2024-12-14 16:40:00
Le Parlement de Corée du Suddans une séance pleine de tension historique, a approuvé ce samedi la destitution du président Yoon Suk Yeol par la déclaration de la loi martiale il y a deux semaines. Cette décision place le pays dans une situation carrefour institutionnel, l’avenir immédiat du gouvernement étant entre les mains de la Cour constitutionnelle. Pendant ce temps, le premier ministre Han Canard Sook assumera temporairement les fonctions présidentielles.
Le vote à l’Assemblée nationale n’a laissé aucun doute sur la profondeur de la crise politique. Avec 204 voix pour, sur un total de 300 sièges, Même les membres du Parti du pouvoir populaire (PPP) au pouvoir ont décidé de tourner le dos au président.. Une douzaine de députés du PPP ont rompu les rangs, tandis que dans l’opposition, il n’y a eu que deux défections. Cette fois, contrairement au vote initial de samedi dernier, le quorum était atteint : les 300 députés étaient présents, ce qui contraste clairement avec le boycott massif du parti au pouvoir lors de l’occasion précédente.
La résolution de la Cour constitutionnelle, qui peut prendre jusqu’à six mois, nécessitera le soutien d’au moins six de ses neuf juges pour ratifier la destitution. Cependant, le tribunal fonctionne avec seulement six juges actifs, trois postes restant vacants. Cela implique que la décision devra être unanime, un scénario que Yoon et ses alliés espèrent exploiter.
Les autoritaires n’aiment pas ça
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Le contexte du coup d’État manqué en Corée du Sud
Le président Yoon Suk Yeol a justifié l’imposition de la loi martiale en invoquant une menace imminente à la sécurité nationale, mais les événements ultérieurs ont mis en évidence une tentative de concentration du pouvoir par le biais d’un coup d’État institutionnel.
Il y a deux semaines, les troupes militaires ont pris d’assaut l’Assemblée nationale et la Commission électorale centrale. Cela a suscité l’indignation à l’intérieur et à l’extérieur de la Corée du Sud. Bien qu’il n’y ait eu aucun mort ni blessé grave, les intentions derrière l’opération ont été révélées.
Le ministre de la Défense et plusieurs généraux des forces spéciales, présumés architectes du coup d’État, ont été arrêtés ces derniers jours. Même le commandant du contre-espionnage militaire a été arrêté alors que le Parlement votait sa destitution. Le ministre lui-même a tenté de se suicider, reflet du niveau de désespoir qui règne dans l’entourage de Yoon.
La Corée du Sud et une démocratie en tension constante
La Corée du Sud, dont la démocratie a commencé à se consolider en 1987 après des années de dictatures militaires, est aujourd’hui confrontée à son plus grand bouleversement institutionnel depuis le massacre de Gwangju en 1980.
La destitution de Yoon est la troisième dans l’histoire du pays, mais le processus n’a abouti qu’à une seule occasion, avec la présidente Park Geun Hye, à l’arrestation du président. En revanche, l’affaire Roh Moo Hyun s’est conclue par la réintégration du président, même si sa mort tragique a ensuite laissé une marque indélébile sur la politique sud-coréenne.
Ce samedi, l’Assemblée a non seulement voté contre un président accusé de trahison et d’insurrection, mais aussi pour protéger la démocratie elle-même. La silhouette de Yoon, perçue même par les membres de son propre parti comme une menace, s’effondre à mesure que les célébrations se multiplient dans les rues. Plus de deux cent mille personnes, pour la plupart des jeunes et des femmes, se sont rassemblées devant le Parlement, soulagées par le résultat.
En revanche, de petits groupes de partisans de Yoon, liés à des églises évangéliques et à des associations d’anciens combattants anticommunistes, ont déploré la chute de leur leader.
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L’impact régional et le rôle des États-Unis
La crise en Corée du Sud ne génère pas seulement des échos internes. Depuis Tokyo, Pékin et Washington observent de près le résultat. L’alliance entre la Corée du Sud et le Japon, renforcée ces derniers mois sous la houlette de Yoon et du Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, pourrait faiblir.
Le limogeage de Yoon représente également un casse-tête pour Donald Trump, qui pourrait revenir à la Maison Blanche avec le soutien de la même droite évangélique qui soutient le président sud-coréen.
Pendant ce temps, le Parti démocrate, dirigé par Lee Jae Myung, apparaît comme le grand bénéficiaire de la chute de Yoon. Lee, qui a perdu de peu les élections de 2022, pourrait capitaliser sur le mécontentement populaire et les divisions au sein du parti au pouvoir pour revenir au pouvoir lors d’élections anticipées, prévues si la Cour constitutionnelle confirme la destitution.
La chute de Yoon Suk Yeol révèle les dangers des ambitions autoritaires et réaffirme également l’engagement de la société sud-coréenne en faveur de la démocratie. L’arrestation des responsables du coup d’État et la mobilisation citoyenne montrent clairement que la démocratie coréenne, bien que jeune, est loin d’être fragile.
Dans les semaines à venir, les regards continueront d’être tournés vers la Cour constitutionnelle et les démarches de l’opposition.
de
LT
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