Côte-d’Or: Pourquoi les syndicats de Météo-France annoncent des prévisions “en mode dégradé”

L’orage gronde à Météo-France. Quatre syndicats (CGT, Solidaires, CFDT , FO) menacent de se mettre en grève à partir du 13 novembre. Les organisations dénoncent une réduction d’effectifs à veniralors que ce service public à déjà vu ses emplois fondre comme neige au soleil.

“Depuis plus de 15 ans : un tiers des effectifs ont été supprimés. Les effets du gel des réductions d’effectifs, décidé en 2022, pour l’année. 2023 ne se font toujours pas sentir : il faut 3 ans pour recruter et former de nouveaux météorologues. 150 postes sont actuellement vacants – plus de 5 % des effectifs – une proportion qui a doublé ces dernières années” expliquent les syndicats dans un communiqué.

Des prévisions bourguignonnes faites à Strasbourg et bientôt supervisées depuis Toulouse

“En Bourgogne, Auxerre a été le premier bureau régional à fermer en 2008” rappelle Jérôme Lartisant, délégué Force Ouvrière. “Il a été suivi en 2012 de celui de Nevers, puis les services de Dijon et Mâcon ont fusionné. Et en 2020, le bureau de Dijon a été transféré… à Strasbourg ! Les prévisions locales sont réalisées là-bas. Il reste à Dijon deux prévisionnistes et quatre personnes affectées au maintien des instruments de mesures comme nos radars”

“Aujourd’hui, nous avons à Strasbourg une équipe de sept agents qui sont en charge des prévisions pour le Grand Est. Sur cette équipe le poste d’une de ces personnes en charge notamment de la Bourgogne va être supprimé. A partir du 13 novembre,  il sera remplacé par un supercalculateur, un programme informatique dont la fiabilité sera surveillée par quelqu’un qui se trouve à Toulouse. Voila pourquoi nous ferons grève ce jour-là, voila pourquoi nous parlons de prévisions à venir qui seront à nos yeux “en mode dégradé” explique le syndicaliste.

“On suit la météo heure par heure” -Alice Rion viticultrice

La qualité des prévisions est pourtant fondamentale pour bon nombre de professions. A commencer par nos viticulteurs Bourguignons. “La météo, on la consulte plusieurs fois par jour, c’est la première chose que l’on veut connaître le matin ” confirme Alice Rion, une des trois sœurs qui gèrent le domaine du même nom à Vosne-Romanée. “On s’appuie beaucoup sur le travail de Météo-France. On a des mails deux fois par jour de notre conseiller technique avec les prévisions.  On s’appuie aussi sur une appli commercialisée par la Chambre d’agriculture de Bourgogne et qui s’appelle Synchronisation. C’est très précis et je peux suivre heure par heure la situation de nos différentes parcelles sur la Côte de Nuits ou sur la Côte de Beaune.”

“Il faut savoir que bon nombre des sites privés ou amateurs sont nourris par les données de Météo-France” souligne Jérôme Lartisant. “Depuis 2018 une directive européenne nous oblige à diffuser librement toutes nos données sur Internet. Cela alimente d’autres organismes qui s’en servent de base pour leurs prévisions.”

“Moi j’utilise l’Appli Pleinchamp qui se base sur les données Météo-France” assure Philippe Dubief qui gère avec sa famille 350 hectares de culture autour de Losne dans le sud de la Côte-d’Or. “Je n’ai pas à me positionner sur un conflit social à Météo-France, mais je reconnais que la qualité de leurs prévisions est essentielle à notre travail.”

Et vous comment faîtes-vous pour connaitre le temps qu’il va faire ?

Et vous à qui faites vous confiance pour la météo ? Appelez nous ce mardi 7 novembre au 03 80 42 15 15on partage les témoignages dans la matinale de France Bleu Bourgogne. A 7H45 on reçoit Thibault Mascia, passionné de météo et animateur de la page Facebook “Météo-Côte-d’Or”