Côte d’Ivoire 50 ans du PIME

Côte d’Ivoire 50 ans du PIME

2023-04-24 11:57:44

Depuis un demi-siècle, les missionnaires garantissent une présence précieuse dans les régions les plus reculées du pays et dans les situations les plus difficiles. Un témoignage simple et à la fois fort : la vie qui elle-même devient une annonce

Cinquante ans de mission en Côte d’Ivoire. Un parcours qui devient de plus en plus riche de présences et d’initiatives. Un héritage ? Le Père Gabriel Costa y réfléchit un instant : « Le plus important, à mon avis, a été et est notre témoignage de vie. Un témoignage simple et à la fois fort : c’est la vie elle-même qui devient une annonce”.
En ce mois d’avril, les missionnaires du PIME célèbrent un anniversaire qui devient inévitablement l’occasion d’un bilan, mais aussi d’un nouveau défi : celui précisément du demi-siècle de présence en Côte d’Ivoire. Une histoire de partage de nombreux moments de croissance, mais aussi de certaines périodes critiques de l’histoire récente de ce qu’on appelait la “Suisse de l’Afrique” et qui peine aujourd’hui à se remettre des cendres d’une guerre interne absurde.
Les missionnaires du PIME, arrivés en 1973 dans le sillage des prêtres le don de la foi du diocèse de Gorizia, sont toujours restés. Et cela aussi, souligne le Père Gabriel, «représente certainement l’un des signes les plus importants que nous ayons laissés dans ce pays. Les gens ont toujours su que nous étions là, même dans les moments les plus tragiques : même quand, comme toute la population locale, ils couraient des risques ou mettaient leur vie en danger ».
Le Père Gabriel, 61 ans, originaire du Bangladesh, a vécu la mission en Côte d’Ivoire en deux phases : en tant que jeune prêtre, il a été envoyé dans le pays en 1998 ; puis, après un long séjour en Italie (2003-2021), il est revenu en février il y a deux ans. En mars dernier, il a été nommé supérieur de la région Afrique du PIME.
Actuellement, six autres missionnaires de trois continents et de quatre nationalités différentes partagent avec lui la mission en Côte d’Ivoire. C’est une des caractéristiques qui s’impose progressivement dans tous les pays de mission. Et c’est aussi ce qui se passe en Côte d’Ivoire où, après une présence historique et importante d’Italiens, qui ont tracé les sillons dans lesquels certaines lignes de promotion pastorale et humaine se développent encore aujourd’hui, aujourd’hui la réalité du PIME est décidément plus internationale et plus jeune .
« Actuellement – ​​reconstitue le Père Gabriel – nous sommes deux Italiens, deux Indiens, deux Brésiliens auxquels s’ajoutera un diacre en juin, et je viens du Bangladesh. Le plus jeune a 35 ans, le plus âgé 65. Nous sommes une petite communauté et même si nous vivons dans des missions éloignées les unes des autres, nous essayons d’avoir des moments de partage réguliers».

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La célébration du cinquantième anniversaire en ce mois d’avril en est une, mais elle représente aussi une occasion de revenir en arrière et de réfléchir sur une mission qui a changé et continue de changer. « Plusieurs paroisses fondées par le PIME, par exemple, ont été remises aux diocèses – explique le Père Gabriel -. Cela fait partie de notre charisme : lorsqu’une communauté est bien établie, nous nous consacrons à de nouveaux contextes de première évangélisation ». Dans le diocèse de Bouaké, au centre-nord du pays, cette transition est bien témoin par des paroisses comme celles de M’Bahiakro et de Prikro, où le PIME a donné un grand témoignage surtout dans les moments de difficulté et de souffrance pendant la guerre. Et les fruits se voient aussi en termes de vocations. “Dans ces paroisses, beaucoup de jeunes disaient vouloir être missionnaires comme nous – se souvient le Père Gabriel – et d’ailleurs certains le sont déjà devenus !”.
« Nous n’avons jamais eu de grands projets de développement – ​​précise-t-il – mais nous avons toujours fait preuve d’une grande proximité avec les gens ». Le Père Dino Dussin, qui aujourd’hui avec ses 65 ans est le « vétéran » de la mission en Côte d’Ivoire, où il est arrivé en 1981, est l’un de ceux qui sont restés à Prikro même dans les moments les plus difficiles et les plus dangereux : « Les missions catholiques – se souvient-il – étaient devenus des points d’accueil pour des milliers de personnes déplacées. Heureusement, nous avions du riz et des cacahuètes à donner aux gens qui n’avaient rien à manger. Le Père Gabriel lui-même a connu une urgence similaire non loin de là, à M’Bahiakro, où la crise a duré longtemps. Ensuite, comme cela arrive souvent dans ces contextes, même de petits miracles se produisent. “Nous avons reçu de nombreux gestes de solidarité, même de la part de musulmans – rappelle le père Dino – qui nous ont permis d’avancer dans des moments difficiles et d’aider beaucoup de gens”.

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En 2004, le bombardement d’un camp militaire français à Bouaké par un avion ivoirien piloté par des mercenaires biélorusses a de nouveau précipité la situation. « De nombreux déplacés des villages sont arrivés dans nos missions – se souvient le Père Dino -, mais aussi des populations locales qui cherchaient un endroit sûr. Des charniers ont été trouvés près de Bouaké avec de très nombreuses personnes tuées». A cette époque, l’abbé Dussin s’occupait aussi beaucoup de garçons enrôlés de force par les rebelles et contraints de se battre et de filles réduites en esclaves sexuelles : “Tous les deux vivaient dans des contextes terribles de dégradation et de méchanceté”.
Maintenant que la situation s’est apaisée, les missionnaires du PIME se sont remis à s’occuper de ce qui est dans leur charisme : première évangélisation dans les villages de savane du centre-nord du pays, dialogue avec les musulmans majoritaires, éducatif, sanitaire et social partout sont des situations de difficulté et de souffrance qui – dans un contexte très arriéré et abandonné par les institutions – ne manquent jamais.
«Aujourd’hui – conclut le Père Gabriel – nous sommes surtout présents dans le diocèse d’Odienné, le plus pauvre de tout le pays, également en raison du manque de prêtres locaux, religieux et religieuses. Nos paroisses comprennent de nombreux villages que nous visitons régulièrement pour les célébrations et la catéchèse. Nous n’avons pas de grands projets caritatifs, mais nous essayons de promouvoir l’éducation à travers le soutien à distance de la Fondation Pime à Milan. Et nous sommes souvent obligés de nous occuper de nombreux enfants malnutris ou anémiques”.
Par ailleurs, à Kani, une ville d’environ 10 000 habitants, PIME a créé un centre socio-culturel avec une bibliothèque, le seul de la ville. “Ces dernières années – dit le missionnaire – le nombre de chrétiens a augmenté à la fois en raison de notre présence et de la situation sociale plus stable. Après les années de guerre, le contexte est désormais plus apaisé et nous pouvons envisager l’avenir avec plus de confiance ».

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Un demi-siècle, tourné vers l’avenir

Le premier missionnaire PIME, le Père Gennaro Cardarelli, est arrivé en Côte d’Ivoire en décembre 1972, en collaboration avec le le don de la foi du diocèse de Gorizia. En janvier 1973, il fut rejoint par le premier groupe de missionnaires de Gorizia qui fut suivi, en 1975, par un second équipe qui comprenait également le père Giovanni De Franceschi et le frère Fabio Mussi de PIME. En cinquante ans de présence, l’Institut a envoyé vingt-huit prêtres, quatre frères laïcs missionnaires, deux prêtres associés et cinq membres de l’association des laïcs PIME (Alp) : en tout trente-neuf personnes. Le supérieur général, le Père Ferruccio Brambillasca, sera en Côte d’Ivoire pour les célébrations du cinquantenaire. Une messe solennelle est prévue le 23 avril en la cathédrale de Bouaké, présidée par Mgr Paul-Siméon Ahouanan Djro. Après l’assemblée des missionnaires, les célébrations se poursuivront à Ouassadougou, où une grotte mariale sera inaugurée. Enfin, le 7 mai, il y aura aussi un moment de fête à Kani, où la paroisse, fondée par la Société des Missions Africaines (SMA) puis confiée au PIME, aura 25 ans. Avant de partir, le supérieur général inaugurera une nouvelle église dans le village de Djélisso.



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