Coupe de France. Le Havre – Caen, un défi en cinq clés

Après Loon-Plage et Calais, modestes clubs de Régional 1 des Hauts-de-France qui ont, en quelque sorte, servi d’amuse-gueule, voilà le Havre au menu des 32èmes de finale de la Coupe de France pour le Stade Malherbe Caen.

Affronter une Ligue 1 sur son sol ne représente pas vraiment une perspective emballante, mais les Caennais, depuis quelques semaines et l’arrivée de Nicolas Seube aux fourneaux, ont retrouvé de l’appétit. C’est donc sans complexe et avec une farouche envie de déjouer les pronostics que les équipiers de Romain Thomas pénétreront sur la pelouse du Stade Océanedimanche 7 janvier 2024 à 14h30.

En dehors des forces et faiblesses des deux adversaires, bien répertoriées depuis l’ouverture de la saison, il y a une caractéristique à prendre en compte qui pourrait influer sur le déroulement de la partie. Cette confrontation est, en effet, à la fois un derby et un match de coupe. Autant dire que l’aspect mental, avec ses vertus traditionnelles d’abnégation et de solidarité, sera déterminant. Au départ, on dira que c’est du 50/50, mais ensuite ? Voilà cinq paramètres qui peuvent constituer les clés du match.

Le terrain

On ne peut pas dire que le Stade Malherbe ait montré une grande efficacité à l’extérieur cette saison. Après ses victoires prometteuses lors de ses deux premiers déplacements en août, il a fallu patienter jusqu’en décembre pour enregistrer un nouveau succès (Annecy). Le HAC à domicile, sans être souverain, a quand même tenu tête à Monaco ou à Lens et a battu dernièrement Nice. Le terrain (sans doute très gras) est clairement à l’avantage du Havre d’autant que dans les tribunes, les 1000 supporters rouge et bleu auront fort à faire face à 20 000 Havrais.

La différence de niveau entre Ligue 1 et Ligue 2

L’esprit de ce match, coupe et derby mêlé, peut donner à la rencontre un visage différent que celui convenu entre une Ligue 1 et une ligue 2. D’abord parce que les Havrais, depuis l’ouverture du championnat, n’ont jamais réellement chercher à imposer leur jeu, s’appliquant surtout à bien défendre et à opérer par contres. D’ailleurs, avec moins d’un but inscrit par match, ils ne brillent pas vraiment pas leur efficacité offensive. Du coup, dans un contexte où ils vont devoir faire le jeu, ce qui n’est pas trop dans leur ADN, ils peuvent être gênés aux entournures par un bloc défensif caennais surement très dense. Le début de match donnera le ton…

La forme du moment

Difficile d‘évaluer la forme du moment quand on sort de la trêve des confiseurs. Les Caennais avaient terminé l’année par un nul à Amiens qu’ils auraient pu transformer en victoire avec un soupçon d’audace supplémentaire tandis que le Havre a perdu à Reims, une des bonnes équipes de Ligue 1 (1-0) en encaissant le but à la 92è minute. Une certitude, la mini-trêve a régénéré les corps et les esprits. Les Malherbistes ont redémarré par un stage à Deauville censé préparer les joueurs à la compétition et peaufiner la cohésion de groupe déjà en forte amélioration avant Noël. Récolteront-ils au stade Océane, les premiers fruits de ce séjour sur la côte Fleurie ?

Le poids des absents

La Coupe d’Afrique des Nations va priver les deux équipes de quelques éléments essentiels. Trois au Havre, André Ayew, Abdoulaye Touré et Mohamed Bayo et deux au Stade Malherbe, Ali Abdi et Anthony Mandréa. Mais le HAC devra faire également sans Rassoul N’Diaye et Samuel Grandsir suspendus. Luka Elsner le coach des Maritimes l’a affirmé : « pas question pour autant de lancer ou de relancer des joueurs. On va essayer de mettre la meilleure équipe sur le terrain. L’objectif, c’est de gagner « .

L’aspect psychologique

Le Havre reste sur quatre victoires contre le Stade Malherbe. Les deux matchs de championnat la saison dernière et les deux matchs amicaux du début de l’actuelle saison. Les Havrais savent donc comment s’y prendre pour battre Caen mais cela ne leur assure pas pour autant une invincibilité éternelle. Peut-être même que cette série va générer chez eux, un surcroit de confiance dont pourrait profiter les Calvadosiens. Malin, Nicolas Seube a endossé l’habit de l’outsider pour rejeter la pression dans le camp adverse : « Le Havre a plus à perdre que nous ».

Bernard GUYONNET

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