Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a réuni mardi 30 janvier, les principaux donateurs de l’UNRWA, l’agence de l’ONU en charge des réfugiés palestiniens, qui traverse une crise politique et financière d’une violence inédite.
Dix-sept de ses donateurs, dont certains des plus importants, comme les Etats-Unis, le Japon et l’Allemagne, ont gelé leur financement depuis que l’agence a annoncé, vendredi 26 janvier, avoir limogé plusieurs de ses employés, impliqués, selon Israël, dans l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre. Selon Antonio Guterres, douze salariés sont mis en cause, et l’un d’eux est mort.
Une enquête interne a été ouverte par un organisme de l’ONU. Ses résultats sont attendus par certains bailleurs pour se prononcer sur la poursuite ou non de leur aide. Une course contre la montre a commencé pour l’agence, dont les opérations risquent d’être interrompues, faute d’argent, à partir de la fin février. Selon l’UNRWA, 500 millions de dollars (environ 460 millions d’euros) ont été gelés jusqu’ici, y compris pour les besoins d’urgence à Gaza, où l’organisme est le principal fournisseur d’aide pour les civils soumis aux bombardements israéliens. L’agence compte environ 30 000 employés au Proche-Orient, dont 13 000 à Gaza.
Qui sont les traditionnels bailleurs de fonds de l’UNRWA ?
Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et les pays européens font partie des bailleurs historiques de l’UNRWA. Washington est le premier donateur (343 millions de dollars en 2022), suivi par l’Allemagne et l’Union européenne (114 millions de dollars en 2022). Très loin derrière, la Chine a versé 1 million de dollars en 2022, et la Russie, 2 millions. Renouvelé tous les trois ans par l’Assemblée générale de l’ONU, le mandat de l’UNRWA a été reconduit en 2022.
Quels pays ont suspendu leur versement depuis le 26 janvier ?
Dix-sept donateurs ont gelé leur financement. Par ordre d’importance selon les contributions de 2022 : Etats-Unis, Allemagne, Suède, Japon, Canada, Pays-Bas, Royaume-Uni, Italie, Australie, Autriche, Finlande, Nouvelle-Zélande, Islande, Roumanie, et trois petits contributeurs : Estonie, Lituanie, Lettonie. Tout en s’inquiétant des « allégations très graves » formulées contre les douze employés de l’ONU mis en cause, la Norvège, cinquième donateur, a refusé de « punir collectivement » l’UNRWA et les bénéficiaires et a maintenu ses fonds.
A quoi servent les financements de l’UNRWA ?
Les contributions internationales volontaires, qui émanent d’Etats ou d’organisations multilatérales, comme l’Union européenne, représentent près de 90 % des fonds de l’UNRWA. Les salaires du personnel international (120 postes) sont payés par le secrétariat général de l’ONU. Les donations peuvent être affectées à trois enveloppes différentes. Le budget général finance les missions traditionnelles de l’agence : l’éducation, la santé, l’assistance aux plus pauvres, dans les camps de réfugiés des Territoires palestiniens occupés ainsi qu’au Liban, en Syrie et en Jordanie.
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