principal de l’étude et neurologue Orrin Devinsky.

Devinsky estime que « les convulsions pourraient être la « preuve irréfutable » que la médecine recherchait pour comprendre pourquoi ces enfants meurent.

De plus, ajoute-t-il, “L’étude de ce phénomène pourrait également fournir des informations cruciales sur de nombreux autres décès.».

Épilepsie

Les chercheurs reconnaissent que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer précisément comment les convulsions avec ou sans fièvre peuvent provoquer une mort subite. Selon Devinsky, des recherches antérieures sur des patients épileptiques ont mis en évidence des difficultés respiratoires qui surviennent immédiatement après une crise et peuvent entraîner la mort. Cela se produit plus fréquemment chez les patients épileptiques, ainsi que chez les enfants impliqués dans l’étude, lorsqu’ils dorment sur le ventre et sans que personne ne soit témoin du décès.

Pour le confirmer, poursuit-il, « il faudra procéder à une contrôle continu des décès de nourrissons et des améliorations dans les dossiers de santé pour suivre la fréquence à laquelle ces crises précèdent le décès, explique-t-il. “Les décès liés aux crises sont sous-estimés chez les personnes épileptiques et non épileptiques.”