2024-03-09 14:59:07
Les vents de guerre qui soufflent au Moyen-Orient n’ont pas encore produit d’effets particulièrement graves sur notre commerce. Ceci est soutenu par le CGIA de Mestre, soulignant qu’entre les deux premiers mois de 2023 et la même période de cette année, le nombre de navires marchands arrivant dans les ports italiens a diminué de 169 unités, soit -3,6% du total des arrivées. Mais les importations, notamment en provenance de Lombardie et de Vénétie, sont menacées dans un avenir proche, même si, du moins jusqu’à présent, les navires marchands en provenance d’Asie du Sud-Est ont presque tous débarqué en Méditerranée, puis dans les ports italiens.
Il faut plus de temps pour naviguer
Les temps de trajet se sont allongés, entraînant une forte augmentation du coût du fret. Pour un conteneur de 40 pieds qui a parcouru la route Chine-Asie de l’Est vers la Méditerranée à la mi-janvier, le prix a atteint un sommet de 6 673 dollars. Rien à voir cependant avec les tarifs qui étaient pratiqués à l’été 2021, alors qu’ils avoisinaient les 12 000 dollars. Il convient également de noter que les coûts sont en baisse par rapport à il y a quelques mois. En effet, le 1er mars dernier, le prix est tombé à 4.972 dollars par conteneur, contre les 3.300 dollars enregistrés par l’indice du fret mondial calculé par Freightos Baltic Index.
Il y a une crise à Gênes
Parmi les principaux systèmes portuaires présents en Italie, la contraction la plus importante en termes absolus a concerné Gênes qui a vu les quais diminuer de 61 unités (-10,7%). Viennent ensuite Livourne avec -43 (-9,8%) et Venise avec -34 (-6,4%). En revanche, les résultats obtenus par le port d’Augusta qui a enregistré une augmentation des débarquements de 30 unités (+12,2%), par Naples avec +35 unités (+18,2%) et par Sarroch-Cagliari avec + 39 unités (+ 18,7 %).
Exportations et importations : les chiffres
En référence aux dernières données statistiques disponibles, le commerce extérieur italien (import + export) qui « voyage » par bateau avec les pays directement ou indirectement influencés par la crise de la mer Rouge s’élève à 161,7 milliards d’euros. Ce montant affecte l’ensemble du commerce extérieur de l’Italie à hauteur de 12,6%. Sur ces 161,7 milliards, 110 (soit 68%) concernent les importations et “seulement” 51,7 milliards d’euros (soit 32%) concernent les exportations. À la lumière de ces chiffres, si la situation dans la zone du Moyen-Orient devait encore se détériorer, l’impact négatif pourrait se faire davantage sentir sur les importations de marchandises. Au niveau régional, la Lombardie et la Vénétie sont les zones qui pourraient être les plus à risque : si la première compte 30,4 milliards d’importations dans les pays concernés, la seconde en compte près de 17. Viennent ensuite l’Émilie-Romagne avec 9,3 milliards et le Latium avec 7,4 milliards. milliard. Sur le front des exportations, cependant, la plus « en danger » reste encore une fois la Lombardie qui enregistre 12,5 milliards de ventes dans ces zones. L’Émilie-Romagne suit avec 8,7 et la Vénétie avec 5,7 milliards d’euros.
Les coûts du pétrole brut et du gaz : voici ce qui se passe
Il convient également de souligner que la valeur des importations influencées par la crise de la mer Rouge est en baisse par rapport à 2022 (de 110 milliards d’euros à 95 milliards estimés pour 2023), en raison de la baisse des prix des importations, notamment des produits énergétiques. Toutefois, si les tensions perdurent dans cette région, une nouvelle flambée des prix du pétrole brut et du gaz naturel ne peut être exclue.
Commerce, données par catégorie
De l’analyse des catégories de produits, il ressort que sur les 161,7 milliards d’euros que représente le commerce extérieur avec les pays touchés par la crise de la mer Rouge, les machines et les appareils électriques/mécaniques sont les productions qui pourraient être les plus pénalisées par les vents de guerre qui ils soufflent dans cette zone. Les dernières données disponibles nous indiquent en effet que cette catégorie de produits représente un total de 36,5 milliards d’euros par an (20,1 milliards d’importations auxquels s’ajoutent 16,4 milliards d’exportations). Viennent ensuite les produits pétroliers et le gaz naturel avec 24,9 milliards d’euros, les produits chimiques/caoutchouc/plastique avec 18,9 milliards (12,4 d’importations et 6,4 d’exportations) et les métaux avec 18,6 milliards d’euros (15,4 d’importations et 3,2 d’exportations).
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