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Credit Suisse, la grande banque qui fait désormais trembler l’Europe

Credit Suisse, la grande banque qui fait désormais trembler l’Europe

Le dictionnaire volatil des crises économiques vient d’ajouter un nouveau terme que les épargnants et les investisseurs devront prendre en compte : Credit Suisse. Est-ce les Leman Brothers (autre concept qui reste dans la rétine des citoyens) de 2023 ? C’est la question qui parcourt comme une traînée de poudre les marchés du monde entier après avoir laissé son action 24% en bourse ce mercredi – elle a chuté de 30% – et avoir demandé l’aide du gouvernement suisse.

Ce n’est pas juste une autre banque. Pas même une petite entité financière située à 9 000 kilomètres de l’Europe, comme la Silicon Valley Bank of California détrônée. C’est un groupe systémique : un pilier de la finance en Europe, mais avec des ramifications dans le monde entier. Il est assez grand pour ne pas le laisser tomber, mais aussi assez grand pour ne pas supporter le coût d’un gros plan de sauvetage public. Pour l’instant, l’entité a demandé l’aide du gouvernement suisse, même si c’est sous la forme d’une déclaration publique de soutien, pour calmer le marché.

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La situation du Credit Suisse n’est pas nouvelle. Il traîne de graves problèmes qui sont restés cachés pendant des mois, apparaissant et disparaissant des sources d’information. Rien que l’année dernière, il a perdu jusqu’à 7,4 milliards d’euros. L’année de la hausse exponentielle des taux d’intérêt au cours de laquelle les banques ont amélioré leurs résultats. Dans cet exercice, ajoutez les « litiges » dans votre comptabilité financière avec l’autorité financière américaine. Ces « litiges » sont techniquement une « faiblesse matérielle » dans votre contrôle interne sur les rapports comptables. Autrement dit, des doutes sur la véracité de vos résultats.

La banque a communiqué qu’elle élaborait un plan pour corriger ces problèmes et également pour renforcer son cadre de risque et de contrôle. Dans ses derniers comptes annuels, l’entité indique qu’en décembre 2022, la FED l’a informée de deux lacunes dans son plan spécifique 2021 et a exigé un plan de résolution qu’elle doit livrer avant mai 2023. Mais son premier actionnaire, l’entité saoudienne SNB, a refusé fournir plus de capital au cas où le Credit Suisse en aurait besoin. L’un fait valoir qu’il ne peut pas dépasser la limite réglementaire de 10 % de l’actionnariat, mais la lecture du marché est plus aisée : ils ne veulent pas mettre plus d’argent sur la table.

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Pour l’instant, la Banque centrale européenne a entamé une ronde de contacts avec les entités sous sa surveillance pour les interroger sur leur exposition à la banque suisse. Ils insistent sur le fait qu’il n’y a pas d’effet de contagion, bien qu’une bonne partie des sociétés d’investissement recommandent déjà de réduire les positions dans le secteur bancaire, en général.

La radiographie du Credit Suisse montre des actifs (crédits ou prêts) proches de 550 000 millions d’euros (données à fin 2022) et des dépôts d’une valeur d’environ 240 000 millions. Ce chiffre est bien inférieur aux près de 400 000 millions qu’il avait en 2021 en épargne déposée, ce qui montre la sortie progressive de fonds de ses clients qui a vidé leur situation financière ces dernières années. En effet, le groupe a dû vendre un grand nombre d’actifs pour les rembourser, fragilisant ainsi sa position.

Même si son véritable joyau sont les actifs sous gestion (fonds d’investissement, régimes de retraite, etc.), avec plus de 1 300 milliards d’euros. Là, le chiffre est déjà pertinent, car ses ramifications atteignent toutes sortes de pays et de produits d’investissement que les investisseurs ont contractés, y compris espagnols.

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Mais les problèmes ne s’arrêtent pas là, SVB apparaît et le reste des banques moyennes nord-américaines que l’on verra rejoindre le fonds de sauvetage créé par la FED ; son actionnaire principal, la Saudi National Bank, déclare qu’il n’investira pas davantage (ce n’est pas seulement pour éviter de dépasser 10% mais pour “d’autres raisons”). Le Credit Suisse est considéré comme une banque systémique en Suisse et serait sauvé, mais sa scission et la vente de différents domaines tels que la banque d’investissement sont envisagées. On verra comment ça se termine, pour l’instant, ils ont perdu 75% de leur prix, avant d’être suspendus et avec des CDS atteignant déjà 800 points de base.

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