Associé à la grippe et aux VRS de l’hiver, le coronavirus, qui a causé un premier mort officiel il y a quatre ans tout juste, le 11 janvier 2020, n’est pas un virus banal pour les deux millions de Français qui souffrent d’un Covid long. À la clinique du Parc, à Castelnau le Lez, Jérôme Larché, spécialiste en médecine interne, un des lanceurs d’alerte sur la maladie, voit arriver chaque semaine une dizaine de nouveaux patients.
“C’est la stimulation du nerf vague, qu’en pensez-vous ?”
“Les vies arrêtées ou chamboulées” se comptent désormais par centaines de milliers, et Jérôme Larché est persuadé que “les cas sont vraisemblablement sous diagnostiqués, notamment chez les personnes âgées”.
Jeune, active, Françoise (1) est à l’image d’une maladie parfois décrite comme celle des jeunes adultes. Un cas d’école, avec un parcours médical pléthorique, scanners, IRM, attestations… et un passage en unité spécialisée, aujourd’hui un agenda rempli de séances d’orthophonie, kinésithérapie, ostéopathie, stimulation magnétique transcrânienne…
Interrogations et réponses fusent, souvent les mêmes : la stimulation du nerf vague, vous en pensez quoi ? Et un apport quotidien en oxygène ? Et… ? “Il n’y a pas d’effet garanti et ce n’est pas miraculeux”, tempère souvent le médecin. “Il ne faut pas s’amuser à faire les apprentis sorciers”, ajoute-t-il souvent.
Le conseil récurrent : ne pas s’épuiser dans le réentraînement à l’effort. “Il faut y aller soft et progressif. Ce n’est pas un problème de muscle mais de cellules”.
Une ordonnance qui s’arrête et la peur de ne pas parvenir à la renouveler est source d’angoisse. Une non-reconnaissance d’affection longue durée (ALD) par méconnaissance des procédures, un facteur d’insécurité. Un symptôme invalidant persistant ouvre un gouffre ou fait surgir une montagne.
Françoise est arrivée avec un énorme dossier médical, celui d’examens nécessaires pour éviter toutes les pistes d’autres maladies, indispensable tant qu’on “n’a pas de marqueur de diagnostic positif”. Elle est prête à faire plus pour aller mieux. Quoi ? “Je me démène, je passe ma vie en rendez-vous, j’ai vu qu’il y a plein de choses mais moi je suis perdue”, lâche, avec une énergie teintée de lassitude, cette cadre hier à l’aise dans son poste de manager, travailleuse infatigable rompue au “multitâches”.
Elle aimerait reprendre bientôt le travail à mi-temps thérapeutique. Elle est en arrêt maladie depuis qu’elle a eu le Covid, le 14 janvier 2022. Elle repart avec de nouvelles ordonnances, “ça paraît peu mais j’ai quelque chose, on aura essayé, et rien que pour ça, ce sera différent”.
Ce que l’on sait sur le Covid long
Les enquêtes se succèdent sur le Covid long, une réalité aujourd’hui de plus en plus documentée : des chercheurs du centre médical universitaire d’Amsterdam viennent de publier dans la revue scientifique Nature Communication, le 4 janvier, une étude qui ouvre des pistes de compréhension sur la fatigue persistante des personnes atteintes de la pathologie.¾
“On n’est plus dans le débat qui prévalait encore il y a un an sur la réalité ou non du Covid long”, se félicite Jérôme Larché. La très officielle Académie nationale de médecine vient de rendre un rapport qui pointe l’expression “polymorphe et parfois déroutante” de la maladie et son “impact sur le système nerveux central”.
Il était prévu que “le travail pionnier mené en Occitanie essaime au niveau national”, rappelle le médecin. Ce sera “quand l’actualité politique le permettra”.
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2024-01-11 13:01:00